20.04.23
19h30

Exquise Belgique : Conversation autour de deux ouvrages de Suzanne Lilar et Isabelle Spaak

Le Centre poursuit ce nouveau cycle : un cercle littéraire auquel sont convié.e.s les lecteurs & lectrices qui auront envie de partager leurs impressions de lecture.

Le 20 avril 2023 à 19:30

Pour des raisons d’écoute et de fluidité de la parole, la séance est réservée à 20 participant.e.s maximum
Réservation indispensable : reservation@cwb.fr

Librairie Wallonie-Bruxelles

46 rue Quincampoix 75004 Paris

Lecture préalable recommandée.

Née à Gand, Suzanne Lilar (1901-1992) fut avocate et journaliste, avant de connaître le succès avec sa première pièce Le Burlador (1945). Bien que l’auteure ne se soit jamais éloignée du théâtre (Le Roi lépreux, 1950), et bien qu’elle ait écrit l’histoire du théâtre belge en trois langues (1930-1952), cette pièce constitue une des étapes d’une réflexion féministe acérée et ne craignant ni le paradoxe ni l’harmonie des contraires (Le Couple, 1963 ; À propos de Sartre et de l’amour, 1967 ; Le Malentendu du deuxième sexe, 1969). On lui doit aussi, à côté de romans connus comme Le Divertissement portugais (1960), Le Journal de l’analogiste (1954), contribution puissante à l’analyse de la pensée poétique et deux volumes de souvenirs, dont Une enfance gantoise (1976).

Suzanne Lilar retrace le parcours d’une enfance choyée entre des parents très unis qui l’initient tant au culte familial qu’à l’appel de l’imagination et de la fantaisie. A travers ses souvenirs familiaux et ses apprentissages, elle restitue le passé d’une ville, avec ses oppositions de classes, de langues, de cultures, s’attachant tout particulièrement à la réalité sociologique d’une petite bourgeoisie « également préservée des servitudes de la fortune et de la misère, innocente du péché de capitalisme, épargnée par l’esprit de revendication et de révolte ». Partir à la recherche de son enfance, c’est aussi, pour un écrivain, remontrer aux sources de son écriture et retrouver le projet central de sa vie.

Isabelle Spaak est une autrice et journaliste d’origine belge. Elle vit aujourd’hui en France. Son roman Ça ne se fait pas, publié en 2004, a reçu le Prix Rossel la même année.

Mathilde collectionne les amants jusqu’au jour où elle rencontre Armando. De cet amour naît une petite fille, Annie. La narratrice a décidé d’enquêter sur Mathilde et Annie pour reconstituer leur vie à l’aide de photos et de lettres. La narratrice savait que sa grand-mère et sa mère avaient mauvaise réputation pour des raisons différentes. Mais elle va découvrir qu’elles ont été des héroïnes. Un grand roman des faux-semblants où la comédie tient le bras à la tragédie.

Nathalie Skowronek est née à Bruxelles en 1973. Après une agrégation de lettres, elle travaille dans l’édition puis pendant sept ans dans le prêt-à-porter pour femmes. Elle revient à la littérature en 2004 en créant la collection « La Plume et le Pinceau » pour les éditions Complexe. Elle publie son premier roman, Karen et moi (Arléa, 2011), à trente-sept ans, premier volet d’une trilogie familiale qui nous mène des shtetls de Pologne jusqu’au Sentier en passant par Auschwitz. Suivront Max, en apparence (Arléa, 2013) et Un monde sur mesure (Grasset, 2017). En 2015, elle fait paraître un essai, La Shoah de Monsieur Durand (Gallimard, 2015) où elle montre que le devoir de mémoire cesse d’être opérant après 70 ans. La carte des regrets, paru en février 2020 aux éditions Grasset, a obtenu l’European Union Prize for Literature 2020. Depuis 2016, elle enseigne au master de l’Atelier des écritures contemporaines de La Cambre/École nationale supérieure des arts visuels. Elle a également animé l’atelier d’écriture du club Antonin Artaud, un centre de jour pour adultes souffrant de difficultés psychologiques.Elle crée en 2021 avec Jean Rouaud les Rencontres de Puyméras. En 2022, elle est reçue à l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique.

Que signifie écrire depuis la Belgique ? Qu’ont en commun ses écrivain.e.s ? Quelque chose les distinguerait-ils.elles de celles et ceux qui, de l’autre côté de la frontière, partagent la même langue. Une sémantique, un imaginaire, un rapport aux mots propres ?

Ces soirées seront un lieu d’échanges menés par l’écrivaine Nathalie Skowronek où nous parlerons de littérature d’une façon libre, intime, informelle. De ces livres qui nous troublent, nous enchantent, créent des passerelles, brouillent les cartes. Que mettent-ils en jeu ? Comment prennent-ils vie ? En quoi seraient-ils les révélateurs d’une époque, d’une thématique, d’une certaine « identité » ?

Deux titres par rencontre, un binôme à lire en amont pour qui le souhaite, une heure et demie de partage durant laquelle on ne se privera pas d’attendre beaucoup des grands textes : les livres, le monde et les lecteurs ne font qu’un.

Au programme :

-Suzanne Lilar, Une enfance gantoise

-Isabelle Spaak, Une allure folle

Deux livres, deux lignées. Celle de Suzanne Lilar qui naît dans une famille aimante et fantaisiste de la petite bourgeoise gantoise du début du siècle dernier. Celle d’Isabelle Spaak, fille d’une mère qui a assassiné son mari volage, petite-fille d’une femme qui a élevé seule sa fille dans la société huppée de l’entre-deux-guerres. Ici et là, il est question de secrets et de révélations, de liberté et de codes sociaux, d’amour, de souvenirs, d’interrogations. Que connaît-on des siens ? Que nous disent-ils de leur époque ?

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