Du 13 au 26 septembre 2021

Entrée libre

24Beaubourg

24 Rue Beaubourg
75003 Paris

Née en 1982, Caroline Le Méhauté vit et travaille à Bruxelles et à Toulouse. Après une maitrise en Arts plastiques et une spécialisation en Sémiotique de l’Art (Toulouse), elle poursuit son cursus à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Marseille d’où elle sort diplômée en 2007. Cette même année, elle participe à la Biennale des Jeunes créateurs d’Europe et de la Méditerranée, en Italie.

Depuis lors, son travail est présenté dans des expositions personnelles et collectives dont : la Médiatine (Bruxelles); château de Servières (Marseille); Block T (Dublin); Postfuhramt Ouest, (Berlin); Marseille-Provence 2013 Capitale Européenne de la Culture; Spazio Testoni (Bologne); Musée National du Burkina Faso (Ouagadougou).. Ses œuvres figurent dans diverses collections privées et publiques : Fond communal d’art contemporain (Marseille) ; Artothèque Leo Lagrange (Paris) ; 1% Collège Olympe de Gouges (Marseille). Elle reçoit le Prix Art [ ] Collector 2020.

Deux monographies ont été publiées sur son travail : Le calcul des Moments, Centre Culturel Wolubilis (Bruxelles-2014), Créer en creux, éditions Muntaner (France-2013).

Depuis 2019, le Centre Wallonie-Bruxelles compte parmi ses partenaires

carolinelemehaute.com
24beaubourg.com

Art [ ] Collector, un engagement pérenne en faveur des artistes français et françaises grâce au soutien de leurs collectionneurs et collectionneuses engagé.e.s dans la promotion d’artistes français émergent.e.s. Évelyne et Jacques Deret ont lancé Art [ ] Collector – Des collectionneurs et collectionneuses invitent un artiste en 2011, un projet original de philanthropie privée qui associe le temps d’un évènement, un artiste, ses collectionneurs et collectionneuses et sa galerie. Une exposition est organisée dans un lieu au cœur de Paris. Par cette initiative inédite, Évelyne et Jacques Deret s’engagent pleinement aux côtés des artistes et les soutiennent activement, avec l’objectif de replacer les collectionneurs et collectionneuses au centre du processus de diffusion et de valorisation de la création actuelle. Depuis 2016, un partenariat a été établi avec la Patinoire Royale / Galerie Valérie Bach à Bruxelles où ont été exposé.e.s les 10 premiers lauréat.e.s et un.e artiste invité.e.

Depuis 2015, Art [ ] Collector bénéficie du parrainage du Ministère de la Culture. Les 14 lauréat.e.s Art [ ] Collector sont : Caroline Le Méhauté, 2020 - Mathieu Dufois, 2019 - Marion Charlet, 2018 - Charles Fréger, 2017 - Massinissa Selmani, 2016 – Abdelkader Benchamma & Olivier Masmonteil, 2015 - Claire Chesnier & Eva Nielsen, 2014 - Clément Bagot & Karine Rougier, 2013 - Christine Barbe, Iris Levasseur & Jéméry Liron, 2012.

En 2019, Art [ ] Collector a lancé une nouvelle récompense, en complément du prix existant depuis 2011, afin d’encourager des entreprises partenaires à soutenir la création et les artistes contemporains. Le prix Art [ ] Collector – Entreprise contri0bue à la production et à l’exposition d’une œuvre d’un artiste choisi par un comité de sélection dédié. Prenant la suite du premier lauréat Clément Bagot, l’artiste Claire Trotignon a été retenue pour la seconde édition. Elle sera accompagnée dans la production de son projet en 2020 par l’entreprise Cornu 1887 et son dirigeant Benoit Beguin, avant que de bénéficier d’une exposition personnelle à Paris à l’automne 2021.

art-collector.fr

« Tout est une question de négociation, et c’est ici le maître mot, le « nom de famille » générique de ce travail. Pour Caroline Le Méhauté, la négociation est une puissance de dialogue et de rencontre qualifiant sa relation au processus artistique en tant que tel et l’échange complexe qu’elle établit avec son environnement. Négocier avec des forces non maîtrisables. Négocier, au sens métaphysique, avec l’inconnu qui nous conditionne. Négocier avec nos propres (in)capacités. La négociation est une manière de ne rien prendre pour acquis, de mettre en crise, voire en doute, pour faire émerger de l’inédit, un nouveau rapport, des possibles inattendus et imprévisibles.

La négociation est également une façon de traiter certains matériaux, de les re-qualifier, de leur donner une autre dignité, comme la terre, la cire ou le métal. C’est enfin l’enveloppe structurante par laquelle l’artiste s’autorise à établir une relation avec l’espace, la matière et le temps, qui requièrent d’établir tout à la fois et conjointement « un rapport de connivence et un rapport de force ». Entrer en complicité et lutter deviennent l’alpha et l’omega énergétique de l’élaboration processuelle du travail, lui-même en perpétuel mouvement et en constante transformation.

Un titre d’œuvre attire l’attention — car les titres, par leur pouvoir linguistique, font partie intégrante de l’œuvre : Négociation 43 - Activité des obliques (2011). Il s’agit d’une planète, recouverte de tourbe de coco, traversée par un tube de métal oblique. Faisons l’hypothèse que cette sphère ne serait autre qu’un globe, l’oblique le traversant en deviendrait une sorte de gouvernail, rendant possible une prise en main de la planète, pour une potentielle activation. Caroline Le Méhauté précise alors : « ce n’est jamais par l’horizontalité ou la verticalité que l’on peut faire évoluer une situation : c’est toujours à l’oblique, par les chemins de traverse, que l’on peut rendre un élément véritablement actif ». Le biais deviendrait donc remède, style de négociation avec l’horizon, et avec les lignes toujours trop droites qui nous conditionnent.

Il suffit d’étudier Le sens de la croissance pour prendre la mesure de cela : sur une table, cinq portions de terre, dont les couleurs et les textures témoignent de prélèvements divers dans des sols agricoles cultivés selon des méthodes naturelles d’un côté et intensives de l’autre. La terre chargée de nutriments est la plus foncée, la plus riche de possibles, encore vivante ; alors qu’à l’opposé la terre la plus claire, celle provenant d’un sol surexploité, est vidée d’elle-même, ne pouvant plus rien nourrir, amoindrie et asphyxiée. Quel « sens » cela peut-il avoir ? Quelle « croissance » faudrait-il questionner ? Pouvons-nous changer de direction et comment nous orienter ?

Les réponses à ces questions ne seront jamais unilatérales. Néanmoins, les œuvres ici présentes font le pari de défaire l’horizon, pour une mise en acte dont nous avons plus que besoin aujourd’hui. »

Léa Bismuth
Commissaire de l’exposition

Poétique et politique, le travail de Caroline Le Méhauté interroge intimement notre rapport au monde, à travers une réflexion sur la matière, l’espace et le temps. Partant d’éléments du terrestre et de l’Espace, ses sculptures, installations, dessins et vidéos, de même que sa pratique sonore, proposent un élargissement du regard. C’est ainsi que l’artiste questionne l’immensité, l’imperceptible et l’incommensurable présents à l’intérieur de nos expériences sensibles.

Comment se situer ? Comment se positionner ? Comment prendre place ? Telles sont les questions développées dans sa création. Laquelle met en perspective l’impact que nos interrogations intimes et universelles peuvent avoir sur nous, notre rapport à l’autre, à la société, au monde.

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Caroline Le Méhauté, Négociation 43 - Activité des obliques, 2011, tourbe de coco, technique mixte, 32 x 65 x 39 cm © Caroline Le Méhauté

Caroline Le Méhauté, Négociation 95 – Décoloniser les imaginaires, 2018, terre, huile de vidange et technique mixte, 78 x 76 x 175 cm  © Caroline Le Méhauté

Caroline Le Méhauté, Graphein 4, 2019, cyanotype sur papier Arches, 80 x 60 cm © Caroline Le Méhauté

Caroline Le Méhauté, Négociation 43 - Activité des obliques, 2011, tourbe de coco, technique mixte, 32 x 65 x 39 cm © Caroline Le Méhauté

Caroline Le Méhauté, Négociation 95 – Décoloniser les imaginaires, 2018, terre, huile de vidange et technique mixte, 78 x 76 x 175 cm  © Caroline Le Méhauté

Caroline Le Méhauté, Graphein 4, 2019, cyanotype sur papier Arches, 80 x 60 cm © Caroline Le Méhauté

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