Belgian Théory : La philosophie aujourd’hui : qui, quoi, comment ?
Cycle Fictions et Vérités autour de l’œuvre d’Eric Clémens
En partenariat avec la Bibliothèque publique d’information/Centre Pompidou.
Une table ronde avec Eric Clémens et Elisabeth Rigal, animée par Sylvain Bourmeau.
Accès libre sans réservation (empruntez la file jaune)
BPI/Centre Pompidou ( Petite salle)
Place Georges Pompidou, 75004 Paris
Élisabeth Rigal est philosophe, directrice des éditions Trans-Europ-Repress, fondées par Gérard Granel et occasionnellement traductrice. Elle travaille dans le champ de la philosophie contemporaine — phénoménologie et post-phénoménologie d’une part, interprétation (non analytique) de Wittgenstein d’autre part. Publications récentes : « De l’histoire comme destinerrance », in Jacques Derrida, La philosophie hors de ses gonds (TER, 2017) ; « Le Dichterisch aber wohnet der Mensch en version deguyenne », in Avec Michel Deguy : Poétique & Philosophie » (RSH 332, 4/2018) ; « Nietzsche et le nihilisme », in L’énigme Nieztzsche (Manucius, 2019) ; co-direction avec Jean-Luc Nancy de (Re)lire “Être et temps” aujourd’hui (TER, 2020) ; « Wittgenstein, approches heideggériennes », in Wittgenstein en France (Kimé, 2022).
Éric Clémens est écrivain lié à la revue TXT et philosophe du langage, auteur de livres sur la démocratie, le réel et le fictionnel. Il a publié entre autres La fiction et l’apparaître (Albin Michel, coll. Collège International de Philosophie, 1993), Le fictionnel et le fictif (CEP, 2019), Pour un pacte démocratique. L’enjeu d’une double Assemblée (Presses Universitaires de Louvain, 2022), En Étoile. Introductions à la philosophie. I Le devenir (sous presse, PUL).
Sylvain Bourmeau est directeur de la revue AOC.
Outre les classiques du XXè siècle, les auteurs marquants tels que Jacques Derrida, Gérard Granel, Philippe Lacoue-Labarthe ou Jean-Luc-Nancy précèdent Eric Clémens et Elisabeth Rigal dans la réflexion autour des thèmes abordés dans la séance.
Le courant réaliste peut se présenter de façon très large, englobant l’allemand Markus Gabriel ou l’italien Maurizio Ferraris. Un essai de mise en perspective en est donné par le livre édité par Jocelyn Benoist, Réalismes anciens et nouveaux (Vrin, 2018) ou par Etienne Bimbenet dans L’invention du réalisme, éditions du Cerf, 2015.
Le courant anarchiste a été relevé par Catherine Malabou dans Au voleur ! Anarchisme et philosophie (PUF, 2022). Il peut remonter au courant ré-initié par l’américain Murray Bookchin en politique ou en philosophie par Reiner Schürmannn dans Des hégémonies brisées (T.E.R. éd., 1996) dont Se constituer soi-même comme sujet anarchique a été réédité par Mehdi Belhaj Kacem (Diaphanes, 2021).
Au-delà des grands courants contemporains de la philosophie, entre phénoménologie, philosophie analytique et pragmatisme, qui ont marqué le XXè siècle, à la suite aussi de la déconstruction de la métaphysique et des grands noms épinglés sous le nom ironique de French Theory, où en est l’activité philosophique aujourd’hui ?
Certes les essais, entre problèmes politiques, juridiques, psychologiques et sociologiques, ne manquent pas, mais quels questionnements philosophiques émergent dans l’exigence de savoir, de rigueur et d’invention ? Et, en tout état de cause, même lorsque la philosophie prétend aborder des questions « concrètes », de la technique ou de la terre, comment saisir sans confusion (tels le « contrat naturel » ou l’«écoclasse ») les enjeux du monde dans un questionnement qui ne cède ni à l’évidence ni à l’immédiateté et ne se prend pas pour une science humaine ou un essai littéraire ?
Que penser, dès lors, dans la fidélité à cette exigence philosophique, des récentes approches qui revendiquent les titres aussi différents que ceux de « réalisme » ou d’« anarchisme », dans le sillage de l’invocation à la « vie » en guise de « sens »? Comment pensons-nous l’exercice de la pensée philosophique aujourd’hui ?