Final Girl - Soirée films d’artistes
Entrée libre
Cinéma
46 rue Quincampoix 75004 Paris
Mathilda Portoghese est passionnée par les incidences du mainstream sur les féminismes et envisage les œuvres comme des objets critiquent à part entière de la culture pop. C’est dans une grande proximité avec des artistes et commissaires qui se placent eux aussi en observateurs et narrateurs de cette culture large, digitale et vulgaire, qu’elle avance. Impliquée dans le programme de mentorat Passerelles, Mathilda est vice-présidente de l’association Contemporaines. Dernièrement elle curate avec Sarah Nasla “Ghosts of Mara” au 6b (juin 24), l’exposition des Froufrous de Lilith au Houloc (sept.23), un solo show de Lou Fauroux à la Galerie du Crous (fév. 23), ainsi que la première édition du programme d’art vidéo FINAL GIRL avec Inès Geoffroy à DOC (nov. 22). Accueillies en résidence avec Elora Weill-Engerer à la Tour Orion sur l’année 2023, elles y ont présenté un accrochage des artistes de Diamètre 15 ainsi que deux solo shows de Mélody Lu et Camille Benarab-Lopez. Mathilda a assisté Kitty Hartl sur la direction artistique de Nuit Blanche 2022, elle a également travaillé à la programmation artistique de la Galerie municipale Jean-Collet à Vitry-sur-Seine. Son exposition “KRYPTA, du sombre et de l’humide” qu’elle curate avec Camille Trapier est actuellement visible au Sample.
Après être passée par l’Institut du Monde Arabe et la Philharmonie de Paris, Inès Geoffroy est responsable des expositions à La Villette, où elle s’occupe notamment de la direction artistique de l’événement annuel 100% L’EXPO, dédié à la jeune création. Elle mène en parallèle une activité de curatrice indépendante : elle a curaté le solo show de l’artiste Aïcha Snoussi à la galerie La La Land (Juill. 22), le programme vidéo FINAL GIRL à DOC! co-curaté avec Mathilda Portoghese. En 2021 elle co-fonde le collectif B93, dédié à la valorisation d’un tiers lieu à la Courneuve, pour lequel elle a co-curaté avec Laure Togola B93 PREQUEL au Sample et l’exposition du collectif B93 à la 67e édition du Salon de Montrouge. En octobre 2024, elle collabore au projet d’expositions sauvages Thundercage, initié par Romain Vicari, et en propose une Queer & Hallal Edition.
Son activité d’écriture et de recherche se focalise sur les représentations des personnes de culture musulmanes dans l’art contemporain et plus spécifiquement des personnes queer et sexisées. Sa dernière publication dans Gaze Magazine (n°4 juin 2023), explore la thématique de la bisexualité des femmes musulmanes via la figure de l’Odalisque.
Sexualisées, ridiculisées, massacrées, les protagonistes féminines sont traditionnellement vouées à de funestes destins dans les films d’horreur. La Final Girl c’est l’autre fxmme du genre, c’est la survivante badass qui se débarrasse de son oppresseur à la fin du film. Réactualisant la shero (female hero) comme un emblème de résilience à l’ère post #MeToo, ce programme est pensé comme une libre interprétation de cet archétype de la pop culture.
Après une première édition à DOC!, Mathilda Portoghese et Inès Geoffroy s’associent à nouveau pour poursuivre et élargir ces réflexions au Centre Wallonie Bruxelles. Final Girl présente une série de portraits avec des autrices qui s’emparent du médium vidéo aux différents endroits que sont le documentaire, l’art vidéo, le cinéma, l’animation ou encore le jeu vidéo. Tant francophone (Belgique/France) qu’internationale, cette sélection fait la part belle aux oeuvres qui proposent une réécriture des archétypes du cinéma de genre (western, horreur, fantastique), revisitant parfois certains classiques comme le “Magicien d’Oz” ou encore “La noire de…”, film pionnier avec une femme noire en rôle principal.
Avec ce nouvel opus, les deux curatrices s’éloignent du film d’horreur et de sa final girl, pour s’intéresser plus largement aux protagonistes contemporaines - fictives ou réelles - guidées par l’autodétermination. Des fins tragiques aux happy endings, ces récits sont ceux de quêtes émancipatrices. Elles prophétisent de nouvelles spiritualités, luttent pour reprendre leurs destins en main et rester maîtresses de leur corps et de leur image.
Inès Guffroy aka Miss Ines
Performance
Maîtresse de cérémonie bruxelloise chevronnée, Miss Ines nous fait l’honneur de sa présence pour cette soirée Final Girl. Bien qu’en cavale, elle prend le temps de nous présenter les films au CWB (c’est sur son chemin).
Bruxelloise d’adoption, son travail se concentre sur les sosies, les copies, les remakes. Elle se glisse dans la peau de personnages qui, aux yeux du public, incarnent l’autorité. Elle joue la commissaire d’exposition, la galeriste, la médiatrice culturelle ou la serveuse de restaurant. Ainsi, elle utilise l’usurpation d’identité pour jouer avec les notions d’originalité, de tromperie et de médiocrité.
Sainte Sultana, Rita Moll, 24’43”, 2022
Production Le GREC
Mado, farouche pistolera qui parcourt à vélo les paysages sauvages d’un far west provençal se voit confier une terrible tâche : éliminer la belle Eisabèu qui vient d’assassiner son mari. Parviendra-t-elle à aller au bout de sa mission malgré l’attirance qui naît entre elles ?
Active au sein du milieu queer et féministe, Rita Moll travaille autour de la performance exacerbée d’une féminité lesbienne et dissidente, entre icônes religieuses et nails paillettés. Sainte Sultana est son premier film.
EMI, Ethel Lilienfeld, 13’54”, 2023
Production Le Fresnoy - Studio national des arts contemporains
Co-production La Fédération Wallonie-Bruxelles
TEASER
EMI est une femme virtuelle, elle est surperformante, optimisée. Sa fanbase exponentielle ne cesse de la pousser toujours plus loin, jusqu’au jour où la machine s’emballe et l’image se trouble. Mais n’ayez crainte, vous pouvez toujours acquérir des morceaux d’EMI sur emi.nevergone.cloud.
Née en France en 1995 et Bruxelloise d’adoption, Ethel Lilienfeld interroge dans ses œuvres l’impact grandissant du corps virtuel sur le réel et sur la vie quotidienne. Elle fabrique des images étranges qui exacerbent la tension entre le fantasme et la folie. Le travail d’Ethel Lilienfeld explore les questions des normes sociales, des standards esthétiques et les concepts d’identité et de genre. Après un master en arts visuels à La Cambre (Bruxelles) en 2020, Ethel Lilienfeld a obtenu un post-graduate au Fresnoy - Studio national des
arts contemporains en 2023.
Call me mommy, Tara O’Callaghan, 15’, 2022
TEASER
Extra charisme, extra lashes, extra boobs, extra destin. Onlyfaneuse de l’ordinaire, Sinead - aka @thedommym0mmy - tire sa force de ce qu’elle a de trop. Femme combative, elle se confie sur son passé doulereux et son quotidien partagé entre ses quatre enfants, ses chiens et ses clients.
Tara O’Callaghan est une réalisatrice irlando-serbe primée qui remodèle avec audace les normes et les conventions à travers son travail. En mettant l’accent sur l’authenticité, elle navigue entre une narration percutante et une flexibilité créative à travers un noyau émotionnel. Elle crée des récits centrés sur des histoires féminines tout en mettant en lumière des problèmes de société négligés.
Heesoo Kwon, “Hi from Heesoo Kwon” 03’09” et Leymusoon Ssitgimgut, 4’41”, 2021
Prophétesse de sa propre religion queer et féministe, l’artiste Heesoo Kwon crée un au delà numérique où les femmes de sa lignée accèdent à une seconde vie libératrice. La vidéo Leymusoom Ssitgimgut est un hommage aux victimes de la fusillade d’Atlanta en 2021 qui a fait 8 victimes, dont 6 femmes d’origine asiatique. Ici les martyrs sont accueilli·es par des déesses bienveillantes qui accompagnent leur renaissance.
Heesoo Kwon est une artiste sud-coréenne basée à San Francisco, en Californie. Se positionnant comme artiste, archiviste, anthropologue et figure religieuse, Heesoo Kwon invente des utopies féministes numériques qui libèrent l’individu de ses traumatismes personnels, familiaux et historiques enracinés dans le patriarcat. Leymusoom, une religion féministe autobiographique qu’elle a initiée en 2017 comme une forme de résistance personnelle contre la misogynie, est au cœur de sa pratique et de son œuvre. Heesoo Kwon utilise des technologies telles que l’archivage numérique, la numérisation 3D et l’animation comme outils rituels et chamaniques pour régénérer la vie de ses ancêtres sans contraintes de temps et d’espace.
The Siren, Mélanie Courtinat, 9’52” version playthrough du jeu vidéo, 2024
The Siren a été commandée par le Pully Art Museum dans le cadre de l’exposition Vivre l’œuvre / Voyage aux frontières de l’art immersif contemporain
TEASER
Une chevalière à l’armure scintillante est à deux doigts de secourir la princesse en détresse, mais c’est sans compter sur la voix omnisciente et quelque peu désabusée du jeu vidéo qui viendra la faire douter du sens profond de sa quête.
Mélanie Courtinat (1993) est une artiste française considérant les jeux vidéo comme un médium majeur et se concentrant sur leurs extraordinaires propriétés immersives. Son travail a été exposé à travers le monde, notamment à la Biennale de Venise Immersive, LISTE Art Basel ou au Tokyo Game Show. En tant que directrice artistique, elle collabore avec les domaines du luxe, de la mode, de la culture et de la musique. Mélanie enseigne la théorie du jeux vidéo à l’Écal de Lausanne, la réalité virtuelle aux Beaux-Arts de Paris et anime fréquemment des conférences et des ateliers dans un cadre académique
Notre mémoire, Johanna Makabi, 11’40”, 2021
Production La CinéFabrique
La réalisatrice Johanna Makabi initie un dialogue intergénérationnel avec l’actrice Mbissine Thérèse Diop. Celle-ci témoigne sur sa carrière dans les années 1960 et revient sur son expérience dans “La Noire de …”, premier film de l’histoire du cinéma avec une femme noire dans le rôle principal.
Johanna Makabi est une réalisatrice et productrice née à Paris, d’origine sénégalaise et congolaise (RDC). En 2017, elle coréalise et produit le court métrage documentaire Méduse, cheveux afro et autres mythes (prix du meilleur documentaire Libres courts et Les couleurs du court métrage). Diplômée d’un master 2 en anthropologie et documentaire à l’université Paris Nanterre en 2018, elle travaille également dans le casting et la production, avec des réalisateurs de fiction (Mignonnes de Maïmouna Doucouré). Par la suite, elle réalise des formats courts (Paulette et le clown, pour Netflix France) et produit des courts métrages (Ne pleure pas, Halima de Sarah Bouzi). Elle intègre la section production de la CinéFabrique en 2019 et devient membre élue du conseil d’administration du collectif 50/50 en 2022.
Escape From Oz, Astrid Vandercamere, 12’, 2023-2024
Escape From Oz réinvestit le personnage pop et ingénu de Dorothy en une version émo-goth, qui ne croit plus aux histoires du magicien qui a abusé d’elle. En sous-texte, le récit fait écho aux mauvais traitements subis par l’actrice Judy Garland sur le tournage du film de 1939.
Astrid Vandercamere travaille entre Bruxelles et Paris. À travers une pratique de l’installation, de la vidéo et de l’édition, elle imagine des narrations plastiques où l’on peut apprendre, grandir, se transformer et s’hybrider. Empruntant autant au répertoire SF qu’à la culture teenage post-internet, ou encore à la pensée (éco)féministe, les personnages qui habitent sa pratique reprennent des tropes fortement inscrits dans notre imaginaire comme des figures compagnes, familières ou inquiétantes. Elle envisage la fiction comme une force réflexive en soit plus qu’en un moyen d’illustration. Astrid Vandercamere est également membre de la collective bruxelloise la Satellite, qui travaille autour de la science-fiction féministe et ses formes contemporaines.
Les yeux d’Olga, Sarah Carlot Jaber, 22’, 2023
Production Jungle Films
TEASER
Olga, vampire octogénaire en fin de carrière, se retrouve cloîtrée en maison de retraite après avoir bu tout son voisinage. Prise de remords, elle est bien décidée à ne plus tuer d’humain·es, mais le sevrage s’avère compliqué.
Sarah Carlot Jaber se démarque comme une réalisatrice talentueuse et engagée, prête à explorer de nouveaux horizons cinématographiques. Autrice et réalisatrice, Sarah Carlot Jaber a grandi au Moyen-Orient et travaille aujourd’hui à Bruxelles. Diplômée de l’IAD en réalisation et titulaire d’un master de spécialisation en études de genre, elle s’intéresse aux thématiques à la rencontre de ces deux disciplines.