Laure Limongi « Le Service des Panacées » #Villa Medicis - 2e séance
Théâtre
46 rue Quincampoix 75004, Paris
Laure Limongi développe un geste transdisciplinaire, issu de l’écriture et tissant des liens vers la performance, les arts visuels, la musique mais aussi l’histoire ou les sciences. Si ses premiers livres manifestent une certaine tendance métalittéraire, les plus récents témoignent d’un goût pour le protocole et réinvestissent une forme de subjectivité tout en explorant la rigueur de l’enquête. Ils font partie d’une démarche artistique plus globale impliquant la performance et l’installation. Laure Limongi a ainsi publié une douzaine d’ouvrages (roman, poésie, essai…) dontL’Invention de la mer (Le Tripode, 2025), On ne peut pas tenir la mer entre ses mains (Grasset, 2019, Prix du livre corse, Prix de la collectivité de Corse), Anomalie des zones profondes du cerveau (Grasset, 2015, sur la liste du prix Médicis)… Ses performances et installations sont programmées en France et à l’étranger (récemment à la Villa Médicis à Rome, dont Laure Limongi a été pensionnaire en 2023-2024, au festival Extra ! centre Pompidou, au Frac Sud…). Elle travaille aussi régulièrement en collaboration avec des graphistes telle Fanette Mellier ainsi que des musiciens et compositeurs : Pierre Henry (disque Deux coups de sonnette, Signature/Radio France, 2006), Olivier Mellano ou Aline Pénitot, avec laquelle elle développe une forme musicale et performée de L’Invention de la mer.
En ce moment, Laure Limongi développe en parallèle deux expressions distinctes :
L’Invention de la mer, livre (publié au Tripode) et proposition scénique, spéculation littéraire et enquête scientifique, qui met le vivant (dans sa chatoyante diversité) et la polyphonie au cœur de son dispositif.
Et Le Service des Panacées, à la fois performance, installation, écriture et recherche dans le cadre d’un doctorat à l’École universitaire de recherche Humanités, Création, Patrimoine CY Cergy Paris Université.
Laure Limongi poursuit le développement de son Service des Panacées au Centre Wallonie Bruxelles avec une deuxième séance publique, éminemment participative, composée :
• D’une consultation-performance publique pendant laquelle vous serez invité-e-s à assister à ce qu’on ne voit pas ordinairement : comment se déroule une consultation de bibliothérapie créative. Laure Limongi répondra à l’énoncé d’un trouble par une ordonnance composée exclusivement de livres de littérature. Une discussion sera possible à l’issue de cette consultation-performance publique.
• Un rituel de bibliophagie vous sera proposé.
L’iconophagie, le fait d’ingérer des images, est une pratique ancienne, à la fois magique, curative, religieuse, qui a tour été célébrée ou condamnée. Il peut s’agir de boire de l’eau qui a ruisselé sur une sculpture ou touché une relique, gratter un tableau puis absorber la matière qu’on a ainsi récupérée, manger des pains d’épices ou des gaufres moulés à la forme de personnages… S’appropriant l’image par la digestion, on s’en attribue la force, le pouvoir bienfaisant. C’est à la fois un geste enfantin (tel chocolat à figure animale, tel biscuit figuratif…), thérapeutique (l’historien de l’art Jérémie Koering (Jérémie Koering, Les Iconophages – une histoire de l’ingestion des images) nous raconte qu’au vie siècle, Théodore Picridios, préfet d’Afrique souffrant de problèmes intestinaux, raconte avoir été guéri par l’ingestion d’un cachet à l’effigie de Syméon le Stylite, saint réputé guérisseur), sacré. Poursuivant et transposant le geste, le Service des Panacées propose un rituel de bibliophagie à travers l’ingestion de reproductions de couverture de livres sur supports comestibles en rappelant que « savoir » et « savourer » ont la même étymologie, le latin « sapere » : avoir du goût, exhaler une odeur, avoir de l’intelligence, du jugement.
Le Service des Panacées a vu le jour à la Villa Médicis en 2023 et continue d’évoluer à travers des performances et des échanges littéraires.
Le Service des Panacées est en co-production avec l’Académie de France à Rome – Villa Médicis, le Centre Pompidou, le Frac Sud – Cité de l’art contemporain et le Centre Wallonie-Bruxelles/Paris