Du 14 au 16 janvier 2026

Cinéma

46 rue Quincampoix 75004 Paris

Garush Melkonyan est un artiste plasticien et un cinéaste. Son travail a été présenté internationalement lors d’expositions individuelles aux Rencontres d’Arles (FR), à la Jean Claude Maier Galerie, Francfort (DE) et au Lasecu, Lille (FR), ainsi que lors d’expositions collectives, de projections et de festivals dans des institutions telles que le Musée national d’art moderne
et contemporain, Séoul (KR) ; National Gallery of Victoria, Melbourne (AUS, 2024) ; Palais de Tokyo et La Villette, Paris (FR), Peabody Essex Museum, Salem (USA, 2023) ; Nordenhake
Gallery et Centro de Cultura Digital, Mexico (MX) ; La Panacée, Montpellier (FR). Il est diplômé des Beaux-Arts de Paris en 2017 et du San Francisco Art Institute en 2016. Son exposition de
diplôme, “The Interview”, a reçu le prix Thaddaeus Ropac.

www.garushmelkonyan.com

Louise Martin Papasian partage sa pratique du cinéma entre réalisation et programmation de films.

Diplômée du Master de Création de l’Elías Querejeta Zine Eskola (2023), elle est membre du comité de sélection du FIDMarseille depuis 2021 et développe en parallèle plusieurs projets de
films en Arménie.

Son premier court-métrage autoproduit Appelé-զորակոչիկ a été sélectionné dans plusieurs festivals en France et à l’étranger, comme Visions du Réel, Golden Apricot Film Festival,
Festifreak La Plata.

Elle a participé à plusieurs jurys de festivals (Márgenes, ZINEBI, FICValdivia, Go Shorts Nijmegen, Cinehorizontes, Beirut Shorts) et a collaboré avec les revues Sabzian et Fidback.

Astrig Chandèze-Avakian est une productrice française d’origine arménienne. Elle a fondé Pazma films en janvier 2024 en région Normandie, après dix ans d’expérience dans la
production audiovisuelle et cinématographique.

Pazma films se consacre à la production de films de fiction et de documentaires de cinéastes émergent·e·s de France et de pays méditerranéens jusqu’au Caucase, qui explorent des
sujets sensibles à travers des récits intimes ou collectifs.

Pazma films est membre de la Maison du Film, de Normandie Films, du Syndicat de la Production Indépendante (SPI), d’Unifrance et du réseau Eurodoc (promotion 2024).

www.pazmafilms.fr

Après une édition inaugurale ancrée dans le cinéma de l’ère de l’indépendance arménienne, a cinematic affair - Présences spectrales présente des oeuvres contemporaines de réalisateur·ices et artistes arménien·nes et de diaspora, ainsi que celles de cinéastes venu·es d’Iran, du Canada et de Turquie dont le travail entre en résonance directe avec l’histoire et le territoire arméniens. Le cycle est composé de dix films, courts et longs, réunis en cinq séances. Dix films rares, car ayant peu été diffusés, mais aussi rares par leur inventivité formelle, leur liberté, leur audace. Dix films qui, dans une pluralité de langages, dessinent un territoire mental et géographique débordé par des présences fantomatiques, tendent un arc vers des mythologies souterraines, et tissent les récits inconscients d’une identité qui se dessine au-delà des frontières de l’Arménie.
Replonger dans les images du cinéma national ou les archives familiales, ramener à la vie des créatures pré-chrétiennes, retourner sur les lieux de l’exode et exhumer la terre. Autant de gestes qui permettent de questionner la mémoire à l’heure des incertitudes géopolitiques régionales et d’un processus de paix volatil, habité par l’ombre d’une menace toujours présente. Autant de manières, peut-être, d’aborder l’avenir, comme de possibles instructions pour le futur.

Curateurs·rices : Garush Melkonyan, Louise Martin Papasian, Astrig Chandèze-Avakian

Au programme :


Mercredi 14 janvier 19h30 : Mes fantômes arméniens de Tamara Stepanyan [2025]
Arménien, sous-titré en français, 1 h 14 min, France, Arménie et Qatar - 2025

S’appuyant sur un cinéma riche et sur les souvenirs de la réalisatrice, Mes fantômes arméniens révèle un héritage culturel et artistique à un nouveau public. Le film explore l’esprit créatif de ce cinéma qui aborde les thèmes universels de l’identité, de l’amour, de la lutte et de l’expression artistique. Il révèle non seulement un cinéma arménien soviétique méconnu, mais aussi l’âme arménienne - sa beauté, ses luttes et son esprit inébranlable.
Production : TS Productions, French Kiss Production, Visan.

Suivi d’une rencontre avec Tamara Stepanyan.


Jeudi 15 janvier 19h00 :
End Pull d’Andrius Arutiunian [2024]
Anglais, sous-titré en français, 53 min, France, Pays-Bas, Arménie, Ukraine

« End Pull » est une exploration cinématographique de la distorsion temporelle, du récit spéculatif et du son psychoacoustique. Inspiré par Wavelength (1967) de Michael Snow et tourné dans les montagnes du Caucase, l’oeuvre se déroule comme un zoom continu sur un ancien lit de rivière, tandis que ses narrateurs démoniaques hors champ contemplent avec délire la mort, la magie et la poétique de la disparition.


A Passage de Pevjak (Felix Kalmenson and Rouzbeh Akhbari) [2020]
Arménien, farsi et russe, sous-titré en français, 17 min, Arménie, Iran et Canada

A Passage est un film hybride situé dans les vallées de la région de Syunik, au sud de l’Arménie. Il n’y a pas si longtemps, l’ancienne voie ferrée légendaire reliant Erevan à Bakou a été détruite dans cette zone frontalière, où une « zone économique libre » doit désormais voir le jour. Donnant la même importance au mythe, au ragot et au fait avéré, le film explore les processus de militarisation et de néolibéralisation accélérées dans le sud de l’Arménie, où les strates de l’histoire se
mêlent à l’incertitude d’un futur proche.
Production : Pejvak


detours while speaking of monsters de Deniz Şimşek [2020]
Turc sous-titré en français, 18 min, Allemagne et Turquie

Un monstre lacustre ancestral résiste à tomber dans l’oubli, et vit désormais dans les récits de quelques-uns. Son mythe
remonte aux ancêtres des Arméniens et des Kurdes autour du lac Van, une région qui a connu l’épuration ethnique de
ces deux peuples. À la croisée des mondes mythologique, politique et personnel, différentes formes d’effacement
se dissimulent. Ici, même les monstres sont politisés, mais la topographie garde sa propre mémoire. Il a le blues
mythologique.
Production : Deniz Şimşek


The mount A de Gohar Martirosyan [2024]
arménien, sous-titré en français, 9 min, France

Un dialogue entre le mont Ararat et le Mont Analogue de René Daumal réfléchit au paradoxe de leur présence visible mais inaccessible en tant que montagnes intérieures. Il interroge la manière dont les montagnes ne sont pas seulement des repères physiques, mais aussi des constructions métaphysiques qui façonnent notre perception de soi. Le mont Ararat, avec son sommet volcanique de 5 137 mètres visible à l’horizon, demeure toujours à portée de vue, mais inaccessible en raison
des forces du conflit géopolitique.
Production : Futur Antérieur

Suivi d’une discussion avec Gohar Martirosyan et Anna Mkrtumyan.


Vendredi 16 janvier 18h30 :
Sweeping Yerevan
de Nairi Hakhverdi [2020]
Arménien, sous-titré en français, 53 min, Arménie

«Sweeping Yerevan » dresse le portrait de Marina, qui nettoie chaque nuit les rues d’Erevan, la capitale arménienne. Elle esquive les voitures qui mettent sa vie en danger pour subvenir aux besoins de son mari aveugle, de sa belle-mère vivant au foyer, de son fils au chômage et de ses deux jeunes enfants. Le jour, elle retouche des vêtements pour des clients et travaille comme concierge dans une école de musique locale. Avec peu de perspectives pour elle-même, elle mise sur l’éducation
et les talents musicaux de ses enfants, espérant leur offrir un avenir différent du sien
Production : Faites un voeu, Margins Media


Instructions pour le futur de Greta Harutyunyan [2023]
Arménien, sous-titré en français, 40 min, Arménie et Géorgie

Désabusée par son présent dans l’Arménie d’après-guerre, la jeune cinéaste reprend une caméra pour explorer ses possibilités d’avenir. Mais pour comprendre ce qui l’attend, elle retourne d’abord vers son passé, qu’elle revisite à travers les archives vidéo familiales filmées par sa tante. La cinéaste finit par s’approprier la caméra de cette dernière, un geste qu’elle a toujours rêvé de faire, et la tourne vers elle-même et vers les personnes qui l’entourent.
Production : Chai Khana


Vendredi 16 janvier 20h15 :
Géographies de Chaghig Arzoumanian [2016]
Arménien, sous-titré en français, 1 h 11 min, Liban

Nazareth avait douze ans, Lousaper était encore un nouveau-né lorsque le génocide arménien, perpétré par les Turcs ottomans, débuta en 1915. Le film retrace les chemins d’exil qu’ils parcoururent : depuis leur village de Burunkişla jusqu’à Beyrouth, en passant par Le Caire, l’orphelinat de Saïda et celui de Jbeil, avant de se retrouver, des années plus tard, autour d’une table où ils s’aimèrent et décidèrent de fonder une famille. Ses yeux sont ceux de mon père, et à présent, ils sont les
miens.
Production : Chaghig Arzoumanian


Armat d’Élodie Dermange [2022]
Français, 11 min, Suisse

Élodie essaie d’en connaître plus sur les origines arméniennes de sa famille. Elle interview son père et sa grande tante, et découvre une histoire dure où la violence et l’incapacité à exprimer l’amour se transmet de génération en génération.
Production : Nadasdy film

Suivi d’une discussion avec la réalisatrice Chaghig Arzoumanian et d’un cocktail de clôture.

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