Younes Baba-Ali, Dégrisements à la Galerie Talmart
Exposition monographique
Entrée libre
Talmart Editions & Galerie
22 Rue du Cloître Saint-Merri, 75004 Paris
Vernissage le 10 juin à partir de 17h00
Exposition ouverte du mardi au samedi de 11h à 19h
Younes Baba-Ali pratique un art non-conventionnel, intelligent et critique. Il travaille de préférence dans l’espace public ou dans des lieux peu communs. Fin observateur, il pose des questions pertinentes à la société, à l’institution, mais aussi surtout à son public. C’est un libre penseur, qui tend à la société un miroir et lui renvoie ses réflexes conditionnés et ses dysfonctionnements. L’œuvre de Baba-Ali se présente souvent sous la forme de ready-made, mais cette apparente simplicité dissimule un délicat exercice d’équilibre. À la manière d’un alchimiste, l’artiste dose et combine les techniques, les objets du quotidien, les sons, la vidéo et la photographie et adresse des questions politiques, sociales et écologiques. Les installations qu’il en distille poussent le spectateur à prendre position malgré lui. Baba-Ali ne recule pas devant la controverse et est même souvent contraint à de subtiles négociations avec son environnement pour revendiquer sa pratique artistique et son droit à l’existence. Son art est toujours spécifique à un contexte et ne prend vraiment sa forme que dans le dialogue du public. C’est de l’art d’intervention dérangeant et qui adopte parfois un ton ironique pour confronter le public à lui-même et à son environnement. Baba-Ali soumet au spectateur des dilemmes et des tabous et le défie d’agir et de réagir. Il en fait ainsi son complice dans une guérilla artistique clandestine qui réunit l’establishment et l’homme commun.
Diplômé de l’École Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg en 2008, et de l’École Supérieure d’Art d’Aix-en-Provence en 2011, il a été récompensé par le prix Léopold Sédar Senghor, lors de la Biennale d’art contemporain africain de Dakar (Sn) en 2012 et le prix Boghossian, lors du concours du BelgianArtPrize (Be) en 2014. Il a participé à plusieurs expositions et biennales internationales, dont Kunstenfestivaldesarts, Bruxelles (Be), la Biennale de Lubumbashi, Lubumbashi (RDC), Brussels Background, Bruxelles (Be), Brussels in Song Eun : Imagining Cities Beyond Technology 2.0, Séoul (Kr), For a Brave New Brussels, Lisbonne (Pt), Digital Imaginaries - Africas in Production, ZKM, Karlsruhe (De), One Place After Another, Moscow (Ru), la Biennale de Marrakech, Marrakech (Ma), Documenta 14, Berlin (De), Biennale d’art africain contemporain, Dakar, (Sn), Commandes, KANAL - Centre Pompidou, Bruxelles (Be) et Gemischte Gefühle, Tempelhof, Berlin (De). Son travail fait partie de différentes collections, privées et publiques, telles que Kanal - Centre Pompidou, Bruxelles (Be), Mu.ZEE, Ostende (Be) and M Leuven, Louvain (Be).
Exposition co-produite avec le soutien du Centre Wallonie-Bruxelles Paris.
La Galerie Talmart, en partenariat avec le Centre, accueillera l’exposition personnelle de Younes Baba-Ali Dégrisements du 11 juin au 9 juillet 2022.
L’artiste franco-marocain, vivant à Bruxelles depuis 2011, propose d’explorer combien les objets et notre vie quotidienne sont investis de spiritualité, de superstition et même de superficialité.
La notion de certitude, à l’échelle mondiale, a rarement paru plus fragile qu’aujourd’hui. Au milieu d’une pandémie et de glissements globaux continus, où les virus se propagent plus vite que les savoirs, comment avons-nous réinterprété notre relation à nos réalités quotidiennes, à nos croyances et aux objets qui les peuplent ? Un manque de profondeur a-t-il atteint nos pratiques religieuses tandis qu’une approche superstitieuse se serait immiscée dans notre vie quotidienne ? De quelle manière donnons-nous forme à nos espoirs, nos peurs, nos croyances irrationnelles et nos crises spirituelles dans un monde marqué par des migrations massives, par un consumérisme frénétique jusqu’à une digitalisation inévitable ?
Dans l’exposition Dégrisements, Younes Baba-Ali présente son incursion au coeur de ces problématiques. En déconstruisant sémantiquement l’iconographie et en réinterrogeant notre rapport aux objets sur fond de consumérisme mondialisé, l’artiste explore l’agencement de motifs et de symboles, d’habitudes et de croyances.
Dégrisements invite de manière subtile mais pleine d’humour le public à “dégriser” et à regarder les choses sous un nouvel angle. L’artiste brouille les frontières entre le quotidien et le sacré, le spirituel et le profane, l’objet ordinaire et l’œuvre d’art, et exploite la manière dont notre quotidien est investi de superstition et même de superficialité.