Du 9 octobre au 18 novembre 2023

Centre culturel Bonnefoy
4 Rue du Faubourg Bonnefoy, 31500 Toulouse

Téo Becher (1991) vit et travaille à Bruxelles. Il est titulaire d’un baccalauréat de photographie obtenu à l’École Supérieure des Arts de l’image LE 75 Le Septante-Cinq à Bruxelles (2011-2014) et d’un master en photographie du KASK à Anvers (2018-2020).
Dans son travail, la relation à un territoire précis et défini est primordiale car c’est au travers de celui-ci que ses images développent leur pouvoir narratif ainsi que leur faculté à créer des ambiances et nourrir l’imaginaire du spectateur·ice.

Après avoir soutenu l’accueil des photographes Laure Winants en 2021 et Alice Pallot en 2022, le Centre a renouvelé en 2023 son partenariat avec la Résidence 1+2 au bénéfice de Téo Becher dont le travail fut présenté notamment par le Centre dans l’exposition collective Topographies sensibles, en Hors-les-Murs Satellite à la galerie Talmart, du 19 janvier au 12 février 2023.

Cette exposition monographique présentera une sélection de photographies prises par Téo Becher, dans le cadre de son séjour à Toulouse effectué entre le 2 mars et le 30 avril 2023, à la faveur d’un partenariat entre le Centre & la Résidence 1+2.

La démarche de Téo Becher pour ce projet s’est ancrée dans des réflexions et recherches autour de la question de la séparation entre nature et culture.

Dans ce contexte, ce sont principalement les écrits de Philippe Descola dans Par-delà nature et culture, qui ont servi de base à ses réflexions notamment l’épistémologie de la pensée naturaliste qui a conduit à une objectivation et exploitation de la nature.

Pour cette résidence, il a travaillé en collaboration avec des chercheurs·euses du laboratoire GEODE qui étudient les forêts anciennes dans le territoire large de Toulouse, ainsi que le milieu montagnard et les zones humides, à travers le prisme des sciences sociales et de l’environnement, afin de réfléchir et de repenser notre relation au monde dit naturel, en s’intéressant aux interactions humains-milieu.

Ma pratique s’ancre dans la photographie argentique documentaire et même si cette dernière en est le point de départ, j’ai toujours ressenti un besoin d’interroger cette manière de voir le monde où l’image est utilisée comme un document, voire une preuve. Cette façon d’interpréter l’image me dérange, de par sa tendance à nous imposer une vérité. Je trouve la photographie beaucoup plus libre et évocatrice une fois libérée de cette contrainte.

Dans mon travail, le jeu de relation tissé entre une société et son paysage occupe une place centrale. Ma démarche est marquée par la déambulation au sein d’un espace, l’errance même. Aussi, je suis intéressé par l’intense pouvoir narratif de la photographie ainsi que sa faculté à créer des ambiances et nourrir l’imaginaire du spectateur·trice. Le hors champ tient une place de choix car c’est sur ce qui ne se voit pas que s’appuie ce pouvoir narratif. J’aime laisser de l’espace au spectateur·trice afin qu’il·elle puisse évoluer face au travail et y développer sa propre histoire. Enfin, l’aspect direct et physique de la photographie argentique me permet de mieux aborder les territoires et thématiques qui m’intéressent, approfondissant certaines problématiques touchant à la physicalité de la photographie ainsi qu’à sa composante chimique.

A ce titre, j’ai développé des processus de travail nouveau, notamment à travers mon récent projet hercynienne dans lequel j’ai travaillé les images au tirage en laboratoire, où elles prennent tout leur sens, appuyant le propos mais aussi le complexifiant, le ramifiant. Les images sont manipulées et construites — tel le paysage — et, ainsi, permettent d’ajouter différents niveaux de lecture.

Lors de cette résidence à Toulouse, Téo Becher s’est inspiré de cette nouvelle méthode de travail, afin de mettre en avant les endroits du paysage altérés ou modifiés qui intéressent les scientifiques, et souligner ce que peuvent y voir ces derniers·ères mais aussi ce qu’il y perçoit.

Série Hercynienne, 2020-22 avec le soutien de la fondation privée du Carrefour des Arts, Bruxelles © Téo Becher

Série Hercynienne, 2020-22 avec le soutien de la fondation privée du Carrefour des Arts, Bruxelles © Téo Becher

Série Hercynienne, 2020-22 avec le soutien de la fondation privée du Carrefour des Arts, Bruxelles © Téo Becher

Série Hercynienne, 2020-22 avec le soutien de la fondation privée du Carrefour des Arts, Bruxelles © Téo Becher

Série Hercynienne, 2020-22 avec le soutien de la fondation privée du Carrefour des Arts, Bruxelles © Téo Becher

Série Hercynienne, 2020-22 avec le soutien de la fondation privée du Carrefour des Arts, Bruxelles © Téo Becher

Série Hercynienne, 2020-22 avec le soutien de la fondation privée du Carrefour des Arts, Bruxelles © Téo Becher

Série Hercynienne, 2020-22 avec le soutien de la fondation privée du Carrefour des Arts, Bruxelles © Téo Becher

Série Hercynienne, 2020-22 avec le soutien de la fondation privée du Carrefour des Arts, Bruxelles © Téo Becher

Série Hercynienne, 2020-22 avec le soutien de la fondation privée du Carrefour des Arts, Bruxelles © Téo Becher

Série Hercynienne, 2020-22 avec le soutien de la fondation privée du Carrefour des Arts, Bruxelles © Téo Becher

Série Hercynienne, 2020-22 avec le soutien de la fondation privée du Carrefour des Arts, Bruxelles © Téo Becher

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