Installation « Vers des existences probantes » de Pierre Renucci
Installation en cour en concomitance à 25 Arts Seconde.
La cour du Centre
Accès via le 127-129 rue Saint-Martin, 75004, Paris
Entrée libre
Pierre Renucci est un jeune artiste sculpteur et installateur. Actuellement basé à Paris, il est né à Toulon en 1999. Après l’obtention d’un DNA à l’École d’Art de Toulon en 2021, il obtient son DNSAP à l’École des Beaux-Arts de Paris en 2024. Lors de son cursus, il intègre l’atelier de l’artiste Götz Arndt et le laboratoire matière-espace. Il travaille notamment dans l’atelier de forge de Carole Leroy. En 2023, il rédige un mémoire Les Énigmes Positionnelles où il questionne en quoi « Le fragment en tant que support d’expérimentation est-il un moyen de créer de l’inframince ? ».
En 2023, Pierre Renucci crée Le Temps des Structures, une œuvre In-Situ pour le Centre Wallonie-Bruxelles, sur invitation de Stéphanie Pécourt, à la faveur de la réouverture du Centre. Il participe également à différentes expositions collectives entre Paris et Toulon, notamment avec le Port des créateurs et l’École des Beaux-Arts. En 2022, il expose en solo une installation nommée Ce qui reste est ce que l’on pense, dans la galerie de l’école d’Art de Toulon.
Des existences probantes est une énigme sémiotique constituée de différentes composantes dont neuf tables - semblant chacune dotée d’un message qui en appelle à son déchiffrement. Logée dans un territoire non muséal, cette installation convoque à un dialogue avec l’environnement dans lequel elle réside. Ses monolithes en acier inoxydable sont transpercés par un geste répété par l’artiste les entaillant sur l’intégralité de leur surface et, de ces percées, se trame un jeu de lumière soumis aux variations temporelles et spatiales.
Véritables artefacts se jouant de l’uchronie, ces tables sont révélatrices et médiumnisent des entités et forces invisibles, au seuil de l’inframince.
Autre composante : de massives stéatites - pierres métamorphiques et mutantes - invitent l’arpenteur.euse.s qui se hasardent à déceler l’énigme à un rapport kinesthésique et à y laisser son empreinte. Ces gestes façonnent la morphologie unique et imprédictible de ces matériaux bruts échappant ainsi à la tentative démiurgique du narrateur de l’installation à les figer dans une forme déterminée. Ces gestes encore scelleront inéluctablement leur lancinante érosion et métamorphose vers un état aqueux laissant apparaître un nouveau régime d’ontologie, comme si ce dernier avait été incorporé dans la matière inerte – une existence non virtualisée dans sa première immanence.
L’œuvre invite un régime d’appréhension expérientielle en magnifiant la beauté du geste psalmodié.