Le 29 mars 2023 à 14:00

LA BF15
Espace d’art contemporain
11, quai de la Pêcherie 69001 Lyon
33 (0)4 78 28 66 63 infos@labf15.org

du mercredi au samedi, de 14h à 19h

Lancement mercredi 29 mars de 14h à 21h
Présentation du projet et performances à 16h30 et 19h30
Commissariat : Perrine Lacroix

Après un bachelor en photo-vidéo à l’Institut Supérieur des Arts de Saint-Luc à Tournai (2010) puis un master en arts plastiques à la Luca School of Arts de Bruxelles (2012), Marc Buchy (1988, Fr, vit et travaille à Bruxelles) a complété son cursus par le post-diplôme de l’IHEAP à New York (2015).
Membre fondateur et organisateur de l’Artist-run Space Greylight Projects à Bruxelles de 2012 à 2020, il a participé à des expositions collectives en Belgique (Société, Centrale for Contemporary Art, Iselp…) et à l’international (Friche la Belle de Mai (Marseille), In Extenso (Clermont-Ferrand), CAN (Neuchâtel), Material (Zürich), The Others Art Fair (Turin), Galeriji SC (Zagreb), Antena (Chicago)…. Son travail a également été l’objet de présentations et d’expositions monographiques au BPS22 (Charleroi), au Centre d’Art Nei Liicht (Luxembourg), entre autres.

LA BF15 est un lieu d’art contemporain depuis 1995.

LA BF15 est un espace de production et d’expérimentation. À chaque invitation, les artistes pensent un projet spécifique, en adéquation au lieu et à son environnement. Chaque projet est original et singulier, chaque exposition est unique selon la personnalité et le travail de l’artiste, selon la relation qui s’engage avec l’espace, le territoire et le public.

Les artistes invités sont d’ici et d’ailleurs, jeunes et moins jeunes, femmes autant qu’hommes, inconnus, méconnus et plus connus. Cette mixité renforce l’identité d’une histoire commune sans obsession de jeunisme ni de courant. C’est le reflet de notre monde multiple, celui de l’art.

LA BF15 est un lieu de recherche, un lieu de vie, de résidence, un atelier. L’artiste peut le pratiquer en amont, il peut ainsi habiter le travail en cours, envisager sa recherche in situ, faire et défaire son projet.

LA BF15 est un lieu de diffusion. Pour que devienne commune et publique cette remise en question perpétuelle provoquée par les nouveaux langages plastiques et poétiques, elle veille à ce que ses propositions soient confrontées au plus large public.

Ka kualmaku est un projet de Marc Buchy basé sur l’acte d’apprentissage d’une langue classée « en danger » par les institutions internationales, en réaction aux processus de globalisation prônées par notre sociétécontemporaine. Lors d’un séjour de trois mois en Colombie, une collaboration avec la communauté Misak a amené l’artiste à apprendre les bases du Namtrik, une langue utilisée par 20.000 personnes dans le sud du pays.

De l’organisation de cours publics gratuits à la fabrication d’un caractère unique, le processus a pris denombreuses directions inattendues dont une performance où l’artiste enseigne lui-même la langue auxvisiteur·ices de l’exposition. Ce cours, présenté une première fois en janvier 2023 à la galerie Florence Loewy à Paris, est réactivé à LA BF15, à l’occasion du lancement de « Ka kualmaku (livre de grammaire) ».

” Se fondant sur la communauté Misak, peuple autochtone de Colombie, Marc Buchy tente d’apprendre unelangue dite “en voie de disparition”, à l’instar de la faune et de la flore à l’ère de la sixième extinction de masse. Car les langues, comme les statues, meurent aussi : de guerre, d’épidémie, de natalité insuffisante, par acculturation ou tradition orale, mais encore de colonialisme, de domination économique, de pression politique…Selon l’UNESCO, une langue disparaît toutes les deux semaines et si rien n’est fait, 90 % d’entre elles s’éteindront au cours de ce siècle. Pour autant, Marc Buchy ne se pose pas en “sauveur” d’une langue ou d’une identité, ce qui aurait été selon ses termes “une posture romantique et hypocrite”, d’une part, et “contre-productive”, d’autre part, en raison de sa position d’Européen inversant les flux historiques de domination et deglobalisation. Son geste, tout en faisant sienne la dimension décoloniale, se situe ailleurs : dans l’espace même de circulation des savoirs et des dispositifs d’apprentissages par lesquels transitent des formes de pouvoirsimplicites”.

” Le travail de Marc Buchy pourrait se définir comme un art de la dissémination et de l’infiltration qui bricole avec les moyens du bord. Prenant acte du renversement opéré par le capitalisme culturel et cognitif, qui subordonne la culture à la sphère marchandeet fait de la connaissance un bien de consommation, l’artiste pousse dans ses retranchements le conflit entre valeur intrinsèque et valeur d’usage. Plutôt que d’ajouter du flux au flux, des images aux images, selon un principe accumulatif ou de surenchère visuelle, ildétourne les logiques de savoir et de pouvoir pour en révéler les rouages invisibles. Faire grincer la machinerie bien huilée desrégimes d’énoncés d’une époque, voilà qui devient pour lui matière à créer et à bifurquer. Comprenons que l’enjeu revient àidentifier des rapports de forces, là où on ne s’y attend pas. Le projet « Ka Kualmaku » est l’un d’eux.”

Marion Zilio

Ka kualmaku (Livre de grammaire), Marc Buchy

Ka kualmaku (Livre de grammaire), Marc Buchy

Ka kualmaku (Livre de grammaire), Marc Buchy

Ka kualmaku (Livre de grammaire), Marc Buchy

Ka kualmaku (Livre de grammaire), Marc Buchy

Ka kualmaku (Livre de grammaire), Marc Buchy

Ka kualmaku (Livre de grammaire), Marc Buchy

Ka kualmaku (Livre de grammaire), Marc Buchy

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