Ciné-concert : L’Atlantide de Jacques Feyder

Pour fêter le centenaire du premier film de Jacques Feyder (1885 – 1948), un ciné-concert exceptionnel avec pour la première fois en France la projection de la restauration digitale 4K accompagnée en direct au piano et aux percussions par Stephen Horne et Frank Bokius, qui ont reçu le Prix David Gill de la meilleure musique composée pour un film muet au Festival de Pordenone 2018.

Le lieutenant Saint-Avit, retrouvé inconscient dans le Sahara, raconte à son ami le lieutenant Ferrières l’incroyable aventure qu’il a vécue : son expédition dans le désert aux côtés de son ami le capitaine Morhange l’a mené jusqu’au Hoggar, où il s’est retrouvé prisonnier d’Antinea, la mystérieuse reine héritière du royaume perdu de l’Atlantide, du moins ce qu’il en reste au milieu du désert. Saint-Avit, comme tous les hommes ou presque qui sont passés par là (un grand nombre de sarcophages en témoignent), tombe instantanément amoureux d’Antinéa, mais celle-ci lui préfère Morhange, qui a fait vœu de chasteté, lui oppose une indifférence ferme qui va provoquer la folie meurtrière de la reine… Pendant ce temps, pour tromper son ennui, Saint-Avit devient ami avec Tanit-Zerga, une esclave qu’Antinéa présente comme sa secrétaire particulière, et qui a un faible pour le lieutenant…

Note sur la restauration :
Pendant de nombreuses années, L’Atlantide n’a été vue qu’en noir et blanc, empêchant d’apprécier sa somptueuse beauté visuelle. Feyder a plutôt utilisé la couleur d’une manière tout à fait consciente. En 1993, le Nederlands Filmmuseum a restauré le film en couleur dans le cadre du projet LUMIERE, en utilisant un spécimen néerlandais en nitrate et une copie de travail avec des légendes en français, provenant des Archives du Film du CNC.
La spectaculaire restauration en 4K a été réalisée en 2018 dans le nouvel atelier parisien de Lobster Films, en collaboration avec le CNC, la Cinémathèque française et l’EYE Filmmuseum, en utilisant principalement le négatif original et le matériau en nitrate utilisé lors de la reconstruction précédente. La projection à Pordenone était la première mondiale de cette version.
Serge Bromberg