Le 20 octobre 2023 à 20:00

Gratuit

Cinéma

46 rue Quincampoix 75004 Paris

Ouverture des portes à 18h30
Projections en salle de Cinéma à 20h
DJ set de Melanin à 21h30

Le travail d’Alex Verhaest est principalement centré sur le langage, les histoires et l’impossibilité de communiquer. Le travail éminemment pictural de Verhaest fonctionne sur la juxtaposition de la pein- ture et de la vidéo, chaque nouveau projet étant une recherche au cœur de la technologie contempo- raine non-conventionnelle. Lors de son année de master en arts, Verhaest a voyagé en Chine où elle a découvert la culture des hackers asiatiques. Invitée pour une résidence de six mois au centre d’arts Island6 à Shanghai, elle y intègre le collectif aujourd’hui dissous Platform for Urban Investigations (plateforme pour la recherche urbaine). Elle voyage ensuite à Mexico, Eindhoven et Salvador de Bahia où elle participe à des expositions du collectif au Museo de la Ciudad de Mexico, au Van Abbe Mu- seum et au Museo de Arte Moderna. En 2009 elle décide de se concentrer sur sa pratique person- nelle et participe à des expositions collectives en Belgique et aux Pays-Bas. En septembre 2013, sa première exposition personnelle « Temps mort / Idle Times » se tient à la Grimm Gallery, Amsterdam.

Son travail a été sélectionné par divers festivals ou concours d’art et de nouveaux médias, dont le festival FILE à Sao Paolo, le prix NTTA (New Technology Art Award) à Gand, TAZ (Theater Aan Zee / Théâtre sur mer) à Ostende et le festival des arts de Watou. Ses œuvres figurent dans la collection privée Akzo Nobel. Elle a récemment reçu le prestigieux New Face Award au Japan Media Arts Fes- tival et un Golden Nica à Ars Electronica. Verhaest a reçu le prix culturel flamand en 2023 pour l’en- semble de son œuvre.

Bertrand Cavalier (1989) est un artiste français basé à Bruxelles. Son travail aborde la notion d’espace. Par l’emploi de la photographie, de la vidéo et de scénographies singulières, il étudie la relation entre l’Homme et son environnement, en particulier le milieu urbain tel qu’il a pris forme à l’époque du modernisme. Par le questionnement de notre rapport à l’objectivité et la subjectivité, Cavalier élabore des projets qui suggèrent une friction entre la pensée rationnelle et émotionnelle. Le fil conducteur de sa dé- marche artistique est l’accent mis sur l’idée de la sensation physique, comprise comme notre capacité à partager des idées autrement que par des informations factuelles.

Les photographies et vidéos de Cavalier sont davantage des traductions sculpturales de moments uniques que des documents objectifs de phénomènes sociaux. Les objets et les situations qu’il dé- peint sont souvent reconnaissables et ordinaires. Les gros plans qu’il utilise révèlent, tout comme ses expositions, la structure inhérente de ses sujets et la manière dont, en tant que «corps étrangers», ils rompent avec l’ordre originel. Ce dernier met ainsi l’accent sur les différents aspects de l’urbanisme, y compris l’involontaire, le «mishap», en tant que qualité qui laisse place à une utilisation subjective et personnelle des villes que nous habitons.

Bertrand Cavalier est diplômé d’un Master en Arts de l’Académie Royale des Beaux-Arts d’Anvers en 2018. Il a exposé au FRAC d’Orléans, à la BIP de Liège, au FOMU d’Anvers et au Centre Pasquart à l’occasion des Journées Photographiques de Bienne. Son travail a été soutenu par le fonds Sébastien van der Straten. Il a publié Concrete Doesn’t Burn avec l’éditeur Hollandais Fw:Books en 2020 ainsi que Permanent Concern avec Spector Books en 2023. Ses projets sont parus chez Art Press, Ame- rican Suburb X, C4 Journal et Mouvement, entre autres. En 2021, il participe à la résidence Artwell Amsterdam et à la Cité Internationale des Arts de Paris en 2023.

Le duo italo-belge Denicolai & Provoost travaille avec, mais sans s’y limiter, l’animation, les objets, les installations, la performance, la vidéo, l’édition. Iels proposent volontiers des protocoles collaboratifs et processuels, parfois sur long terme, parfois sous forme de performance ponctuelle, qui impliquent des complicités et des collaborations avec des acteurices qui ne sont pas nécessairement lié·es au monde de l’art, et qui sont à plein titre des constituant·es des mondes qui nous entourent. Iels em- pruntent volontiers des éléments existants dans un contexte pour les associer, dissocier, les assem- bler les uns aux autres et formuler un langage. Iels fonctionnent d’avantage comme des intermédiaires entre les différents composants d’un contexte, pour les faire dialoguer au travers de leurs propres formes. C’est cette position de l’intermédiaire (ou de ‘régisseureuse du réel’) qui les intéresse le plus. Quel est le rôle de l’artiste dans la cité? Dans l’intimité esthétique et politique de leur processus de di- gestion artistique, Denicolai & Provoost questionnent la liberté donnée aux artistes dans nos sociétés occidentales, dites démocratiques. Leur travail inclut le spectre entier des possibilités de couverture médiatique, tels des outils pour créer leur univers.

Les artistes Denicolai & Provoost travaillent ensemble à Bruxelles depuis 1997. Simona Denicolai (°1972, Milan, IT) et Ivo Provoost (°1974, Diksmuide, BE) ont largement exposé dans les institutions et galeries internationales. Présentes dans des collections privées, leurs œuvres font également partie de collections publiques: en Belgique, Mu.Zee, Ostende; S.M.A.K., Gand; Netwerk (NetwerkMuseum), Aalst; Mac’s - Grand Hornu, Hornu; B.P.S. 22, Charleroi; Centre de la Gravure et de l’image imprimée, La Louvière; Kanal, Bruxelles; ou en France dont les FRAC Ile de France - Le Plateau, Paris; Frac des Pays de la Loire, Carquefou; FRAC Haute-Normandie, Rouen; Frac Bourgogne, Dijon; Artothèque et à l’I.A.C., Institut d’Art Contemporain, Villeurbanne.

Le Gentil Garçon utilise de nombreux médias : le dessin, la sculpture, l’installation, l’architecture, la performance, l’édition, en passant par la vidéo ou le film d’animation. Cet éclectisme revendiqué trans- parait aussi bien dans ses sujets d’études et dans ses références, que dans les processus créatifs qu’il met en place. Pourtant il se considère avant tout comme un sculpteur. Son rapport au volume et à l’espace est primordial dans sa façon de concevoir ses réalisations et ce, même lorsqu’il s’agit de pro- jets éditoriaux ou pour la « fabrication » de ses films. Le Gentil Garçon a également depuis 2006 une pratique de l’art pensée pour l’espace public. Il a ainsi été choisi à plusieurs reprises pour réaliser des œuvres dans le cadre du 1% artistique et son travail a fait l’objet de différentes commandes publiques.

Dans ses réalisations vidéo, Le Gentil Garçon s’intéresse plus particulièrement aux origines du cinéma, tant au point de vue mythologique que technique. C’est pour lui l’occasion de réaliser des objets (décors, accessoires, costumes, etc.) qu’il conçoit aussi comme des œuvres autonomes et qui sont parfois animés image par image.

Lázara Rosell Albear est une artiste belgo-cubaine diplômée de l’Académie royale des Beaux-Arts de Gand medium Film et cofondatrice de l’organisation MahaWorks. Sa pratique mêle une multiplicité de moyens d’expression alliant recherches sonores, performances, films, dessins et installations. « Quelle est notre place dans un monde auquel nous sommes venus prendre part ? », se demande-t-elle dans un contexte où les avancées technologiques ne cessent de faire évoluer les langages traditionnels de la danse, de la musique et du théâtre. Transgression, présence, résonance, vibrations, nouveaux mondes, poésie : voilà les mots-clés de sa pratique unificatrice. Elle a travaillé avec Alain Platel, Anne Teresa De Keersmaeker, Brett Bailey, Jan Dekeyser, Xavier Lukomsky, Jörgen Teller, Sammy Baloji, Doris Bloom, Valerie Oka pour nommer que quelques-uns et a été/est le catalyseur de projets tels que Dark Speeches, Invisible Cities, the art ensemble de bruxelles and Small Metal Gods. Membre du Ate- liers Mommen Collective, Post Audio Collective et récemment du Black(s) to the Future collective. Elle a reçu une bourse Bunkacho (Ministère Japonais de la Culture), DIVA - Danish International Visiting Artist et une résidence au Wiels Center for Contemporary Art. Ses œuvres font notamment partie des collections du centre d’art audiovisuel Argos, du Frans Masereel Centrum, du Kanal-Centre Pompidou et la Communauté Flamande - Mu.ZEE Ostende.

Née au Brésil, Livia Melzi vit et travaille à Paris. Océanographe de formation, elle est diplômée d’un Master en Photographie à Paris 8, et intègre en 2022 le doctorat de l’Université de Zurich. Elle tra- vaille l’archive, la mémoire et la construction de l’identité à partir de représentations quasidocumen- taires. Elle interroge également de manière critique la production, la conservation et la circulation des images dans l’écriture de l’Histoire, notamment à l’époque coloniale. L’artiste propose, sous format d’enquête, des projets de recherche sur la représentation occidentale du Brésil, à travers des objets, des personnages ou des fait historiques. Elle met en lumière les discours construits autour de ces représentations, tout en faisant se rencontrer récits de voyage coloniaux et anthropophagie culturelle. En 2021, elle est lauréate du Grand Prix du Salon de Montrouge et en 2022 elle participe au festival Circulation(s) et au Festival de la photographie d’Athènes. La même année, Lívia Melzi est lauréate de la bourse de l’Institut pour la Photographie de Lille et est sélectionnée pour une Résidence à la Fondation Fiminco jusqu’en septembre 2023. En 2022 elle a fait sa première exposition individuelle en Europe intitulée Tupi or not tupi, au Palais de Tokyo. Livia Melzi est une des 4 artistes nominées au prix European Month of Photographie 2023.

La 4ème édition de notre cycle dédié aux films d’artistes et films sur l’art - 25 Arts Seconde - poursuit sa sonde de l’image en mouvement et des intrications entre art contemporain et cinéma le temps d’une soirée et en Cyberspace en se symbiosant aux Heures Sauvages.


Society
Alex Verhaest
2023
15 min

Un corbeau raconte l’histoire de cinq « amis » vivant ensemble. Il s’agirait d’une existence paisible s’il n’y en avait pas un sixième, qui essaie continuellement de se joindre à eux. Les cinq ne connaissent pas ce sixième. Ils ne se connaissent pas non plus les uns les autres en vérité, mais ce qui est acceptable entre eux n’est pas admissible pour ce sixième.

De longues explications feraient presque croire qu’ils finiront par l’accueillir… en réalité ils ont beau le repousser, cette sixième personne continue à revenir.


Interlude
Bertrand Cavalier
2023
Projection en diptyque, vidéo 4k 9’36”
Musique originale par Aho Ssan
Étalonnage par Lennert de Taeye

La nuit, des lueurs, la ville. Des individus qui s’y perdent. Interlude est comme un mirage : dans l’immensité du désert urbain, le reflet de nouvelles images. L’humain moderne est-il urbain par nature ? La nature a-t- elle pu se transformer au point de devenir urbaine ? La vidéo de Bertrand Cavalier propose d’observer nos présences au sein d’univers construits. L’organique et le spontané au sein de l’ordre et de la rigueur édifié par l’humain lui-même. Un paradoxe moderne d’où tente de s’émanciper le sujet contemporain.
Extrait d’un texte de Claire Contamine


Derrière la façade, la poussière est enlevée sous les dossiers
Denicolai & Provoost
2006
Durée : 15’57” // Production : CC Srombeek

La caméra suit les mains et les gestes de deux techniciennes de surface parcourant un centre culturel en Flandre, à 6h du matin, du bureau du directeur situé au troisième étage jusqu’aux toilettes publiques en sous-sol.


L’Épée du soleil
Le Gentil Garçon
2023
14’53”, 4K, Noir & blanc et couleur, 5.1 ou stéréo

L’Épée du Soleil est un court métrage en stop-motion Inspiré très librement de Monsieur Palomar d’Italo Calvino, une étonnante méditation autour du regard.

Procédant par digressions sémantiques et transpositions visuelles, j’ai cherché à cristalliser à ma manière les visions que ce roman, hallucinatoire à bien des égards, avaient éveillées en moi. Je me suis intéressé plus particulièrement à certains des objets étudiés ou évoqués et à certains des sujets abordés : la lumière solaire, l’œil humain, le langage des oiseaux, « la lecture d’une vague », « la contemplation des étoiles », « une lune d’après-midi », le jardin de pierre et de sable du temple Ryōan-ji de Kyoto, le mur des serpents des ruines de Tula au Mexique, un coquillage, « une fenêtre sur le monde », « l’univers comme miroir », « apprendre à être mort ».

Les descriptions de Calvino m’évoquèrent les œuvres d’autres artistes qui me sont chèr.e.s et que je site plus ou moins directement dans mon film : Arnold Böcklin, Odilon Redon, Dora Maar, Georgia O’Keeffe, Topor, Mariana Enriquez, Albert Lamorisse, Méliès, Cocteau, Buñuel ou encore Borges. Autant d’artistes qui ont l’aptitude de faire émerger le sublime du prosaïque (ou inversement).


Trilogie Yoko Osha
Lázara Rosell Albear

2015 –2021
40’
Format : HD - 16:9
© 2015 MahaWorks

49’
Format : HD – BW – 16:9
© 2017 MahaWorks

44’49’’
Format : UHD – Black & White - Color
© 2021 MahaWorks

Collection & Distribution : Argos, Center for Art and Media

Projection simultanée des vidéos en salle de Théâtre

  • DJ set pour clôturer la soirée

Plat de résistance
Livia Melzi
2022
Vidéo, couleur, son, 15’ - Image : Joana Luz - Musique : João Camarero - Remerciements : Tânia Bul- hões & Márcio Miranda

Courtesy de l’artiste & galerie Ricardo Fernandes (Saint-Ouen)

Brésilienne de naissance et française d’adoption, Lívia Melzi joue de cette double culture dans le Grand Salon de l’Ambassade du Brésil à Paris, pièce de réception ornée de panneaux en bas-relief représentant des scènes de chasse. L’artiste y a tourné sa première œuvre vidéo, mettant en scène de manière quasi-documentaire l’art de la table à la française avec une musique d’inspiration brésilienne. Un maître d’hôtel dresse ainsi une table dans les règles de l’art, avec argenterie, verres de cristal et vaisselle en porcelaine fine de Limoges provenant des collections de l’Ambassade. L’artiste met en parallèle cette tradition avec les rituels anthropophages, très élaborés et aujourd’hui disparus, des tribus Tupinambá. Le plat de résistance de ce repas « anthropophage » apparaît dans la vidéo : il est constitué des membres du président du Palais de Tokyo, également directeur artistique du Salon de Montrouge dont l’artiste est lauréate du Grand Prix. Ses bras et jambes ont été moulés en plâtre et sont disposés ici, offerts métaphoriquement à notre appétit. Ce repas est symboliquement organisé par Lívia Melzi en l’honneur du centenaire de la « Semaine d’Art Moderne ». Organisée en 1922 à São Paulo, cette manifestation artistique réunit littérature, poésie, peinture, sculpture et musique. Elle est considérée comme fondatrice du modernisme au Brésil, mouvement de rupture fondateur avec la tradition académique, mêlant avantgarde européenne et culture brésilienne dans tous les domaines de la création. La « résistance » du titre de cette œuvre est ainsi polysémique, à la fois plat principal et force d’opposition aux récits dominants.


Denicolai & Provoost - Derrière la façade la poussière est enlevée sous les dossiers - ©Denicolai & Provoost

Le Gentil Garçon - L’Épée du Soleil - ©Le Gentil Garçon

Alex Verhaest - Society - ©Alex Verhaest

Livia Melzi - Plat de résistance - ©Livia Melzi

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