Le 19 octobre 2023 à 20:00

Plein tarif - 10€
Tarif réduit - 8€
Tarif de groupe - 5€

Théâtre

46 rue Quincampoix 75004, Paris

Née au Japon, elle étudie à l’Osaka University of Arts. Elle poursuit sa formation au Centre de Développement Chorégraphique Toulouse/Midi-Pyrénées. Comme danseuse, elle a travaillé avec les chorégraphes Frank Micheletti (Koko Doko, Mondes Monde, Coupures, Archipelago, Tiger Tiger Burning Bright) et Eun Yong Lee et, comme comédienne, avec le metteur en scène Pascal Rambert (z). Elle travaille aussi en collaboration avec Lorenzo De Angelis, Jean-Frédéric Chevalier, Brune Campos. Parallèlement, elle a toujours eu une certaine pratique du dessin. En 2018 elle a commencé son travail personnel. Elle a créé un trio pour les danseurs indiens YUTEN en 2018, NAKAMI en 2021.
Chacun de ses projets tire son origine de son travail du dessin. Chaque série donne lieu à une scénographie qu’elle réalise pour y introduire le corps et créer une pièce.

Utopi·e est une association d’intérêt général qui agit en faveur de l’égalité des genres dans les arts visuels et vivants. Par différents événements, Utopi·e souhaite visibiliser et défendre des artistes LGBTQIA+ engagé·es qui portent à travers leur travail des valeurs d’inclusion, de témoignages et de respect de la différence. Utopi·e veut promouvoir une génération d’artistes LGBTQIA+ dont les pratiques s’emparent des enjeux sociétaux. Notre ambition est de célébrer, de la manière la plus respectueuse, cette présence artistique et militante qui propose de nouvelles perspectives. Pour cela, nous mettons en place des rendez-vous où s’invitent programmation artistique et culturelle, conférences, recherches et publications, ressources de façon à couvrir l’ensemble des voix nouvelles et établies. (…)Par-delà la nécessité de soutenir les créations LGBTQIA+, Utopi·e est un appel à explorer d’autres champs dans la création actuelle. Notre programme d’actions comprend des expositions d’artistes confirmé·es et émergent·es sur l’ensemble du territoire national et éloigné·es des infrastructures d’art, des rencontres artistiques et culturelles ou bien encore des programmes de médiation et ateliers pour tisser du lien avec les publics. Au-delà de ce Prix, des évènements sont organisés pendant l’année, ils prennent des formes hybrides avec pour point commun le désir de créer des espaces bienveillants animés par une programmation transdisciplinaire, performative issues des cultures queers.

Chercheuse et artiste, No Anger tient le blog A mon geste défendant. Elle a obtenu, en 2019, un doctorat en science politique. Elle participe aux luttes féministes, queer et antivalidistes. Souhaitant exprimer la puissance de son corps loin des assignations validistes qu’elle subit au quotidien, No Anger se crée une nouvelle peau, par la danse et l’écriture. Son travail suit donc ces deux axes qui se mêlent parfois dans ses performances : elle écrit des textes qui accompagnent la danse, la complètent. Elle croit beaucoup en la possibilité de réinventer artistiquement son corps et sa sexualité.

IKUE NAKAGAWA TAMANEGI

Ce projet commence par un dessin que j’ai réalisé en pensant à mon père qui luttait contre sa maladie et les membres de ma famille restés autour de lui pour l’entourer et lui donner ce qu’ils avaient de meilleur. TAMANEGI signifie « oignon » en japonais. Dans ce moment particulier, j’ai dessiné ma famille comme un oignon, comme si l’oignon représentait la structure des relations familiales.

De la racine commune émerge une chaire dont les couches s’élargissent mais poussent dans la même direction. Chacune des couches s’éloigne petit à petit du centre et protège toutes les autres, jusqu’à la plus petite qui renouvelle le cœur de la structure. Comme dans une famille où les plus âgés protègent les plus jeunes. De la même façon, la peau de l’oignon qui s’amincit à mesure qu’il grossit est similaire à la façon dont nous devenons de plus en plus faibles à mesure que nous vieillissons.

Il y a notamment une notion qui m’intéresse beaucoup et que je ne parviens pas à traduire en français. « MIMAMORU » Ce mot est composé avec deux kanji (idéogramme) : (MIRU) = regarder, et (MAMORU) = protéger.

C’est une sorte d’attention/action quasiment intangible et pourtant assez concrète, réelle. Une attention que l’on ne sera jamais sûr d’avoir reçu, et qui pourtant est constitutive.

C’est typiquement ce genre d’activité invisible et inexprimable qui régit les liens familiaux et que je souhaite formuler plastiquement et chorégraphiquement pour le partager.

Comme dans mon spectacle précédent, des marionnettes à taille humaine dialogueront avec mon corps, mais ici, pour construire une représentation de structures et de dynamiques familiales ; structures dans lesquelles les vies enchevêtrées se pré-existent et se cèdent la place, disparaissent et laissent des traces que les générations suivantes se ré-approprient.


NO ANGER Barbie dans un bunker

Lorsqu’on m’a proposé de performer dans le bunker du Centre Wallonie-Bruxelles, j’y ai vu un moyen de traiter de l’institutionnalisation des corps handicapés et des violences médicales. Le bunker est un lieu qui protège ; mais c’est par sa protection même qu’il isole les individus qui l’occupent. Travaillant sur cette ambivalence, la performance questionnera donc la notion d’enfermement, traitant d’une part l’institutionnalisation des personnes handicapées qui les isole dans un lieu clos, et d’autre part, le rapport du médical aux corps handicapés, qui les enferme dans des appareillages orthopédiques pour les soigner et les « redresser », pour les faire correspondre à un idéal de corps assigné féminiin valide. Cet enfermement des corps (dans un lieu, dans un imaginaire) se fait supposément fait pour leur propre bien, c’est-à-dire au prétexte de les soigner et de les protéger. Cette performance raconte mon enfance, la promesse d’un avenir en institution, le sentiment de sursis face à cette condamnation.

Prix Utopi.e - No Anger - ©Mathis Payet Descombes

Voir aussi
Podcast suivant:
00:00