Du 12 septembre au 18 octobre 2025

Tirages photographiques

Vitrines du 46 rue Quincampoix, 75004, Paris

À 9 ans, je ne reconnais pas mon grand-papa dans son cercueil.
À 10 ans, je veux avoir une grosse poitrine.
À 12 ans, je suis artiste plasticienne.
À 15 ans, j’ai une grosse poussée d’acné.
À 16 ans, je rencontre un inconnu, mort, aux côtés d’une thanatopracticienne.
À 17 ans, j’entends un pacemaker sonner hors d’un corps.
À 18 ans, j’aurais dû dire non.
À 20 ans, je vois une larme s’échapper de l’œil d’un mort.
À 22 ans, je perds mon souffle.
À 23 ans, je dis « non ».
À 24 ans, je fais la toilette mortuaire de ma grand-maman.
À 25 ans, je pleure dans les yeux de mes parents.

Justine Salamin a obtenu un Bachelor en arts visuels à la HEAD – Genève en 2021 puis un Master à l’ENSAV La Cambre en 2024. Dans l’exploration de ses sujets, elle utilise différents médiums tels que la vidéo, le son, la photographie, la performance et l’écriture.

En 2025, elle est lauréate du Prix Cocof dans le cadre du Prix Médiatine et en 2021, finaliste du SIYU Award for new talents in Swiss Photography.
Actuellement basée à Bruxelles, elle a co-fondé Baume, un atelier partagé avec cinq autres artistes.

Évènements liés

Dans les sous-sols des pompes funèbres se trouvent des corps à qui l’on accorde des soins post-mortem. Ces corps, ces personnes, je ne les connais pas. Nous faisons connaissance dans la plus grande intimité, à peine quelques heures après leur décès. À la différence de ceux qui les côtoient par leur métier lié au funéraire, moi, je suis simplement là. Présente, dans ce moment de flottement entre la tristesse des proches à la nouvelle du décès et les funérailles.

Dans ce moment suspendu, les pacemakers retirés continuent, même hors du corps, à donner l’alerte, ou lorsqu’une goutte qui ressemble à une larme s’échappe de l’oeil d’un mort.

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