Le livre de la quinzaine #31, L’intelligence des villes : critique d’une transparence sans fin de Tyler Reigeluth
Smartphone, smartcar, smartbuilding, smartlight, smartcooling et même smart dust, tout ce qui nous entoure semble devenir inteligent, smart, jusqu’à la ville de demain, la smart city promue par les ingénieurs et les politiques urbaines. La smart city se présente comme un nouvel espace de vie accessible et régulable en temps réel, totalement transparent et saisissable. Un nouvel espace qui répondra à tous les enjeux de notre temps, écologiques, sociaux, politiques et économiques. Mais quelle est la part de fantasmes dans ces visions post-cybernétiques ? Quels mondes produisent-elles ? Pour qui et pour quoi ? Contre une vision mystifiée et inerte de l’intelligence des villes, en mobilisant Henri Lefevbre, Gilbert Simondon, mais aussi J. G. Ballard et Italo Calvino, ce livre entend redonner à l’intelligence toute sa dimension matérielle, faire voir de quoi son image de transparence est faite. Il se propose de fragmenter et d’épaissir la notion d’intelligence, pour défaire un discours contemporain sur l’intellience des villes qui ne semble tenir à rien, ni à la ville ni à ses habitant•es et s’imposer partout.