Le 6 mai 2022 à 20:00

Entrée libre. Réservation conseillée.

Théâtre

46 rue Quincampoix 75004, Paris

DJ set à partir de 22h30

Jacques Lizène (1946-2021) est artiste plasticien, photographe, vidéaste et chanteur belge, promoteur de l’art nul, se définissant comme petit Maître liégeois de la seconde moitié du vingtième siècle, conceptuel comique, artiste de la médiocrité comme art d’attitude. Il est fondateur de l’Institut d’art stupide, dont il fut le seul membre. Artiste de l’insuccès et du foirage, maniant l’auto-historicité afin de couper l’herbe sous le pied à toute critique fondée sur le jugement, il n’a eu de cesse de produire des actions branlantes, inintéressantes, vaguement humoristiques, généralement stupides mais toujours ancrées dans une critique radicale du système artistique. Le Traité de décomposition d’Emil Cioran, l’a très vite décidé à ne pas procréer (1965) et à subir une vasectomie (1970) qu’il qualifiera de « sculpture interne », tentant de concrétiser ainsi son exigence d’improductivité, voire de stérilité. Encore raté! Jacques Lizène laisse derrière lui une œuvre protéiforme, présente dans de nombreuses collections privées et publiques, tant en Belgique qu’à l’étranger. Parmi ses expositions personnelles, on retiendra Le(s) Moi(s) de Lizène au Muhka à Anvers (2009), sous le commissariat de Bart De Baere, ainsi que Désastre jubilatoire. Rapide rétrospective, au Passage de Retz à Paris, sous commissariat de Jean de Loisy (2011).

Réalisatrice et plasticienne, elle interroge les rapports à nos environnements sociaux et géographiques à travers des films intimistes, et donne corps à des univers visuels numériques dans des installations, sculptures et images. Son travail aborde des thèmes tels que le rôle du travail dans la construction de l’identité, ou la façon dont les sociétés représentent et façonnent leur territoire, de l’exploitation démesurée des ressources à la volonté de contrôle sur la nature et les déplacements humains. Ses œuvres confrontent différentes perspectives et rapports d’échelle, à la fois formellement et théoriquement. Diplômée d’un Master en Cinéma d’Animation à l’ENSAD (Paris), elle a été résidente à la Rijksakademie van beeldende kunsten à Amsterdam, et récompensée de la bourse Werkbijdrage Jong Talent du Mondriaan Fund. Son travail a été présenté dans des institutions internationales telles que Wiels (Bruxelles), la 5ème Biennale d’Art Contemporain d’Oural (Yekaterinburg), HKW (Berlin), Eye Filmmuseum (Amsterdam), et le Musée d’art moderne de Rio de Janeiro.
naimeperrette.com

Stéphanie Roland est une artiste visuelle et réalisatrice belgo-micronésienne. Elle réalise des films et des installations qui explorent, entre le documentaire et l’imaginaire, les structures invisibles du monde occidental, les larges échelles du temps et les hyperobjets. Elle puise son inspiration dans des champs variés, allant de l’écologie à la politique, en passant par la géologie et le cosmos. Après avoir été diplômée de La Cambre et avoir suivi la classe de Hito Steyerl à l’UDK Berlin, elle a effectué un cursus au Fresnoy - Studio national des arts contemporains. Son travail est régulièrement présenté au niveau international, ses projets ont été inclus dans des expositions d’institutions majeures parmi lesquelles le musée du Louvre, le musée Benaki, le Botanique, la Biennale internationale d’art de Kampala et Wiels. Ses films ont été projetés dans des festivals internationaux tels que Visions du Réel, ZINEBI, FEST New Directors / New Films, les Rencontres Internationales Paris / Berlin, entre autres.
stephanieroland.be

Pendant ses études de droit, Yanis Koussim, né en 1977, décide de devenir cinéaste. Après un bref passage à la FEMIS, il tourne le court métrage Khti («Ma sœur»), puis Khouya («Mon frère»). Ce dernier, salué par la critique en Algérie, est primé à Locarno, Amiens et Corte, et sélectionné en compétition internationale au Festival du court métrage de Clermont-Ferrand. En 2012, Yanis a participé au projet documentaire Un été à Alger, avec la vidéo La nuit, qui a été présentée en première au Palais de Tokyo à Paris. Alger by night, son premier long métrage, fait partie de la sélection officielle, compétition Bright Futur, du festival international du film de Rotterdam en 2019. En 2021 Yanis lance The Algiers by night project (cities experiment), un projet de longue haleine mixant cinéma et arts visuels, qu’il compte mener dans plusieurs villes de par le monde et dont la première étape est Paris. Yanis est également scénariste, il a écrit tous ses films et a collaboré aux scénarios de À mon âge je me cache encore pour fumer de Rayhana Obermayer et Algérie mon amour de Lotfi Bouchouchi. Il vit entre Alger et Sétif, où il a créé Plateau19, un collectif de travailleurs du cinéma indépendant algérien, pour promouvoir l’entrepreneuriat indépendant dans le domaine du cinéma. Il travaille actuellement sur plusieurs projets de longs métrages dont Roqia, un film d’horreur.
citedesartsparis.net/fr/yanis-koussim

Zoë Mc Pherson est une artiste multimédia dont la pratique fusionne la performance, le design sonore, l’installation et le DJing. Elle s’occupe également du label SFX avec sa collaboratrice de longue date, Alessandra Leone. C’est une passion précoce pour le jazz qui a attisé la curiosité de Zoë pour la musique expérimentale. La musicienne franco-nord-irlandaise parcourt différents univers artistiques : enregistrement d’albums et EP, spectacles cinétiques live et somptueuses expériences interactives. Après avoir sorti son premier album String Figures en 2018, sous le label SVS, Mc Pherson en sort un deuxième, States of Fugue, sous son propre label SFX. Depuis, elle a réalisé plusieurs installations sonores pour Silent Green et Alhambra à Berlin, joué dans des festivals et des lieux de renom international tels que Mutabor à Moscou, Inkonst à Malmö, LEV à Madrid, Fiber à Amsterdam, le CTM de Berlin… et a initié une collaboration avec l’artiste sonore Jessica Ekomane. Le premier set live du duo a été filmé au Berghain Halle et diffusé par ARTE TV. Zoë s’est aussi récemment lancée dans un projet ambitieux, aux côtés de deux organisations à Almaty, la plus grande ville du Kazakhstan, pour inviter des musiciens et des designers à se produire et à tenir des ateliers dans un tout nouveau club queer. Cette année, elle publiera son prochain album sous le label berlinois Pendulum Recordings, intitulé Abyss Elixir.

zoemcpherson.xyz

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Tentative de dressage d’une caméra et Tentative d’échapper à la surveillance d’une caméra
de Jacques Lizène (NB, sonore, 2’00 - 1971.)

Portapack Sony, numérisé. Production Yellow, Liège Succession Jacques Lizène / Courtesy galerie Nadja Vilenne, Liège
Elle est docile la caméra? Allez, fait le beau, la caméra! Claquant du doigt, Jacques Lizène tente de dresser une caméra. Couchée, la caméra! Ensuite, d’un bout à l’autre de l’écran, le Petit Maître tente d’échapper à la surveillance de cette même caméra. Œuvre à la fois filmique et performative, cette séquence réalisée en 1971 est le troisième film de Jacques Lizène, après Travelling sur un mur (je ne procréerai pas) et Absence de sujet filmé, et témoigne des débuts de l’art vidéo en Belgique. Cette œuvre apprivoise, entre lucidité et maladresse, ce nouveau médium entré dans le champ des arts plastiques, elle est aussi d’une grande lucidité politique, mettant en jeu la domination des médias, la soumission à l’ordre dominant, le discours sur la servitude volontaire.

Both ears to the ground
de Naïmé Perrette (Vidéo HD, 29’ - 2021)

Le sol s’est dérobé par endroit à Berezniki (Russie), une ville construite sur des mines de sel. De lents mouvements souterrains ont créé des ruptures spectaculaires : un puissant symbole pour parler de la crise environnementale que nous traversons. Mais ces blessures géologiques sont recouvertes d’eau, cachées derrière des barrières. Si les regards extérieurs peuvent voir en Berezniki un symbole d’exploitation des ressources à l’excès, les problématiques locales sont plus prosaïques : écarter le danger et continuer au jour le jour. Les mines sont une potentielle menace pour la ville ; mais avant tout sa source principale d’économie, et un pilier de la vie culturelle. On croit au progrès technologique plutôt qu’à son péril. Sous terre, un mineur qui dirige un gigantesque excavateur parle de sa sensation de puissance, et conclut : «le mouvement, c’est la vie.» L’énergie vitale et la production excessive se confondent, et c’est peut-être là le cœur des difficultés de notre époque. Ces observations se sont développées au cours d’un parcours tortueux dans la petite ville du nord de l’Oural aux portes de la Sibérie, développée à l’époque sombre des camps de travail.

Podesta Island
de Stéphanie Roland (23’ – 2021) / Prix Alice Guy du FID.Marseille

L’île de Podesta existerait selon Google Earth. L’île de Podesta n’existerait pas selon Wikipédia. Existe-t-elle vraiment ? Dans un monde hyperconnecté et cartographié, existe-il encore des zones inconnues ? Le film Podesta Island trace le portrait d’une île fantôme controversée en confrontant des sources documentaires avec les narrations et légendes inspirées par cette île. Cette exploration, où s’entremêlent imagerie satellite et prise de vues réelles, nous rapproche de la «Terra Incognita» et célèbre la beauté de la géographie imaginaire.

Alger by night
de Yanis Koussim (81’- 2019)

Au cours d’une balade nocturne dans une voiture conduite par son mari, Lilia, une jeune photographe, nous fait découvrir Alger la nuit…ses photos nous entraînent dans la nuit d’un vagabond, d’une prostituée, d’un groupe de fêtards et d’un médecin urgentiste en service de nuit. Parallèlement, quatre adolescents font une descente en rollers dans la capitale en collant des stickers pour un spectacle à venir. Le récit commence comme un documentaire, puis glisse vers la fiction au fil de la nuit, pour à la fin faire s’envoler la frontière entre les deux.

Soirée de projections suivi d’un DJ Set de Zoë Mc Pherson à 22h30.

Zoë Mc Pherson at Berghain 2021 © Kanaan Brothers

Zoë Mc Pherson at Berghain 2021 © Kanaan Brothers

Affiche *Alger By Night* de Yanis Koussim

Affiche Alger By Night de Yanis Koussim

*Both ears to the ground*, video still, ©Naïmé Perrette

Both ears to the ground, video still, ©Naïmé Perrette

*Podesta Island*, video still, ©Stéphanie Roland

Podesta Island, video still, ©Stéphanie Roland

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