Exposition “Atlas Chimérique” à la Galerie Talmart
Michel Couturier - Victoire Thierrée - Elise Guillaume - Aliki Christoforou - Bertrand Cavalier - Naïmé Perrette - Lucas Leffler
Galerie Talmart
22 rue du Cloître Saint-Merri, 75004 Paris
Exposition ouverte du lundi au vendredi de 10h à 18h
Samedi et dimanche de 11h à 19h
Vernissage le jeudi 16 février : 18h30 > 21h00
Michel Couturier - Victoire Thierrée - Elise Guillaume - Aliki Christoforou - Bertrand Cavalier - Naïmé Perrette - Lucas Leffler
Commissariat : Sara Anedda
Dans le sillage du précédent volet de cette double exposition du Centre Wallonie-Bruxelles / Paris à la Galerie Talmart, Atlas Chimérique continue de sonder différentes cartographies fracturées, ainsi que la complexité d’appréhender les spécificités d’environnement façonnées par ce que d’aucun.e nomme le Capitalocène.
Par-delà la dichotomie nature / culture, sept artistes posent leur regard et interrogent des espaces « aliens », où les traces de l’intervention humaine s’enchevêtrent aux éléments dits « naturels », tout en modelant des paysages à arpenter, où faire vagabonder nos esprits. Une impression d’évanescence poétique de la réalité s’en dégage, autant qu’une atmosphère ambivalente aux accents fictionnels, entre apocalypse et palingénésie.
Si les empreintes de l’urbanisme se font plus rares et silencieuses dans ces écosystèmes intriqués, l’approche singulière que chacun.e de ces artistes consacre à ces territoires hétérogènes en souligne les hybridations et la résilience. Les nouvelles narrations et mythologies qui en découlent peuvent s’appuyer sur le déploiement de différents médiums – photos, vidéos, installations - pour étendre leur réceptivité sensorielle.
Interroger la notion d’« atlas » à l’heure actuelle permet à ces créatrices et créateurs d’aborder la poésie et l’abstraction, tout en liquéfiant les frontières entre l’ « humain » et le « naturel » de ces non-lieux contemporains.
Tandis que Michel Couturier arrête sa caméra sur le quotidien déshumanisant des paysages industriels siciliens, Victoire Thierrée analyse au travers de cadrages différents les contradictions viscérales de l’île d’Okinawa - où la nature sauvage côtoie la forte présence militaire américaine.
Le non-lieu devient image mentale avec la série de polaroids Where I Learn To Breathe d’Elise Guillaume, instants saisis dans une réserve naturelle qui borde une zone d’intenses trafics commerciaux, sur fond de crise climatique.
On retrouve un arrière-plan spéculatif similaire dans les tirages en noir et blanc d’Aliki Christoforou, qui cristallisent cette sorte d’« éternité minutieuse d’une catastrophe au ralenti » , digne d’une Atlantide contemporaine.
Dans le travail vidéo de Bertrand Cavalier, déjà présent dans la précédente exposition du CWB à la Galerie Talmart en janvier / février 2023 - Topographies Sensibles – au travers d’une métaphore presque « picturale » l’artiste interroge notre environnement urbain et sociétal.
Les œuvres de Naïmé Perrette, réalisatrice et plasticienne, abordent la manière à travers laquelle les sociétés représentent et façonnent leur territoire, de l’incongruité du concept de « nature originelle » à la difficulté résolument humaine à appréhender celui d’« écologies complexes ».
Lucas Leffler, photographe à la pratique expérimentale, interroge le médium et les limites de sa matérialité tout en révélant « une nature majestueuse, presque surnaturelle, à la matière quasiment palpable » (carrefourdesarts.be).