Le 9 avril 2022 à 11:00

Entrée libre

Cinéma

46 rue Quincampoix 75004 Paris

Jean-Luc Outers a dirigé le service de la Promotion des lettres au ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Parmi ses livres parus, Corps de métier (La différence, 1992), Prix Rossel, La place du mort (La différence, 1995) Le dernier jour (Gallimard, 2017). Il a dirigé l’édition des lettres de Dominique Rolin à Philippe Sollers aux éditions Gallimard.

François Emmanuel est l’auteur de nombreux romans, dont La Passion Savinsen (Stock, 1998, lauréat du prix Rossel), La Question humaine (Stock, 2000), Regarde la vague(Seuil, 2007), Jours de tremblement (Seuil, 2010) ou Les Murmurantes (Seuil, 2013).

Au programme :

Hôtel de guerre de Jean-Luc Outers (Gallimard)


« L’air frais s’engouffrait dans la pièce glaciale et, m’approchant de la fenêtre, je sentis le vide béant sous mes pieds. Sarajevo plongée dans l’obscurité s’étendait au loin. Comme l’imposait le couvre-feu, on ne distinguait aucune lumière scintillant au cœur de la ville. J’imaginai le cours lent de la rivière et au-delà les cimes des montagnes enneigées. Hormis le souffle timide de la brise, quelques rares tirs de snipers et d’éphémères boules de feu explosant sur la colline, le silence enveloppait la nuit. Je me sentais au cœur des ténèbres l’hôte minuscule d’une planète inhabitée, astre au milieu des astres dont l’unique mouvement était désormais la rotation dans l’infini de l’univers. »

Un écrivain séjourne à l’Holiday Inn, l’hôtel où sont regroupés les journalistes du monde entier durant le siège de Sarajevo. Il y retourne vingt-cinq ans plus tard, hanté par le souvenir d’Anna, une anesthésiste romaine rencontrée dans un hôpital.

Raconter la nuit de François Emmanuel (Gallimard)


« Critique d’art, le narrateur est invité dans une villa au bord de l’Atlantique, habitée par des sœurs jumelles, Vera et Jelena. Toutes les pièces sont encombrées par les tableaux exécutés par leur père disparu, Jero Mitsic. Est-ce pour écrire sur l’œuvre du peintre que Vera l’a convié ? Lui demande-t-elle de l’aider à solder un héritage trouble ? Ou cela concerne-t-il sa sœur Jelena qui erre dans la maison comme une ombre ? Car le temps pour Jelena semble s’être arrêté, par moments elle paraît possédée par une autre. À son contact, le narrateur s’enfonce peu à peu dans un amour sans mesure, une intimité folle où Jelena voudrait qu’il descende avec elle dans sa mémoire barrée, qu’il l’accompagne vers ce qui fut pour elle le lieu de l’effroi, qu’il trouve les mots manquants, qu’il raconte la nuit.

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