« Sharp as a stiletto » de Aïda Bruyère
Territoire de programmation #In-Situ périphérique « Derrière le miroir »
2024, Installation techniques mixtes :
46 rue Quincampoix, 75004 Paris
Impression sur dos bleu
Impression sur vinyle autocollant
Sérigraphie, peinture et transfert sur pull en coton
Peinture et sérigraphie sur bois vernis
Par l’édition, l’installation, l’image imprimée, la performance, le son, la vidéo, Aïda Bruyère cherche à sonder les enjeux de représentation des identités individuelles et collectives dans l’espace public. Elle décortique les attitudes performatives, nourries et activées par la danse et l’apparat féminin.
Plus récemment, elle focalise ses recherches plastiques sur la pratique du maquillage comme outil d’émancipation féminine. Les répertoires d’accessoires et indices de la nuit et de la fête, tels que les talons aiguilles, les lumières, les paillettes nourrissent l’univers visuel de l’artiste et font écho à sa mémoire d’enfance quand son beau-père tenait un bar, Le Blabla, dans une rue de Bamako animée par divers lieux de rencontre.
Aïda Bruyère réalise actuellement le film Make Up Destroyerz III co-création avec des adolescent-e-s du 93 et du sud de la France.
Née à Dakar en 1995, Aïda Bruyère vit et travaille à Paris. Diplômée des Beaux-Arts de Paris en 2020 elle est lauréate du grand prix du 64e Salon de Montrouge en 2019. Son travail a été montré au Palais de Tokyo (Paris, 2022), à la galerie PACT (Paris, 2023) ainsi que dans différentes expositions collectives, parmi lesquelles “100% L’EXPO” à La Villette (Paris, 2022), “Sweet Harmony/Rave Today” à la Saatchi Gallery (Londres, 2019), “Nouveaux Hérauts” au Centre Culturel Jean Cocteau (Les Lilas, 2023), “Clubs Art a la Pista” (Barcelone, 2023), et à “2019” à la Galerie Zilberman (Istanbul, 2023).
Cette frankeinstallation se compose d’éléments de différentes pièces et installations, tel qu’une des peintures sur hoodies de la série I Got Heelz, I Got Nailz, les typos make-up de You Make Me Glow, les doigts masturbateurs présents dans Red Lipstick Monsterz, les papiers peints des Petites Filles Ont Posé Leurs Fusils, ou encore les déchets de Make Up Destroyerz II.
C’est avec facétie que l’artiste s’amuse à recycler des éléments de son propre travail comme elle le ferait avec l’appropriation d’images et de sons qu’elle récupère sur différents médias, analysant au passage les pratiques de créations de contenus les plus visionnés.
Dans ses diverses installations dont les références sont multiples (allant de la musique d’Allan Vega à celle de Yemmi Alade, de vidéos de Tradwives sur tiktok à Dracula de Copola, de Richter à Minter) elle cherche à comprendre les enjeux du féminisme dans une société de plus en plus compartimentée.
On retrouvera ainsi dans des installations qu’elle aime appeler des ambiances, la présence plus ou moins abstraite d’avatars féminines en constante évolution, digérant les injonctions qui leur sont attribuées.