Du 3 au 28 janvier 2024

46 rue Quincampoix, 75004 Paris

Tirage unique développement chromogène 78° 55′ 26″ N, 11° 55′ 19″ E

Née à Spa (Belgique) en 1991, Laure Winants obtient son master en communication visuelle à l’IHECS Academy (Bruxelles) en 2016. Elle se spécialise en arts visuels aux Beaux-Arts de Belo Horizonte UFMG au Brésil, et complète sa pratique en Belgique, en rentrant à la KASK Koninklijke Academie voor Schone Kunsten à Gent (2017-2018).

Ses projets photographiques engagent une réflexion sur les façons dont nous rentrons en relation avec notre environnement, les phénomènes naturels et nos perceptions esthétiques.
Laure a présente l’évolution de ces recherches dans différents espaces : à La Cambre Bruxelles lors de l’exposition collective 60/60 (The Comet is coming, mars 2019), au Musée de la photographie à Charleroi (The Comet is coming, mai 2019), au RAVI (2020), à Art au Centre à Liège et à la Tiny Gallery à Bruxelles. Elle a participé également, en 2020 à une résidence puis une exposition collective GlogauAIR à Berlin- Kreuzberg en Allemagne et à la Résidence de Photographie et Science 1+2 à Toulouse en 2021.

Son travail a été exposé à l’international (Berlin, Reykjavik, Stockholm, Luxembourg, Osaka..) et est également entré dans les collection de plusieurs fondations, telles que la Fondation des Arts du Luxembourg et le Palais de Liège.

Elle vit et travaille à Bruxelles.

Le Centre a soutenu la présence de Laure Winants lors de sa Résidence 1+2 à Toulouse en 2021.

Laure Winants installe son atelier d’artiste au cœur de la banquise arctique. Embarquée durant quatre mois au sein d’une expédition polaire, elle intègre une équipe de chercheurs pluridisciplinaires pour comprendre l’évolution de ce territoire démesuré, où l’homme n’est qu’une infime partie de la vie. Plongée en immersion dans ce désert blanc, elle exploite des techniques élaborées spécifiquement pour capturer les phénomènes optiques et lumineux uniques à la région. À l’aide de capteurs environnementaux, l’interaction de la matière elle-même est devenue créatrice de l’œuvre, mettant de côté l’intervention humaine. Laure Winants rend tangibles et émotionnellement perceptibles ces données mettant en lumière l’interdépendance des écosystèmes. L’artiste crée ainsi un dialogue entre l’art, les sciences naturelles et la technologie.

Les expérimentations sont nombreuses : capter la composition de la lumière, capter les inflexions acoustiques des icebergs, imprimer la composition chimique de l’eau…

Plusieurs forages sont réalisés afin de prélever des échantillons de permafrost, de glaciers ou de glace de mer dont les enseignements nous projettent au-delà de notre humanité. Les données de ces capsules temporelles nous éclairent sur un passé de 300 millions d’années, mais dessinent également de nouveaux récits et régénèrent nos imaginaires.

De cette rencontre géosensible, sont nés plusieurs axes de recherche dont le premier chapitre est Time Capsule, une série expérimentale qui explore les phénomènes de la lumière et de la couleur en Arctique. Ces œuvres sont notamment des tirages de photogrammes sur lesquels ont été apposés les découpes de glace saisies sur place. La lumière polarisée sur la matière nous indique la composition de la découpe. Elle dévoile la structure des cristaux mais garde une part d’ombre sur certains éléments présents depuis des millions d’années. En partant à l’écoute de la fragilité de ce paysage polaire en constante mutation, Laure Winants révèle un univers vu par le prisme de la nature même, où glace et lumière filtrent notre vision.

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