26.01.24 — 31.03.24

Exposition «Chant éloigné» de Myriam Pruvot à La Maréchalerie, Centre d’Art Contemporain, ENSA Versailles

Commissaire de l’exposition : Anne-Laure Chamboissier

Du 26 janvier au 31 mars 2024

Entrée libre et gratuite

La Maréchalerie
5 avenue de Sceaux, 78000 Versailles

Vernissage le 25 janvier à 18h00 avec une performance de Myriam Pruvot, Clara Levy et Sofie Vanden Eynde.

Ouverture de l’exposition du mardi au vendredi de 14h à 18h
le week-end de 14h à 19h
L’exposition est fermée lundis et jours fériés.

Le Centre Wallonie-Bruxelles a soutenu la diffusion des créations de Myriam Pruvot chez ses partenaires, dans le cadre de son cycle Hors-les-murs Constellations, à la faveur notamment d’une séance d’écoute d’Onda & Storia au Festival Longueur d’ondes à Brest en février 23, lors de la présentation d’Un opéra modeste à La Pop en novembre 2021, ou encore lors d’Arpenter, focus sur la littérature belge indisciplinée à Lille en octobre 23. Les créations radiophoniques de Myriam ont été diffusées dans le cadre du festival (((INTERFERENCE_S))) du Centre, et lors de la Saison Parallèle à Lyon organisée à la Villa Gillet en octobre 21. Enfin, Myriam Pruvot fut l’objet d’une rencontre radiophonique coordonnée par Aurélie Brousse et produite par le Centre dans le cadre du rendez-vous Effraction en janvier 2021.

Créée en 2004, La Maréchalerie est le centre d’art contemporain de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Versailles. Situé dans l’ancienne Maréchalerie des Petites Écuries du château de Versailles, le centre d’art est un lieu unique réfléchissant aux correspondances entre art contemporain et architecture.
Accessible à tous, La Maréchalerie offre aux étudiants ainsi qu’au public extérieur à l’école une sensibilisation aux enjeux de la création artistique contemporaine par une proximité avec l’œuvre.

L’air de cour devient un emblème de la musique française profane de la fin du XVIème et du début du XVIIème siècle. Ce genre musical a connu un succès éclatant mais éphémère, de la fin du XVIème siècle à la première moitié du XVIIème siècle pour disparaître ensuite assez rapidement. L’embryon des airs de cour est nourri d’un genre vocal d’origine populaire « le Vaudeville » (voix de ville). Les milieux lettrés et bourgeois se l’approprient pour composer des airs basés sur des strophes musicales simples qui favorisent la compréhension du texte poétique tout en répondant aux idéaux humanistes. L’air de cour se présente comme une alternative moderne au contrepoint complexe de la musique polyphonique.

« Myriam Pruvot est une artiste vocale multidisciplinaire : installation, performance, art sonore, improvisation, poésie, chant et composition musicale.

Les dimensions politiques, poétiques et philosophiques du chant, du langage et des lieux sont centrales dans son travail. L’artiste vient questionner la nature de ce lieu d’histoire qu’est La Maréchalerie et la subsistance des « voix » qu’elle renferme à travers les siècles. L’acoustique du lieu comme résonateur de ce patrimoine invisible devient espace d’écoute. Par cette proposition, elle prolonge ses recherches sur la mémoire, le temps, la phénoménologie sonore et le dialogue entre musique ancienne et expérimentale. Archivées dans le livret Singing Archives (2021), Chant éloigné en devient chambre d’écho.

La grande salle se présente comme un vaste acousmonium. Plusieurs enceintes, disséminées dans l’espace à différentes hauteurs, diffusent une composition sonore et musicale créée spécifiquement pour le lieu et sa résonance. Inspirée de l’histoire des airs de cour*, cette pièce électroacoustique alterne entre polyphonie et partie soliste. Les sources sonores offrent selon leurs angles et leurs positions plusieurs situations d’écoute pour le visiteur, comme le promeneur faisant l’expérience des chants d’oiseaux situés à distance et hauteurs différentes.

La petite salle, pensée en contraste avec la salle principale très réverbérante, présente une version installation du film Antenae, réalisé en 2023. Ce film musical documente la rencontre entre une théorbiste flamande et une preneuse de son. Elles explorent une abbaye cistercienne et ses environs, chacune équipée de son instrument. Le manche du théorbe et la perche du microphone deviennent des appendices pour sonder ces sites et converser avec des formes discrètes d’existence : ondes, fréquences et fantômes.

Par le son, comment ces différents espaces s’activent ?

Chant éloigné comme formule polysémique pour évoquer l’espace acoustique, l’érosion du temps et la distance historique : que conservons-nous des récits qui ne sont ni écrits, ni inscrits dans la pierre ? »

Anne-Laure Chamboissier, commissaire de l’exposition. Octobre 2023

© Myriam Pruvot

© Myriam Pruvot

© Myriam Pruvot

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