Exposition « Dans tes brumes » avec : Dirk Braeckman – Julie Calbert – Katrien de Blauwer – Antoine de Winter – Renée Lorie – Stéphanie Roland – Laure Winants
Commissariat : Lise Bruyneel
Entrée libre
Galerie Les filles du calvaire
17 rue des Filles du Calvaire 75003 Paris
Vernissage : Samedi 7 décembre
Le travail de Stéphanie Roland est accompagné par le Centre depuis 2021 et le fut notamment dans le cadre de son cycle dédié aux films d’artistes 25 Arts Seconde en In-Situ, et en Hors-Les-Murs à la faveur de la Biennale Chroniques à Marseille. Au profit de ses programmations à la Cité des arts à Paris, aux Rencontres Internationales Paris Berlin, au FidMarseille, au Festival Scopitone à Nantes, à Around Vidéo à Lille, le Centre l’a accompagné de 2021 à 2024.
Laure Winants a été soutenue et programmée à deux reprises par le Centre.
En 2021, dans le cadre d’une première alliance, scellée avec le programme intitulé Résidence 1+2, soutenue par le Centre à Toulouse, le travail Albédo porté par Laure fut soutenu par le Centre - une étude photographique, dans les montagnes de la région occitane, avec l’aide de scientifiques et climatologues.
En 2024, dans le cadre du territoire de programmation #In-Situ périphérique « Derrière le miroir », nous avons exposé au Centre à Paris une sélection de tirages, issue de la phase 1 de son projet expérimental Time Capsule.
Quatre photographes accompagné.e.s par le Centre : Julie Calbert, Antoine de Winter, Stéphanie Roland et Laure Winants sont protagonistes de l’exposition collective Dans tes brumes produite par la galerie Les filles du Calvaire à Paris.
La galerie Les filles du calvaire invite la commissaire Lise Bruyneel pour une exposition hivernale. Dans Ēgs brumgs réunit le travail de Dirk Braeckman, Julie Calbert, Katrien de Blauwer, Antoine de Winter, Renée Lorie, Stéphanie Roland, Dries Segers, Lore Stessel et Laure Winants.
C’est une exposition qui parle de l’énergie d’une ville, de l’effacement et de l’oubli, du surgissement et de l’inattendu. C’est une exposition sur les conditions météorologiques de la disparition : un espace blanc, envahi par la brume, au sein duquel les visiteurs peuvent jouer à disparaître et rêver au monde qui continue sans eux. Alors que l’on nous somme perpétuellement d’être disponibles, c’est une exposition qui nous rend indisponibles.
C’est une exposition où les artistes jouent eux aussi à s’absenter de leurs œuvres en intégrant dans leur processus de création le hasard et l’accident. C’est une exposition sur la frontière entre les arts, sur des photographies qui ressemblent à de la peinture et des peintures qui sont presque de la photographie, des photographies sur pierre, des photographies sans appareil, des photomontages aux ciseaux de corps volés dans des magazines. C’est une exposition où l’on utilise pour lentilles des bulles d’air vieilles d’un million d’années, où l’on ouvre grand la focale pour laisser entrer la lumière jusqu’à brûler le film.
C’est une exposition qui se demande ce que nous emportons des paysages que nous avons regardés, ce que nous gardons des gestes de celles et ceux que nous avons aimés, ce qui demeure en nous du monde quand nous fermons les yeux. Face à l’urgence de la crise climatique, c’est une exposition qui interroge notre désir de reproduire l’image avec exactitude en étant incapables de préserver sa source. C’est une exposition qui nous confronte au spectre de notre propre disparition.
C’est une exposition où la science flirte avec la science-fiction, qui nous plonge au cœur des océans et des glaciers, où la glace crée des dégradés de couleurs fabuleux, où des cartes postales apparaissent à la chaleur de nos mains, où l’on visite des îles fantômes et des communautés si petites que les relations humaines y semblent grossies à la loupe.
C’est une exposition qui libère l’espace de stockage, qui laisse la place aux visiteurs pour recevoir les œuvres, qui ouvre l’expérience sensorielle aux odeurs et aux sons, qui fait apparaître des arcs-en-ciel, des images holographiques et autres mirages. C’est une exposition où le temps est nuageux et les températures légèrement au-dessus des normales saisonnières. Et d’abord, à Bruxelles, il ne pleut pas.
— Lise Bruyneel et Simon Hatab