08.02.23
19h30

Exquise Belgique : Conversation autour de deux ouvrages d’Henri Michaux et Célestin de Meeûs

Le Centre poursuit ce nouveau cycle : un cercle littéraire auquel sont convié.e.s les lecteurs & lectrices qui auront envie de partager leurs impressions de lecture.

Le 8 février 2023 à 19:30

Pour des raisons d’écoute et de fluidité de la parole, la séance est réservée à 20 participant.e.s maximum
Réservation indispensable : reservation@cwb.fr

Librairie Wallonie-Bruxelles

46 rue Quincampoix 75004 Paris

Quand je vis l’Inde, et quand je vis la Chine, pour la première fois, des peuples, sur cette terre, me parurent mériter d’être réels.
Joyeux, je fonçai dans ce réel, persuadé que j’en rapportais beaucoup. Y croyais-je complètement ? Voyage réel entre deux imaginaires.
Peut-être au fond de moi les observais-je comme des voyages imaginaires qui se seraient réalisés sans moi, œuvre d’« autres ». Pays qu’un autre aurait inventés. J’en avais la surprise, l’émotion, l’agacement.
C’est qu’il manque beaucoup à ce voyage pour être réel. Je le sus plus tard. Faisais-je exprès de laisser de côté ce qui précisément allait faire en plusieurs de ces pays de la réalité nouvelle : la politique ? (…)
Ce livre qui ne me convient plus, qui me gêne et me heurte, me fait honte, ne me permet de corriger que des bagatelles, le plus souvent.
Il a sa résistance. Comme s’il était un personnage.
Il a un ton.
À cause de ce ton, tout ce que je voudrais en contrepoids y introduire de plus grave, de plus réfléchi, de plus approfondi, de plus expérimenté, de plus instruit, me revient, m’est renvoyé… comme ne lui convenant pas. Ici, barbare on fut, barbare on doit rester.

Henri Michaux

Henri Michaux est né en 1899 à Namur, dans les Ardennes. Il interrompt ses études de médecine pour embarquer comme matelot : en 1921, il se retrouve ainsi à Marseille. Mais le désarmement des bateaux, après la Première Guerre, l’oblige à renoncer à la mer et à faire toutes sortes de métiers. En 1922, à la suite d’un pari, il se met à écrire, et il a déjà publié une œuvre importante quand, en 1941, il est révélé par une célèbre conférence de Gide : Découvrons Henri Michaux. Ses livres, proches du surréalisme, et cependant tout à fait singuliers, sont des poèmes, des descriptions de mondes imaginaires, des inventaires de rêves, une exploration des infinis créés par les substances hallucinogènes.

Henri Michaux est mort à Paris en 1984.

Un long poème évoquant le périple de l’auteur à travers la Russie, au fil d’une pérégrination de Vladivostok vers la côte belge de la mer du Nord, qui entrelace des moments d’angoisse et de panique à l’expérience de l’immensité de l’espace russe.

Célestin de Meeûs est né en 1991. Il a publié aux éditions maelstrÖm un recueil de nouvelles en 2014 ainsi qu’un recueil de poèmes et courtes proses en 2016. En avril 2018, il publie Écart-type aux éditions Tétras Lyre, pour lequel il a reçu le prix Émile Polak de l’Académie Royale de Belgique. En septembre 2018, il est lauréat du prix de la Vocation de Poésie de la Fondation Marcel Bleustein-Blanchet avec Cadastres, publié à Cheyne la même année. Il est aussi co-fondateur et animateur des éditions de l’Angle Mort. Son livre Cavale russe reçoit en 2022 le Prix Apollinaire Découverte.

Que signifie écrire depuis la Belgique ? Qu’ont en commun ses écrivain.e.s ? Quelque chose les distinguerait-ils.elles de celles et ceux qui, de l’autre côté de la frontière, partagent la même langue. Une sémantique, un imaginaire, un rapport aux mots propres ?

Ces soirées seront un lieu d’échanges menés par l’écrivaine Nathalie Skowronek où nous parlerons de littérature d’une façon libre, intime, informelle. De ces livres qui nous troublent, nous enchantent, créent des passerelles, brouillent les cartes. Que mettent-ils en jeu ? Comment prennent-ils vie ? En quoi seraient-ils les révélateurs d’une époque, d’une thématique, d’une certaine « identité » ?

Deux titres par rencontre, un binôme à lire en amont pour qui le souhaite, une heure et demie de partage durant laquelle on ne se privera pas d’attendre beaucoup des grands textes : les livres, le monde et les lecteurs ne font qu’un.

Au programme :

Une conversation autour de deux ouvrages :

  • Un barbare en Asie d’Henri Michaux, Gallimard
  • Cavale russe de Célestin de Meeûs, Cheyne
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