Hommage à Elodie Lélu #moisdudoc
Mercredi 12 novembre : Hommage à Elodie Lélu (1982 – 2024), en présence de la productrice Isabelle Truc. En partenariat avec Iota Production et Wallonie Image Production (W.I.P.)
Tarifs : 5€, 3€ (réduit)
Cinéma
46 rue Quincampoix 75004 Paris
Le cinéma documentaire demeure un genre majeur dans la production cinématographique en Wallonie et à Bruxelles avec le soutien du Centre du Cinéma et de l’Audiovisuel de la Fédération Wallonie-Bruxelles, mais aussi des ateliers d’accueil comme le Centre de l’Audiovisuel à Bruxelles (C.B.A.) et Wallonie Image Production (W.I.P.) à Liège.
Dès Misère au Borinage de Henri Storck et Joris Ivens en 1933, les cinéastes belges francophones ont capté le réel pour rendre compte de réalités parfois insoupçonnées ou méconnues. Le documentaire social s’est développé au fil des décennies tout en évoluant dans son écriture filmique, privilégiant de plus en plus l’immersion qui accentue l’implication du public.
Une autre spécificité des cinéastes belges francophones, c’est leur passage du documentaire à la fiction, sans différence notoire systématique de style.
A la faveur du Mois du film documentaire, le Centre Wallonie-Bruxelles/Paris est heureux de rendre hommage à un couple de cinéaste et productrice mythique du cinéma belge Christine Pireaux et Thierry Michel, en leur présence, de rendre un hommage à Elodie Lélu (1982-2024) trop tôt disparue et de recevoir à nouveau une des réalisatrices les plus talentueuses de la nouvelle génération : Eve Duchemin.
Elodie Lélu est née en Bretagne en 1982. Après des études d’Histoire de l’Art à Paris, elle intègre l’Insas et s’installe en Belgique. Repérée avec le court métrage Leçons de conduite, avec Pauline Etienne dans le rôle principal, aborde la question de l’avortement de façon légère et décalée. Il reçoit plusieurs prix internationaux (Valladolid/Festival des films de femmes de Vancouver/Larissa, etc.). Puis elle œuvre
sur de nombreux plateaux, notamment avec le grand cinéaste grec Théo Angelopoulos, avec lequel elle travaille étroitement, notamment en 2012 sur son dernier film, au cours duquel il est victime d’un accident fatal. En 2018, Élodie Lélu réalise le documentaire Lettre à Théo, lettre filmée qu’elle adresse au cinéaste, et qui évoque sa mémoire, son œuvre, autant que la situation de la Grèce contemporaine, frappée par la crise.
En 2021, elle réalise la mini-série humoristique Match, où deux commentateurs sportifs (Clément Manuel et Kody) commentent les déboires d’une jeune trentenaire délicieusement paumée, là encore incarnée par Pauline Etienne.
En mai 2024 est sorti en Belgique son premier long métrage de fiction, Retro Therapy (intitulé Colocs de choc en France), comédie familiale douce-amère inspirée de son propre vécu. Fantine Harduin y incarne une jeune fille qui emménage avec son père (Olivier Gourmet) chez sa grand-mère maternelle, atteinte de la maladie d’Alzheimer, interprétée par Hélène Vincent. Afin de l’accompagner dans la maladie, elle se retrouve à endosser le costume de sa défunte mère. Elle rencontre ainsi tout à la fois sa mère disparue et les combats de jeunesse de sa grand-mère, ardemment engagée dans la lutte féministe. Elle a réalisé et monté ce film en parallèle de son traitement contre le cancer, transformant sa chambre d’hôpital en salle de montage.
Elle est décédée le 13 août 2024, tandis qu’elle venait d’achever le documentaire Le Rêve des cigognes, film intime sur la procréation médicalement assistée, inspiré de sa propre expérience.
Elodie Lélu a présenté son court métrage Leçons de conduite au Festival le Court en dit long en 2012. En novembre 2018, elle revenait au Centre pour l’avant-première de Lettre à Théo et la signature de son livre Journal de bord d’un tournage inachevé – Le dernier film de Théo Angelopoulos (éditions art 3).
A la faveur du Mois du film documentaire, le Centre Wallonie-Bruxelles/Paris est heureux de rendre un hommage à Elodie Lélu (1982-2024) trop tôt disparue.
18h30 : LETTRE A THEO, un film d’Elodie Lélu
(2018 – Belgique/Grèce – 1h03 – VO stf.)
Images : Tristan Galand. Son : Félix Blume. Montage : Philippe Boucq. Voix-off : Irène Jacob.
Production : Iota Production, Wallonie Image Production (W.I.P.), Blonde, ERT, avec l’aide du Centre du Cinéma et de l’Audiovisuel de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Média développement, Shelter Prod et Taxshelter.be
Doc Leipzig 2018, Hot Docs 2019, IFFR 2019.
Le cinéaste Théo Angelopoulos meurt le 24 janvier 2012, renversé par une moto, sur le plateau de tournage de son dernier film. Il était entouré de son équipe dont je faisais partie.
Dans ce film inachevé, il racontait les destins des victimes de la crise grecque. Ironie du sort, les ambulanciers censés le secourir sont tombés en panne, les restrictions budgétaires ne leur permettant plus d’entretenir leurs véhicules. C’est la crise elle-même qui a tué Théo.
Dans une lettre filmée que je lui adresse, je retourne en Grèce. Et la liste des victimes de la crise n’a cessé de s’allonger, cette misère répondant à une autre que Théo avait senti venir : celle de l’arrivée massive de réfugiés qui se retrouvent piégés en Grèce avec la fermeture des frontières.
Pourtant, une résistance citoyenne s’organise chaque jour pour faire sortir de l’ombre ceux qui sont aujourd’hui menacés d’effacement.
A 20h : LE RÊVE DES CIGOGNES, un film d’Elodie Lélu en avant-première
(2025 – Belgique – 1h)
Scénario : Elodie Lélu & Matthias Morard. Images : Charlotte Marchal & Alexandre Cabanne. Son : Marie Paulus. Montage : Philippe Boucq. Musique : Pierre Dozin.
Production : Iota Production, Magellan Films, RTBF, Wallonie Image Production (W.I.P.), avec l’aide du Centre du Cinéma et de l’Audiovisuel de la Fédération Wallonie-Bruxelles, avec le soutien du CNC et du Tax Shelter du Gouvernement fédéral belge. Distribution : WIP
En partant de son vécu qu’elle prolonge par les témoignages d’autres personnes infertiles, la réalisatrice Élodie Lélu montre comment la Procréation Médicalement Assistée modifie le rapport au corps et à l’imaginaire. Car le processus de PMA expose sans cesse les patientes à des photographies sous forme d’échographies ou de capture d’images prises sous microscope. Mais que faire de ces images ? Comment vivre avec ces représentations si définies qui viennent bouleverser l’imaginaire de la procréation, cet acte qui, par essence, appartient à l’intimité des corps ? C’est ce que questionne, à travers un cœur de voix féminines et masculines, ce documentaire au ton espiègle qui mêle archives familiales, images scientifiques et tout un registre d’images intrigantes qui viennent remettre du rêve là où la science donne tout (trop) à voir.