« Mandorla, les métamorphoses du sacré », avec Annabelle Guetatra et Rachel Labastie #Abbaye de Maubuisson
Co-commissariat : Marie Ménestrier et Emmanuel Reiatua Cuisinier.
Abbaye de Maubuisson
Av. Richard de Tour, 95310 Saint-Ouen-l’Aumône
Annabelle Guetatra fut l’une des protagonistes de l’exposition collective SYMBIOSIUM 2_Cosmogonies spéculatives, Abyssal, sidéral & synthétique présentée du 16 mai au 23 août 2025au Centre à Paris. Sa série Marée nocturne (2019) y fut valorisée.
Elle expose du 13 au 27 septembre 2025, Vanellus Vanellus, E canchis omnia, Catadioptre, ensemble de trois céramiques de la collection du CNES, dans l’exposition La condition extra-terrestre, réalisée par l’Observatoire de l’Espace du CNES en partenariat avec le Centre.
Rachel Labastie fut représentée dans l’exposition collective CONJURATIONS, Fétiches et totems en Aliénocène, hors-les-murs du Centre à la Galerie Talmart à Paris, du 4 au 24 septembre 2025. Une sculpture de sa série Clou de fondation, Aux poètes (2024) a été valorisée dans ce cadre.
L’œuvre d’Annabelle Guetatra est représentée à travers 20 œuvres graphiques tirées des séries suivantes :
- J’ai perdu la tête, 2018
- Les éléphants de mer, 2018
- Malgré la nuit 2021
- Jardin secret, 2022
- La femme squelette 2023
- L’été sans soleil, 2023
- Les géantes, 2024
- La nuit est encore debout, c’est pour ça que je ne dors pas, 2024
Annabelle Guetatra fait du dessin une obsession déclinée sous diverses formes - autoédition, papier, gravure, installation, animation, et plus récemment sur bois, peinture sous verre et céramique. Mêlant mystère, rituels imaginaires et symbolisme, son travail invite le·la spectateur·ice à une expérience intime du merveilleux. Annabelle Guetatra développe une œuvre centrée sur le corps et sa gestuelle, qu’elle décline dans des chorégraphies imaginaires oscillant entre danse macabre et ronde d’allégresse. Ses personnages évoluent dans des mimodrames où désir, séduction et cruauté se mêlent. Ses silhouettes fines, découpées et collées sur des fonds travaillés au pastel ou à l’huile, créent un contraste entre précision et expressivité, révélant des détails et histoires secondaires. Ses personnages, masqués, parés de plumes, de fleurs ou d’animaux fantastiques, se dessinent en clair-obscur, évoquant tour à tour contes, mythologies et rêveries. Son univers, à la fois sensuel et féroce, décortique les jeux de l’amour et du désir, montrant des corps en quête d’extase - ekstasis en grec, « se tenir hors de soi ou se transcender », dans une expérience mystique et une recherche du sacré.
Rachel Labastie, née en 1978 à Bayonne, est une artiste française basée à Bruxelles. Diplômée de l’École Nationale Supérieure d’Art de Lyon, elle travaille la sculpture au feu, explorant terre cuite, porcelaine, grès, céramique et verre. Son œuvre traite de l’enfermement, des aliénations et des paradoxes du corps social, mêlant finesse et humanisme pour révéler la dimension métamorphique des formes.
Installation sur le miroir d’eau du parc de Maubuisson faisant l’objet d’une acquisition auprès du Conseil départemental du Val d’Oise pour l’Abbaye de Maubuisson.
Gradiva, celle qui marche, 2019
Marbre negro maquina
Le nom Gradiva, « celle qui marche », vient d’un bas-relief antique représentant une procession de jeunes femmes. En 1903, l’écrivain Wilhelm Jensen en fait l’héroïne d’un rêve archéologique. Freud y voit une figure de l’inconscient, les surréalistes une muse du désir, du surgissement. Mais Gradiva est aussi pour l’artiste une marcheuse de la mémoire : elle avance au nom de celles que l’Histoire a laissées dans l’ombre.
Ce projet s’inscrit dans une démarche où le corps féminin devient vecteur de récit, de résistance, de réapparition. À Maubuisson, ancienne abbaye de femmes, Gradiva entre en résonance avec des siècles de silence et de présence effacée. Elle évoque les gestes oubliés, les savoirs souterrains, les transmissions non dites. Elle est seuil entre les mondes, figure à la fois archaïque et actuelle, mythique et politique.
Annabelle Guetatra et Rachel Labastie, deux artistes de la Fédération Wallonie-Bruxelles, qui furent programmées au Centre, sont représentées au sein de l’exposition collective Mandorla, les métamorphoses du sacré, du 5 octobre 2025 au 8 mars 2026, à l’Abbaye de Maubuisson.
Annabelle Guetatra esquisse des gestes dansés, chorégraphies d’un rituel imaginaire qui atermoie entre ronde et danse macabre. Elle évoque un jardin d’Éden laïque, traversé de joie et de mélancolie.
Rachel Labastie, en convoquant la figure mythique de Gradiva, Celle qui marche en avant, fait du corps un agent de transmission et de résistance. À Maubuisson, ses œuvres résonnent avec les silences accumulés, les savoirs souterrains, les gestes oubliés.
Mandorla explore la puissance vitale et mystique du sacré à travers la matérialité organique de la chair. Tirant son nom de l’italien « amande », la mandorle célèbre l’union du ciel et de la terre, l’intersection entre les rites et la vie elle-même. Cette exposition collective, première d’un triptyque sur le sacré, associe approches contemporaines et répertoires anciens, pour célébrer la transformation et la résonance entre l’intime et l’universel.
En compagnie des artistes, découvrez Mandorla, les métamorphoses du sacré, une exposition collective interrogeant les formes contemporaines du spirituel.
Pensée comme une traversée des seuils – entre les âges, les cultures, les corps et les imaginaires – Mandorla met en regard une sélection de sculptures de Saintes portant leurs martyrs provenant du Musée Krona à Uden, Pays-Bas avec des œuvres contemporaines dans un dialogue fertile. Sculptures médiévales, dessins, photographies, installations, vidéos et objets rituels viennent ainsi célébrer le sacre de la chair, de la vie et de la nature et la résonance entre l’intime et l’universel.
Avec: Gaylene Barnes, Lara Blanchard, Hildegarde de Bingen, L. Camus-Govoroff, Alexandra Duprez, Charles Fréger, Annabelle Guetatra, Balthazar Heisch, Lauren Januhowski, Kate MccGwire, Rachel Labastie, Yosra Mojtahedi, Armelle de Sainte Marie, peggy.m & Scarlett Owls, Chloé Viton.