Du 17 novembre au 4 décembre 2025

Egregore’s Echoes est une plateforme collective dédiée à la recherche et à l’expérimentation de la créativité à travers le prisme du collectif.
Elle est née de l’observation et de l’exploration de la vaste constellation d’initiatives et de rassemblements issus de la vie nocturne, dans le but d’examiner leur rôle durable en tant qu’expressions intrinsèques de la culture humaine.
Au cœur du projet réside une fantaisie anthropologique : une quête visant à comprendre et déconstruire ces phénomènes de rituels collectifs. En repensant l’essence même du vivre-ensemble, nous cherchons à ouvrir de nouvelles perspectives sur la manière dont nous naviguons entre identité individuelle et appartenance communautaire dans un monde aujourd’hui fragmenté.
Le projet s’articule autour du concept d’égrégores — métaphore de la force collective engendrée par les pensées, émotions et intentions partagées.
Dans le rythme palpitant de la musique et les mouvements synchronisés des pistes de danse, les rassemblements se transforment en organismes vivants et respirants. Les frontières entre soi et les autres s’y dissolvent, donnant naissance à un réservoir commun d’énergie et de connexion.
Issu de la synergie du groupe, cet être autonome incarne une énergie subtile mais tangible qui, lorsqu’elle est correctement dirigée, peut devenir un puissant catalyseur de transformation — favorisant des liens plus profonds, inspirant l’action collective et ouvrant de nouvelles dimensions de créativité et de conscience.
Agissant comme un pont entre les cadres institutionnels et la culture alternative, Egregore’s Echoes opère en tant que médiateur, mettant en lumière la portée culturelle des rassemblements nocturnes à travers des résidences, expositions, conférences et rencontres communautaires.
Notre vision est d’intégrer l’art comme une passerelle vers un processus d’apprentissage interconnecté, afin de laisser une empreinte de connaissances tangibles et de construire des fondations solides permettant aux futures générations d’explorer les facettes du collectif en toute sécurité.

Antonin Gerson est curateur, artiste et scénographe. Sa démarche s’articule autour d’un élément singulier qui traverse l’ensemble de son travail : le sonore. Le son est pour lui à la fois une matière plastique, un vecteur sensible et un phénomène social, capable de transformer un lieu, de structurer une temporalité et de créer du lien entre les individus.
Deux moteurs guident son approche : la rencontre avec les artistes et la transformation des lieux. Chaque projet naît d’un dialogue avec des pratiques multiples, souvent à la croisée de la sculpture, de la performance et de la musique. En parallèle, Antonin pense les espaces d’exposition comme des environnements vivants : des architectures temporaires qui accueillent, transforment et intensifient les propositions artistiques.
Son rôle dépasse celui d’un commissaire classique. Il compose les expositions comme des œuvres collectives en soi : un ensemble où les pièces dialoguent, se superposent et se réinventent dans un processus proche du cadavre-exquis. Les artistes sont invités à laisser des traces, des fragments, des sons ou des objets qui alimentent une continuité. En tant que scénographe, Antonin intervient aussi bien sur des aspects fonctionnels — l’accueil des performances, la mise en place acoustique, la circulation des spectateurs — que sur une véritable écriture artistique. Les dispositifs modulables, les panneaux acoustiques ou les mobiliers qu’il conçoit deviennent autant de strates qui façonnent l’expérience sensible et visuelle de l’exposition.
Cette attention constante au public constitue un autre axe majeur de sa recherche. Antonin imagine des environnements immersifs où le spectateur peut tour à tour observer, participer, être traversé par le son ou absorbé par l’espace. L’exposition devient ainsi un phénomène à vivre plutôt qu’à contempler : une matière sculptée collectivement, par les artistes, le lieu et celles et ceux qui le traversent.
Ses projets emblématiques témoignent de cette orientation. Pour les dix ans de Paradise, il a transformé la galerie en un studio d’enregistrement, salle de concert et disquaire temporaire. Pendant six mois, des artistes plasticiens-musiciens ont été invités à répéter, enregistrer et se produire, créant une dynamique rythmée où chaque vinyle pressé venait nourrir le cycle suivant. Plus récemment, avec le festival Music Run Space (2024), il a conçu un programme de performances et de projections interrogeant la virtualité, la transformation des corps et les mutations sonores, réunissant artistes visuels, musiciens et cinéastes dans une expérience collective immersive.
Au fil de ses projets, Antonin poursuit une recherche : inventer de nouveaux modes de collaboration entre artistes et curateurs, et imaginer des façons inédites de regarder et de vivre l’art. Sa singularité réside dans ce positionnement hybride — entre commissariat, scénographie et pratique artistique — et dans cet attachement profond au sonore qui lui permet de composer des expositions comme des œuvres en mouvement, vibrantes et partagées.

La Résidence d’Edouard Jattiot et Antoine Grenez s’inscrit dans le cadre d’une résidence de commissariat confiée pour la première fois à Antonin Gerson par le centre d’art Paradise à Nantes.

Paradise s’affirme depuis plus de douze ans comme un carrefour international de résidences artistiques, en développant des collaborations avec le Canada, le Brésil ou encore le Royaume-Uni. En 2025, le lieu inaugure un nouveau format en invitant un commissaire en résidence, Antonin Gerson, artiste et curateur basé à Bruxelles.

Cette expérience inédite vise à ouvrir un dialogue durable avec la Belgique.

À partir de ce cadre, Antonin Gerson a invité trois artistes de la Fédération Wallonie-Bruxelles à développer des projets de recherche et de production : Édouard Jattiot et Antoine Grenez (novembre–décembre 2025) et Clarice Calvo-Pinsolle (janvier 2026). Leur présence marque une étape importante pour la visibilité de la scène belge dans un réseau international reconnu, et ouvre une nouvelle passerelle entre la Belgique et la France.

Le projet met en dialogue des pratiques situées, à la croisée de la sculpture, de l’installation et du sonore, ancrées dans des formes immersives et collectives. Chaque résidence donnera lieu à une présentation publique intermédiaire, permettant de partager avec les publics nantais les étapes de création et d’expérimentation. Certains éléments produits seront transmis d’un artiste à l’autre, dessinant une continuité et une tension féconde entre leurs démarches.

Le cycle se conclura par une exposition collective finale intitulée To throw a stone on the surface of a lake qui sera présentée en février-mars 2026, conçue comme une mise en récit curatoriale, intégrant les traces, œuvres et expérimentations issues des deux résidences.

Healing Resistance : Résidence d’Edouard Jattiot et Antoine Grenez

Le projet Healing Resistance, proposé par Edouard Jattiot et Antoine Grenez, à la faveur de leur résidence à Paradise, s’inscrit dans la continuité de leur projet collectif Egregore, qui vise à explorer de manière expérimentale les potentialités de la cymatique, approche artistique, permettant de rendre visibles et perceptibles les vibrations sonores.

Healing Resistance explore la grammaire subtile du son comme voie de reconnexion : entre notre propre pulsation et celle de l’espace, entre l’individuel et le collectif.

Les corps, l’espace et les ondes s’accordent pour révéler la mémoire vibratoire du vivant. Une intelligence rythmique qui façonne toute matière, du premier battement de cœur dans l’obscurité du ventre maternel jusqu’à l’ultime souffle qui nous relie au silence.

Résister, ici, signifie se réapproprier nos rythmes intérieurs, retrouver l’autonomie de notre équilibre.
C’est traverser la dissonance sociétale pour retrouver la possibilité d’un accord commun.

Après « A celebratory transmission of collective joy » et « Merging new perspectives », Egregore’s Echoes revient avec un nouveau chapitre consacré à la déconstruction du rituel de la célébration jusqu’à son essence fondamentale : la vibration comme langage premier du vivant.

Cette résidence de recherche invite le public à entrer dans un champ vibro-acoustique expérimental, où la galerie Paradise et chaque spectateur.ice deviennent un réceptacle de résonance. Chaque vibration agit ici comme une onde d’ajustement, l’inscrivant dans une architecture plus vaste : celle des sphères harmoniques, où chaque être, chaque élément, chaque battement participe à l’équilibre global.

L’espace de résidence accueillera un workshop destiné à cinq étudiant.es de Master 1 Sculpture de l’Académie des Beaux-Arts de Liège. En collaboration avec elleux, Antoine Grenez et Édouard Jattiot concevront un instrument vibratoire singulier, une sculpture qui écoute autant qu’elle émet — permettant à l’espace de respirer, pulser, se synchroniser.
Ce dispositif devient un champ magnétique collectif, où les présences humaines et matérielles s’unissent en une sphère sonore commune. En travaillant sur la visualisation des ondes sonores et leurs effets sur la matière, nous rendons perceptible ce lien invisible entre corps, émotion et énergie.

C’est une exploration de la guérison comme résonance partagée, une invitation à écouter autrement, à ressentir. En reliant les rythmes du corps aux harmonies terrestres, nous soutenons une recherche autour d’un écosystème du son : une conscience planétaire où la cohérence vibratoire devient un acte de soin collectif.

En activant la résonance de l’espace et des corps présents, Healing Resistance propose une redéfinition du rituel : une pratique d’écoute partagée au service d’un système durable.

Constellation humaine

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Hemisphere

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Quantum celebration

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Vibration field

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