Du 22 au 24 juillet 2025

Le chapiteau de la Fontaine aux images
Parc de la Mairie de Clichy

Christophe Alix est artiste-chercheur, professeur et coordinateur de la recherche à l’Institut des Arts de Diffusion (IAD) à Louvain-la-Neuve depuis 2024. Ancien directeur de l’École supérieure des Arts de l’image Le 75 à Bruxelles (2014-2024), il a vécu et travaillé pendant près d’une vingtaine d’années en Angleterre. Il a d’abord été enseignant-chercheur à Aston University (1996-2003) où il a aussi obtenu sa thèse de doctorat (Ph.D.) sur l’histoire de la mise en scène des autres à celle de soi, puis professeur en études théâtrales et des performances studies à la School of Arts and New Media de l’University of Hull (2003-2014). Ses pratiques et ses publications autour de la performance s’étendent sur près de 30 années, la soumettant à l’épreuve de différentes perspectives, par exemple la cuisine,l’activisme, la technologie, le queer et plus récemment la dramaturgie (Pippa Bacca deMichel Bernard, 2025-26), la sociologie (Voisinage et performance invisible : Douchy avec Raphaël Balboni et Mélanie Peduzzi, 2015-2017) et l’écologie en initiant avec Caroline Le Méhauté et Clyde Lepage le collectif Permaformance autour de l’art performance et la permaculture dont Performer avec la terre qui a reçu la bourse de recherche du FRArt/FNRS, 2025-2027.

Clyde Lepage est une artiste-chercheuse basée à Bruxelles. Elle obtient un Bachelier en photographie à l’ESA Le 75 (2019), puis un Master spécialisé en performance et installation à l’ERG (2022), suivi d’un Master approfondi à l’ULB (2024). Elle est lauréate du prix Fintro (2022) dans la catégorie vidéo et photographie et reçoit le premier prix de la Maison Amazone (2020, Bruxelles) pour son travail de performance. Depuis 2019, elle travaille avec Lucille Calmel dans le cadre de son projet de recherche (FRArt/FNRS) autour des relations collaboratives inter-espèces. De 2021 à 2023, elle co-dirige les cours de performance et installation à l’ERG. Les vivant·es et les liens inter-espèces occupent une place importante dans l’ensemble de son travail. Ses pratiques artistiques l’amènent à travailler avec des animaux d’élevage et des micro-organismes tandis que ses recherches théoriques, alliées aux récits de ses expériences, sont partagées publiquement lors de conférences, workshops et lectureperformances.

Caroline Le Méhauté vit et travaille à Bruxelles et Toulouse. Diplômée d’une maîtrise en Arts plastiques de l’Université Toulouse Jean Jaurès et de l’École Nationale Supérieure des beaux-arts de Marseille, elle développe une pratique croisant sculpture, installation, dessin, performance et protocoles collectifs. Son travail explore les matières vivantes, les processus de transformation et les relations sensibles entre humains et non-humains. Lauréate du Prix [Art Collector] 2020, du Prix Carré sur Seine 2021 et de la Mention Transformative Territories du Prix COAL 2024, elle expose en France, en Belgique et à l’international.

Lundi 21/07
Installation

Mardi 22/07, 10h-13h
Atelier Fabrication de papier en bouse de vache
Nous découvrirons d’abord la bouse de vache et ses histoires, puis nous mettrons
les mains à la bouse pour la transformer en feuilles de papier selon une technique
artisanale.

Mardi 22/07, 16h-19h
Atelier Squatter le béton avec des graines
Ensemble, nous partirons à la recherche de coins de terre oubliés du quartier. Entre
les interstices du béton, nous viendrons semer des graines et redonner de l’espace
au végétal.

Mercredi 23/07, 10h-13h
Atelier Nous sommes des mauvaises herbes
Identification des dites mauvaises herbes, comprendre d’où elles viennent, le récit
de ce qu’elles sont, comment elles interagissent entre elles et ce qu’elles nous
racontent.

Mercredi 23/07, 16h-19h
Atelier Supports revendicatifs en bouse de vache
A l’aide de la technique Tataki Zomé, nous imprimerons différents récits sur les
feuilles en bouse de vache.

Jeudi 24/07, 16h-19h
Atelier Préparation de la performance collective du soir
ATELIERS GRATUITS + ENTRÉE LIBRE SANS INSCRIPTION

Jeudi 24/07, 19h-20h
Performance collective Eco-manifeste déambulatoire 2
Le collectif Permaformance propose aux habitant·es de Clichy-sous-Bois des ateliers éco-activistes, tels que le squattage du béton par des graines, la migration
de mauvaises herbes dans l’espace public ou encore la transformation de la bouse de vache en papier pour en faire des supports revendicatifs. A l’issue de ces expérimentations, nous proposons à tout le monde de nous rejoindre pour une déambulation qui appelle à une écologie du vivant dans le quartier. GRATUIT

Permaformance s’inscrit dans une recherche transversale mêlant pratiques situées, écologies du sensible et dispositifs de création partagée. À travers une série de protocoles performatifs, ce projet interroge les formes possibles d’un soin adressé aux sols – envisagé non comme remédiation technique, mais comme acte poétique, politique et relationnel.

Loin des récits aseptisés, il s’agit ici d’activer les matières organiques – compost, bouse, adventices – comme matrices vivantes, vecteurs de transformation et entités narratives. Le sol n’est plus simple support : il devient scène active, mémoire sensorielle et partenaire épistémique. Certaines bactéries, comme Mycobacterium vaccae, ou des plantes dites invasives, deviennent ainsi alliées inattendues d’un soin élargi, à la fois biologique et symbolique.

Pendant la résidence du 7 au 11 juillet, les artistes expérimentent des formes d’intercession avec le vivant, en collaboration, autour de gestes régénératifs : phytoremédiation, pratiques rurales, récits incarnés. Les ateliers participatifs des 22 et 23 juillet ouvriront ces recherches au public, avant leur activation collective en performance le 24 juillet.

Chaque atelier fonctionne comme une partition ouverte, où s’entrelacent gestes agricoles, pratiques rituelles et imaginaires réparateurs. Il ne s’agit pas de représenter le vivant, mais de le co-performer : composer avec ses temporalités, ses résistances, ses altérités.

Parmi les dispositifs explorés :

Queering la terre : gestes d’hospitalité envers les herbes dites indésirables ;
Anthotype silencieux : images sensibles produites avec la chlorophylle ;
Rituels de bouse : fabrication de supports organiques (pots, papiers, gravures) ;
Phytoremédiation : semences chorégraphiques, dessins de graines, bombes végétales.

Permaformance est une fabrique de gestes partagés, un espace de transmission non-linéaire, une dramaturgie du vivant en perpétuelle mutation. Ouvert à toutes et tous, le projet accorde une attention particulière à l’accessibilité sensible : chaque présence – humaine ou non – participe à l’écriture collective de ce qui, peut-être, soigne.

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