Le 23 septembre 2023 à 20:00

Les Laboratoires d’Aubervilliers
41, rue Lécuyer, 93300 Aubervilliers

Benjamin Khan a été programmé à la faveur des saisons 2021, 2022 et 2023.
En 2021, “Sorry, But I Feel Slightly Disidentified” fut présenté au Centre dans le cadre d’un In-Situ Satellite en synergie déjà avec le Festival Jerk Off. En juin 2022, dans le cadre de la dernière programmation portée en In-Situ, à savoir, lors des Heures Sauvages_Nef des marges dans l’ombre des certitudes, une étape de travail de sa création « Bless the Sound That Saves a Witch Like Me », sous le titre provisoire de Cri(s)… fut présentée. Cette pièce fut programmée avec notre soutien au Palais de Tokyo en 2023.

Conception, direction artistique : Benjamin Kahn
Création, interprétation : Théo Aucremanne
Dramaturgie : Youness Anzane
Création lumière : Jan Fedinger
Création sonore : Gagi Petrovic
Régisseur son : Louis Daurat
Chargé de production : Léonard Degoulet
Chargée de diffusion : Sandrine Barrasso

Les Halles de Schaerbeek, Festival de Marseille, KLAP Maison pour la danse
Avec le soutien de la SACD (Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques) et de l’Onda (Office national de diffusion artistique) dans le cadre de leur programme TRIO(S)
Accueil en résidence : KLAP Maison pour la danse, Festival de Marseille, Les Halles de Schaerbeek, Studio Thor

Benjamin Kahn (artiste reconnu par la Fédération Wallonie Bruxelles) est danseur et chorégraphe. Il a étudié la dramaturgie et le théâtre à l’Université d’Aix en Provence et au Conservatoire de Rennes, et est diplômé de l’ESAC (École Supérieure des Arts du Cirque) en Belgique. Après ses études, il travaille avec des chorégraphes tels que Philippe Saire, Benjamin Vandewalles, Nicole Beutler, Ben Riepe, Frédéric Flamand, Maud Le Pladec, Egle Budvytyte et Alessandro Sciaronni. Il considère la danse et la chorégraphie comme de puissants outils politiques et s’intéresse particulièrement à la construction et à la déconstruction du regard porté sur les corps individuels et collectifs.

Théo Aucremanne commence la danse par le classique, le jazz et puis le contemporain. Il s’intéresse très tôt aux différentes formes de danses, il goûte ainsi aux claquettes et au flamenco. Par la suite, il se forme au CNDC d’Angers où il est diplômé en 2020.

Durant sa formation, après plusieurs rencontres décisives, Théo questionne le rapport à sa voix. C’est dans cette démarche qu’il rencontre Benjamin Kahn pour des recherches autour du cri. Par la suite, il deviendra assistant dramaturgique sur “Bless the sound that saved a witch like me”, puis interprète sur The Blue Hour. Il est également interprète pour la compagnie La Bazooka, ainsi que regard extérieur pour Nach.

Chorégraphiés pour et avec chacun·e de ses interprètes, les trois solos de Benjamin Kahn dressent le portrait empirique d’une génération en prise avec les urgences écologiques, politiques et sociales qui bouleversent le monde. Née de rencontres et d’échanges avec Cherish Menzo, Sati Veyrunes et Théo Aucremanne, cette trilogie, où chaque pièce a sa propre identité tout en faisant écho aux autres, dessine un kaléidoscope d’émotions. Benjamin Kahn révèle chaque personnalité, sa profondeur et sa puissance, et chorégraphie l’intime pour atteindre l’universel, faisant cohabiter trois rapports simultanés au monde mis en scène dans des espaces singuliers.

The Blue Hour, chorégraphiée par Benjamin Kahn et interprétée par Théo Aucremanne, clos la trilogie de portraits initiée par les performances ‘’Sorry, But I Feel Slightly Disidentified…’’ et ‘’Bless the sound that saved a witch like me’’.

L’heure bleue est cette minute saisissante dans la nature où les animaux de la nuit se taisent et ceux du jour ne sont pas encore réveillés, une minute de silence et de suspension.

Cette fissure dans le temps est une analogie de nos sociétés à la croisée des chemins idéologiques et écologiques. Nos yeux, habitués à l’obscurité, ne sont pas encore capables de formuler les perspectives d’un possible futur, et sont rougis d’un présent qui file irrémédiablement. Nous entrons avec Théo dans ce silence de l’aube, profond, confrontant et parfois difficile à ne pas combler.

The Blue Hour s’inscrit dans une série de trois solos initiés par “Sorry But, I feel Slightly Disidentified…’’, pièce créée en étroite collaboration avec la performeuse et chorégraphe Cherish Menzo. Cette création propose un récit singulier sur l’héritage d’un corps et son appréhension politique. Elle offre au public une confrontation abrupte avec les narrations stéréotypées qui se perpétuent dans notre société. Elle tente de nourrir et déconstruire nos regards sur le corps et l’altérité pour en questionner les frontières et ses négociations.

“Bless the sound that saved a witch like me’’ est un solo de rupture porté par Sati Veyrunes. Avons-nous encore le temps de négocier nos identités alors que nos sociétés menacent de s’effondrer ? Cette performance puise sa matière dans le cri et l’alarme. Elle se désolidarise volontairement de la perspective d’un possible futur afin de se confronter avec un présent (im)possible et urgent. Elle amorce la résonance d’un silence nécessaire avec le désir de repenser un espace de représentation dans une relation plus radicale et plus immédiate avec le public.

The Blue Hour, le dernier volet, nous questionne sur ce monde devenu silencieux. Si le cri est une fêlure dans notre espace-temps qui nous connecte avec ce que nous avons de plus primal et d’animal, Théo s’inscrit dans cette faille et compose avec le vide.

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