Du 24 mai au 24 août 2024

Première collaboration

127-129 rue Saint Martin
& 46 rue Quincampoix
75004 Paris

Djos Janssens (1964) vit et travaille à Liège.

Plasticien pluridisciplinaire, Il est diplômé de l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles.

« Attentif à déconstruire les codes de notre société de consommation et ses stéréotypes, cet artiste travaille le texte et le contexte de ses installations in situ. Djos Janssens est un artiste belge parmi les plus productifs et ingénieux de sa génération. Comme toutes les œuvres qui se construisent dans les interstices et les aspérités de leur époque, déjouant la mode pour instaurer un sens irréductible à la morale, quelque chose de ses installations échappe toujours à l’interprétation…

Ses œuvres sont exposées depuis 1997 en galeries, centres d’art, musées et dans l’espace public. » Daniel Vander Gucht (Docteur en sociologie de l’art, professeur d’université et éditeur de de La Lettre volée)

En 2019, la maison d’édition La Lettre volée a publié sa deuxième monographie avec une préface de Caroline Lamarche (Prix Goncourt de la nouvelle 2019), les textes d’Anne-Françoise Lesuisse (directrice de la BIP Biennale de l’Image Possible à Liège) et de Philippe Van Cauteren (directeur du Musée d’art contemporain de Gand – SMAK).
Djos Janssens a réalisé six intégrations pérennes en Belgique et une au Grand-Duché du Luxembourg.

En 2022, il a présenté une intégration temporaire pour la saison 2022-2023, dans le hall du théâtre de Liège (BE).

La même année, il a présenté une exposition personnelle et une intégration pérenne en façade au Centre culturel Prabbeli au Luxembourg.

Récemment, son travail a été exposé en solo show à la Belgian Gallery à Bruxelles (commissaire : Bernard Marcelis).

En aout 2024, le Musée de la Boverie lui consacrera à Liège une exposition personnelle (commissaire : Justine Mathonet) et en septembre 2024, le Centre d’art La Châtaignerie à Flémalle l’invitera pour une monographie.

Djos Janssens est représenté par la Belgian Gallery.

Contenu augmenté

Djos Janssens élabore une création inédite intitulée TURBULENT WATERS qui se déploiera sur les vitrines du Centre, celles de la galerie et du porche du 46.

Des visions de l’eau sous différentes formes constituent la base de ce projet, à travers des images imprimées et placées dans différentes situations telles des métaphores de nos environnements actuels. Trois contextes bien distincts seront mis en scène, dans cette ambiance aquatique, sans oublier le titre générique « Xenos & Incommensurables » qui est un élément décisif pour la lecture de la proposition artistique : le poulpe géant (Kraken), la fontaine de Jouvence ou la chute d’eau miraculeuse, la mer de glace (iceberg ou la fonte des glaces).

Le Kraken apparaît surtout dans la mythologie nordique du Moyen-Âge. Le poulpe géant devint un personnage littéraire à part entière au travers d’œuvres telles que Les Travailleurs de la mer de Victor Hugo ou Vingt Mille Lieues sous les mers de Jules Verne.

Les poulpes sont des créatures à l’intelligence surprenante, capables de se servir d’outils et de résoudre des problèmes complexes. Ces animaux ressentent la douleur, le bien-être, la joie et la peur ! C’est notamment pour cela que la communauté scientifique est scandalisée par le tout premier projet d’élevage intensif de poulpes au monde, en Espagne, de l’ordre de la torture à l’échelle industrielle.

Face à l’Anthropocène qui sévit encore de façon barbare, Djos Janssens entend faire revenir en image le Kraken.

La fontaine de Jouvence, aussi appelée fontaine de Vie, est un symbole d’immortalité ou de perpétuel rajeunissement. Cette fontaine mythique semble dériver de la mythologie biblique et classique. Elle est une source censée restaurer la jeunesse ou guérir quiconque boit de ses eaux ou s’y baigne. Les contes d’une telle fontaine ont été racontés à travers le monde pendant des milliers d’années, apparaissant déjà dans les écrits d’Hérodote (Ve siècle av. J.-C.).

Liée à la fascination de l’homme pour l’eau et à son importance pour sa survie, cette image d’abondance est également une source de réflexion autour de l’eau qui (re)devient de plus en plus sacrée du fait de l’activité intensive de l’homme mais aussi sur la peur du vieillissement de notre époque actuelle.

Quant à la mer de glace, on constate depuis 1979 une importante réduction de la surface de l’océan Arctique, et de son albédo en raison du réchauffement climatique.

Mais des chercheur·euses attirent aujourd’hui notre attention sur un autre phénomène tout aussi sensible. Début novembre 2022, la principale fabrique de glace de mer arctique, du côté de la mer de Laptev, en Sibérie, n’a pas gelé. Une manne pour les spéculateur.ices qui y convoient d’énormes bateaux transportant des containers sans compter les nouvelles plateformes d’extraction pétrolière ou gazière qui s’y esquissent.

L’œuvre est conçue dans un esprit de surprise, elle vise la diversion tout en suscitant la prise de conscience du.de.la spectateur.ice. Il s’agit de l’ouvrir à un voyage mental et immobile, en perturbant son expérience de l’environnement avec poésie et avec comme complice l’architecture du Centre.

« Ma démarche artistique a toujours eu pour habitude de prendre en considération le cadre dans lequel elle se développe, qu’il s’agisse de galeries, de centres d’art, de musées ou de lieux non dévolus spécifiquement à des expositions ou interventions pérennes.

En tant qu’artiste conceptuel et contextuel, j’ai choisi de privilégier trois éléments qui se retrouvent dans toutes mes créations : la couleur, le texte et le contexte. La couleur (qui est lumière, au sens propre, en tant qu’onde de fréquence précise, et au sens figuré, quand elle éclaire, illumine) et le texte – généralement des phrases polysémiques courtes, voire des mots – se confrontent, s’opposent, se marient…

Sur base de l’image, soit-elle abstraite, la relation entre ces deux composantes (couleur et texte) fait surgir des interrogations, des réflexions, des glissements et des superpositions de sens.

Pour ce qui est du contexte, je m’interroge quotidiennement sur mon environnement et sur les sociétés qui nous englobent et celles qui nous entourent, avec leurs contradictions et leurs leurres.

Mon travail est donc avant tout dirigé vers une pensée plastique où forme et fond sont d’abord considérés et analysés pour se confronter et se répondre, sur tous les supports et dans toutes les circonstances possibles.

Dans le cadre de mon dessein pour le Centre Wallonie-Bruxelles à Paris, je veux avant tout être au service de la thématique : Xenos & Incommensurables.

Ma proposition sera donc une nouvelle déclinaison in situ de mon œuvre artistique, et ne vise pas plus que les précédentes à être décorative ou illustrative. Elle s’accompagne comme toujours de réflexions et de pensées expérientielles. »

Djos Janssens

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