11.06.24
20:00

« Panoramique d’une flaque » de Lucie Laluque et Juliette Thomas

11 juin 2024

Documents d’écriture : Archives Museum Dr Guislain / Survivre à l’inondation Pour une ethnologie de la catastrophe, Julien Langumier / Rencontre avec Christoph Abbegg - climatologue experimental / Entretien avec Guy Pradel, expert-plombier/ Rencontre avec Mika, égoutier de Paris / Une flaque de 5cm2 au milieu d’une cour de justice, Une journée comme les autres - Bilel Benbouzid / À la clinique du vertige - Yvan Thomas / Je suis polygame de la flaque - David Solinhac / Tu as signé un contrat avec la vie - medium, bar Les Pères populaires, XXème / L’énergie cosmique - Illaria Fantini / ça pleuvait chez moi - Jérôme Giller

Interprètes : Marcel Maufor - Plock / Ilaria Fantini - Plock / Ivan Thomas - Plock / Christoph Fink - Plock / Juliette Thomas - L’expert / Frank Hartmann - L’expert / VoiceOver - La Flaque et générique

Matières sonores : Cours barre au sol - Loula Dombrowski / Syllabes matin - Léone Benbouzid / Vocalises, notes tenues, gamme de l’expert - Frank Hartmann / Graduel du Requiem pour le silence, composition & interprétation Frank Hartmann / Partita BWV 830 en mi mineur Jean-Sébastien Bach, une mesure - interprète Frank Hartmann/ Volière de voix - ligne aérienne / Métros drônes - ligne 13 aigü, ligne 9 medium / Phonogramme stereo-cloches/ Soundcheck de Fontis - Célia Jankowski / Escalator - Mairie de Montreuil sortie Boulevard Paul Vaillant Couturier / Entraînement Hand-ball / Immersion au Passé composé chez Marcel Maufor

Prêt d’équipements et supports audios: ACRS, Bruxelles / Magasin de réparation appareils analogiques
Le passé composé chez Marcel Maufor, Bruxelles / AXOSO asbl, Bruxelles / Studio JT- Christoph Fink

Enregistrements et mixage: Région Karstique, La Cheminée Record
Production : Centre Wallonie Bruxelles/ Paris_Festival (((INTERFERENCE_S))), ASCR Bruxelles

Panoramique d’une flaque prend appui sur un texte de fiction écrit à partir d’une enquête aussi sérieuse qu’absurde sur les phénomènes de fuites d’eau.

Partant d’une démarche documentaire, nous avons recueilli des paroles spontanées autour de phénomènes de fuites inexpliquées, interrogé un expert-plombier sur l’origine des écoulements, rencontré un ethnologue des méthodes de survie à l’inondation et exploré la piste de la fuite des idées en santé mentale à partir des archives de patients au Museum du Dr Guislain. Ces différents matériaux ont révélé les liens symboliques entre fuites de canalisation, surabondance des flux informationnels et dérèglements climatiques et ont inspiré une fiction où nous suivons Plock dans son quotidien, en prise avec une flaque énigmatique.

L’interprétation sonore de la pièce part de ces premiers enregistrements et l’enquête s’est étendue à d’autres contextes : entretien d’un égoutier au Musée des égouts de Paris, immersion au Passé composé, magasin de réparation d’électronique audio, séance de répétition avec un chanteur médiéviste.
Dans la pièce, une voix robotique, VoiceOver, utilise la synthèse vocale pour naviguer dans l’écriture en temps réel. On peut penser qu’elle guide l’auditeur dans la narration mais en réalité c’est une figure de l’illusion. La pièce est une polyphonie où le dialogue entre fragments de scénarios, archives, flux de pensées et fieldrecording questionne la construction narrative et fait revenir la fiction avec la matière.

Lucie Laluque vit à Montreuil, elle est plasticienne.
Son travail utilise le dessin et les nouveaux médias, intègre des archives visuelles et sonores et implique souvent une pratique sociale et collaborative avec différents publics. Ses travaux ont été présentés lors d’expositions collectives à Paris et Barcelone. En 2022 elle a été finaliste du Prix de dessin David Weill de l’Académie des Beaux-arts, et a publié son premier album jeunesse Pierre papier ciseaux aux Éditions La tête ailleurs avec Margot Degert.
Lucie travaille également en tant que Directrice des pratiques numériques au Cube Garges, un centre culturel dédié aux arts numériques.

Juliette Thomas vit à Bruxelles, elle est essayiste.
En parallèle à ses interventions artistiques auprès de différents publics, Juliette joue dans ladr ache, un groupe de six femmes qui accordent polyphonies, machines électroniques, textures et percussions. Avec son groupe, elle fonde La Cheminée, un espace de recherches, enregistrements et programmations sonores situé à Bruxelles. Depuis peu, sous le nom de Georges Kaplan, elle partage ses assemblages d’histoires, commentaires, chants, séquences sonores et trafics d’ondes.

Panoramique d’une flaque de Lucie Laluque et Juliette Thomas est la 4e création radiophonique portée par le Centre et l’ACSR. Précédemment, La Terre est plate de Jacques Lemaire, Anita & le gouffre de Jeanne Cousseau et Glace à la grenade de Lou Galopa ont bénéficié du programme d’accompagnement mis en place par les deux structures (accueil en studio, soutien financier et aide à la diffusion).

Pour cette édition, les membres du jury composé de: Inés Dupeyron (L’Expérience, France Culture), Muriel Ks (Collectif Transmission, Récréation sonore, Radio Campus), Emma Pajević (ACSR) Camille Valencon (ACSR), Stéphanie Pécourt (CWB/Paris), Caroline Henriet (CWB/Paris) se sont réunis en novembre 2023 et ont désigné à l’unanimité le projet lauréat, Panoramique d’une flaque : une création qui sonde des questionnements existentiels et métaphysiques à une forme poétique et jubilatoire où le son est déterminant et protagoniste.


Résumé : Panoramique d’une flaque sonde les analogies entre flux de l’attention, flux de l’environnement et installations sanitaires. Dans cette fiction fragmentée, les interprètes sont avant tout les espaces et la matière. Les interactions et confusions entre parole et langage, atmosphères et musique, parlent de la façon dont le corps capte, sélectionne, transforme et transmet les données qui lui parviennent dans une époque marquée par une hyperstimulation de l’information. Une suite de tableaux où dialoguent dérivés de fiction et pistes documentaires, voix à la volée, chants, bruits et suspensions dans une histoire d’accordages entre les objets et le vivant.

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