13.09.24 — 05.10.24

Installation “Hypatia or the celestial forge” de Nelson Pernisco

Territoire de programmation #In-Situ « Derrière le miroir » en cour

Du 13 septembre au 5 octobre 2024

Entrée libre

En cour
(accès via la Galerie)

Hypatia or the celestial forge :
2021 - Fonte d’aluminium - 450 × 550 × 110 cm

Nelson Pernisco est né en 1993 à Paris, il vit et travaille aux ateliers Wonder à Bobigny.
En 2021, il est nommé lauréat du Prix de la collection Marval for the best new entries avec son solo booth sur la foire de Artissima à Turin. Son travail a fait également l’objet de présentation personnelle au centre d’art de la Villa Arson (2022), au Centre d’Art Bastille de Grenoble (2020), à la galerie White Noise à Rome (2019, 2021), à la galerie Bertrand Grimont à Paris (2019), au Centre d’Art Winzavod à Moscou (2018). Son travail est présent dans différentes collections comme Marval (DE), le Fond d’Art Contemporain de Paris (FR), Frac de Caen (FR), Graci (IT), Bonetti (IT).
Diplômé des Art Décoratifs de Paris en 2017, il complète sa formation avec la création dès 2013 d’un grand projet collectif nommé Le Wonder. Ensemble, ils transforment ainsi en ateliers d’artistes, tous équipés, cinq bâtiments successifs à St Ouen, Bagnolet , Nanterre, Clichy, puis Bobigny. L’association façonne ces bâtiments à son image : des lieux hors du temps, habités et pensés, par et pour des artistes, des musicien.nes, des réalisateur.ices, des curateur.ices, des poète.sses, des cuisinier.eres et des chercheur.euses. Le collectif a également été invité pour des expositions monographiques au centre d’art de L’Onde à Vélizy (2021), au MAC Musée d’Art contemporain de Lyon (2021), à Mécène du Sud Montpellier (2018). En 2018, ils sont nommés finaliste au Prix des Amis du Palais de Tokyo, en première pour ce prix individuel.

Cette œuvre est un portail d’aluminium de plus de 5 mètres de haut. L’artiste a imaginé ce portail après avoir longuement contemplé l’entrée dorée du Petit Palais à Paris, un bâtiment conçu par Charles Girault dans un certain classicisme inspiré du baroque, alors à la mode en 1900. Le portail est composé d’une immense double porte centrale et de deux grilles latérales. Ces trois éléments sont matérialisés par des barres de métal élégamment disposées de manière à ne pas être parfaitement parallèles les unes aux autres. La base et le chapiteau du portail sont façonnés d’une explosion d’ornements dont les formes rappellent aussi bien le monde organique que floral. On retrouve ici et là les marques de la fonte homemade réalisée par l’artiste, entre suie et scories. A certains endroits, l’artiste a intégré des fragments récupérés sur d’autres éléments architecturaux. Il a également inséré quelques formes grimaçantes. Autant d’indices narratifs qui font penser que ce portail n’est pas uniquement un passage physique à traverser. Extrait de tout contexte architectural, le portail d’aluminium entrouvert présenté ici n’a pas la prétention de spectaculariser toute introduction dans un quelconque bâtiment, car il révèle déjà ce qui s’y trouve de l’autre côté. Le trajet que propose l’artiste est un voyage bien plus subtil et poétique, car il s’agit d’une invitation à une incursion dans son monde halluciné.

Andy Rankin

L’œuvre de Nelson Pernisco s’aborde à l’image des tiers-lieux qu’il investit, comme un espace de libre indiscipline où la réflexion critique motive la production de nouvelles utopies. Créer de nouveaux mondes qui nous permettent de mieux comprendre le nôtre : tel est au fond le principe de toute entreprise artistique. Ces mondes peuvent souvent trouver des formes inattendues et surprenantes, parfois perturbantes. Animées par le démon de l’analogie, et résultant d’un dialogue entre l’artiste et lui-même – ses expériences, ses intuitions, ses monts intérieurs – les formes de ces installations, dessinent un paysage hybride, à mi-chemin entre les règnes minéral et végétal. Ainsi celles qui, à première vue, pourraient nous apparaître comme des concrétions calcaires, telles des stalactites ou des stalagmites, pourraient tout aussi bien être les plantes d’une forêt venant d’une autre planète, ou des ruines anthropocéniques ou encore les restes fossiles d’une civilisation disparue depuis longtemps, suite à une catastrophe naturelle ou nucléaire. Ce doute s’accompagne d’une sensation d’inquiétante étrangeté, comme si la matière inerte – du sel, du soufre, des fontes d’aluminium, entre autres éléments et composites – que l’artiste explore, maîtrise et mélange tel un nouvel alchimiste, se trouvait dans un état de mouvement et de transformation ininterrompus. Premier témoin de cette métamorphose permanente, Nelson Pernisco appelle le spectateur à partager son même chemin vers un ailleurs imaginaire et symbolique, et à témoigner avec lui des phénomènes de sédimentation, d’érosion, de concrétion et de cristallisation d’une installation qui se fait environnement, conçue avant toute autre chose comme un étrange organisme immersif, à la fois minéral et vivant.

Vittorio Parisi

Nelson Pernisco © JC Lett

Nelson Pernisco © JC Lett

Nelson Pernisco © JC Lett

Nelson Pernisco © JC Lett

Nelson Pernisco © Christophe Levet

Nelson Pernisco © Christophe Levet

Hypatia or the celestial forge

Hypatia or the celestial forge

*Hypatia or the celestial forge* - Détails

Hypatia or the celestial forge - Détails

*Hypatia or the celestial forge* - Détails

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