La Nuit Blanche de Symbiosium 2_Cosmologies Speculatives
Soirée intercession
Galerie
127-129 rue Saint-Martin
75004 Paris
La blancheur du feu ou la fureur d’un volcan en pleurs est une performance sculpturale de longue durée à l’intérieur d’une installation composée d’une série de sculptures en cire. Le corps de la performeuse entre en dialogue avec la plasticité de ces sculptures où l’élément feu, danse, vacille et crépite.
Cette performance nous plonge dans des paysages transparents et fondants. Elle questionne notre interdépendance aux sols qui fondent, brûlent et se noient. Une cartographie imaginaire où le corps de la performeuse se transforme en volume pour témoigner d’une expérience intime et collective en lien avec les territoires à la fois proches et lointains qui nous portent. Ces espaces que l’on habitent et nous habitent.
Jenny Abouav vit et travaille à Marseille. Sa pratique privilégie la sculpture, la performance et l’installation. Elle présente son travail en France et à l’étranger. Après une licence en Études Cinématographiques et Audiovisuelles à Bordeaux, elle part à Montréal étudier à l’UQAM en Arts Visuels et Médiatiques et en Médias Interactifs et Création Sonore. Elle obtient son DNSEP à l’ESAAIX en 2018.
Pour la Nuit Blanche, Owlle, artiste compositrice et interprète, propose une performance immersive où son corps et sa musique fusionnent pour explorer des émotions liées à son passé, son présent et son futur. Dos au public, elle instaure une connexion intime avec l’œuvre, transformant l’espace du centre d’art en une scène vivante.
Son parcours artistique est marqué par une quête d’authenticité, confrontée à l’évolution rapide de l’industrie musicale, bouleversée par les plateformes numériques. Parallèlement, son expérience personnelle, marquée par un corset et une intervention chirurgicale, l’a poussée à explorer le corps comme un espace hybride entre la chair et la machine.
Dans cette performance, Owlle réunit le vivant et la technologie, transformant son corps-machine en un laboratoire d’expérimentation. À travers son intervention dans l’exposition Symbiosium, elle cherche à renouer avec une spiritualité perdue, invitant le spectateur à redécouvrir des émotions primaires, au-delà du visible. Cette performance ouvre une réflexion sur la place de l’humain dans un monde où le vivant et la machine se redéfinissent sans cesse.
Artiste issue des Beaux-Arts, Owlle fusionne musique, performance et arts visuels. Elle interroge le corps, la machine et leurs extensions à travers des projets hybrides et performatifs. Après des collaborations fructueuses avec le verrier Jeremy Maxwell Wintrebert ou encore l’artiste Chemsedine, Owlle poursuit aujourd’hui son expérimentation en brouillant les frontières.
En écho aux observations menées lors de la marche du 17 mai, MITR investira le Centre Wallonie-Bruxelles avec une installation immersive et participative, produite au cours d’une résidence in situ dans les jours précédant la Nuit Blanche.
Cette installation réunira une collection d’objets ready-made, de fragments organiques et de matériaux issus des sites explorés, agencés en une composition en mouvement, où s’entrelacent formes naturelles et industrielles, mutations écologiques et récits humains.
Des éléments audiovisuels viendront ponctuer l’espace, capturant les tensions entre fluidité des milieux aquatiques et rigidité des infrastructures urbaines. Loin d’une présentation figée, ce dispositif sera évolutif et en interaction directe avec le public : les visiteur·euse·s seront invité·e·s à manipuler, déplacer et réactiver certains éléments de l’œuvre, prolongeant ainsi les expérimentations initiées par le collectif.
En transformant l’espace d’exposition en un site d’expérimentation collective, MITR propose une approche où l’installation devient un organisme vivant, un espace de réappropriation sensible des territoires hydriques et de dialogue entre matières, gestes et récits.
Mazzani (performeuse, artiste marcheuse), Charlie Fox (plasticien et curateur d’InspiralLondon, sentier artistique métropolitain) et Bulat Sharipov (artiste audiovisuel).
Le collectif explore les territoires exposés aux difficultés environnementales et sociales des quartiers nord de Marseille et de l’Étang de Berre. MITR travaille en étroite collaboration avec les communautés habitantes, les collectifs qui se mêlent de l’eau (collectif des Gammares, association Espaces) et des scientifiques.
Pluridisciplinaires, le projet décline des ateliers, des œuvres plastiques, des performances et des créations audiovisuelles.
Forêt Pragmatique
Installation immersive et atmosphérique – soirée Intercession, Nuit Blanche 2025
Une expérience de cohabitation sensorielle, un espace de résonance poétique.
Dans le cadre des soirées Intercession, le Centre Wallonie-Bruxelles à Paris accueille Forêt Pragmatique, un projet immersif à la croisée des pratiques artistiques, environnementales et des techniques éco-climatiques. Loin d’un simulacre naturaliste, cette œuvre propose une altération radicale de notre rapport à l’exposition en activant une présence atmosphérique de la forêt, rendue perceptible non par ses formes visibles, mais par ses manifestations sensibles.
À rebours d’un geste extractiviste ou décoratif, Forêt Pragmatique opère par soustraction matérielle et amplification perceptive : aucune plante n’est déplacée, aucun arbre transplanté. Ce sont les effets volatils, les signatures climatiques, les modulations insaisissables de l’air et de ses composants qui agencent ici le langage d’un écosystème absent-présent. L’installation fonctionne comme une écologie performative, où le visiteur devient à la fois récepteur et vecteur d’un ensemble d’interactions environnementales reconfigurées.
Ce travail s’inscrit dans une recherche transdisciplinaire empruntant à la sémiochimie, aux arts immersifs et aux savoir-faire de l’atmosphère. À l’aide d’un protocole discret, le dispositif recrée une densité affective proche de celle d’un sous-bois, non pour en reproduire l’image, mais pour en activer la mémoire sensorielle et l’empreinte perceptive. L’espace d’exposition devient un terrain d’instabilité, un seuil d’altération, un lieu de désorientation douce, où l’on traverse des nappes de brouillard, où la fraîcheur inattendue du sol humifère dialogue avec les émanations d’écorces et de résines.
Durant la Nuit Blanche, les publics seront invités à activer cette œuvre par leur propre passage, à s’y laisser traverser. Ils pourront laisser une empreinte vocale de leur expérience sensorielle, leurs récits – autant de traces sonores destinées à nourrir une archive collective, une polyphonie où conspirent les voix affectées par la forêt rendue atmosphère. Ce recueil de témoignages formera un corpus vivant, un prolongement poétique de l’expérience partagée, à la fois mémoire sensible, résonance collective et matériau réflexif sur la manière dont les atmosphères végétales influencent le flux de nos pensées.
Artiste-chercheuse basée à Bruxelles, Coco Neuville explore les relations que les entités végétales entretiennent avec les humains à travers des dispositifs qui interrogent les conditions atmosphériques de nos rencontres avec le vivant. Diplômée des Gobelins (Paris) et de l’ERG (Bruxelles), elle développe actuellement une recherche artistique intitulée « Matérialisme poétique de l’emprise végétale », portée conjointement par l’Université Libre de Bruxelles et l’ENSAV de La Cambre.
Son travail, à la croisée des arts visuels, des sciences naturelles et de la philosophie environnementale, explore les modalités concrètes favorables à l’émergence d’« écologies affectives » ainsi que les possibilités d’une « pragmatique poétique » dans nos relations aux vivants plus qu’-humains. Membre de l’équipe pédagogique de l’atelier Silva Systems à la Design Academy Eindhoven, elle coordonne un module transdisciplinaire intitulé « Perspectives artistiques végétales » à la Cambre et participe au groupe de recherche de l’ISELP consacré aux interactions de l’art contemporaines avec le vivant.
Parmi ses récents projets figurent Transfections (Rencontres d’Arles) et Dendrocosmos (Grand Palais, Paris).
SITE : coconeuville.com
HANDLE : @_coconeuville
Au sein de Symbiosium, projet archipélique manifeste traversée par l’idée de relations interespèces et de recompositions écosystémiques, les Soirées Intercession convoque un autre régime d’attention et d’engagement. À la croisée de l’installation immersive, de la performance, de la marche artistique et de l’atelier, cette programmation active des formes de présence qui brouillent les hiérarchies traditionnelles entre spectateur·ices, œuvres et artistes.
Pensée comme une zone de porosité entre médiation et création, l’intercession au Vaisseau /Centre Wallonie-Bruxelles constitue une diplomatie d’accueil artistique : elle met en friction les sensibilités, fait exister les voix marginales, invite à habiter les œuvres plutôt qu’à les contempler. Les pratiques qui s’y déploient se fondent sur une logique de coopération, de circulation des savoirs et d’expérience située. Elles interrogent les écologies du sensible et les seuils d’hospitalité des institutions culturelles.
Ces activations, proposées lors de la Nuit des Musées et de la Nuit Blanche, instaurent des conditions d’apparition singulières : elles fabriquent du commun à partir de gestes poétiques, critiques et incarnés. Dans cette temporalité suspendue, chaque intervention devient un protocole d’échange, un espace d’hybridation ou de trouble, une matière vivante à activer ensemble.
Programme de la Nuit Blanche de Symbiosium 2 :
En continu dès 18h00
Installation interactive Faire Rivières du Collectif MITR
En continu dès 18h00
Installation immersive et atmosphérique Forêt Pragmatique de Coco Neuville
En continu dès 18h00
Visite commentée de l’Anarkhè-exposition
18h00 > 20h00
Performance La blancheur du feu ou la fureur d’un volcan en pleurs de Jenny Abouav
21h30
REPRISE DES FILMS PRIMES du festival Le court en dit long
21h30
Concert d’Owlle