Soirée discursive : Il Padiglione Belgio à La Biennale de Venise #Belgian Theory

Denicolai & Provoost travaillent ensemble depuis 1997. Iels produisent un art qui, dans un sens sociologique, observe et analyse des faits économiques et des réalités sociales. Iels proposent volontiers des protocoles collaboratifs et processuels, parfois sur le long terme, parfois sous forme de performance ponctuelle, qui impliquent des complicités et des collaborations avec des acteurices qui ne sont pas nécessairement lié·es au monde de l’art, et qui sont à plein titre des constituant·es des mondes qui nous entourent. Iels empruntent volontiers des éléments existants dans un contexte pour les associer, les dissocier, les assembler et formuler un langage inédit. Iels fonctionnent davantage comme des intermédiaires entre les différents composants d’un contexte, pour faire naître un dialogue au travers de leurs propres formes.
C’est cette position de l’intermédiaire qui les intéresse le plus. Quel est le rôle de l’artiste dans la cité ? Dans l’intimité esthétique et politique de leur processus de digestion artistique, Denicolai & Provoost questionnent la liberté donnée aux artistes dans nos sociétés occidentales, dites démocratiques.
Leur travail a été entre autre présenté à la Bergen Assembly, Bergen (Norvège) ; EMST, Athène ; Kejiban, Kanazawa (Japon) ; S.M.A.K., Gand ; Netwerk (Netwerk-Museum), Aalst ; Mac’s - Grand Hornu, Hornu ; B.P.S. 22, Charleroi ; Centre de la Gravure et de l’image imprimée, La Louvière ; Kanal, Bruxelles ; FRAC Ile de France - Le Plateau, Paris ; Frac des Pays de la Loire, Carquefou ; FRAC Haute-Normandie, Rouen ; Frac Bourgogne, Dijon ; Artothèque et à l’I.A.C., Institut d’Art Contemporain, Villeurbanne ; Bozar, Bruxelles.
Le collectif Denicolai & Provoost · Antoinette Jattiot · Nord · Spec uloos ont représenté la Belgique à la 60ème Biennale de Venise en 2024 avec le projet « Petticoat Government ».

Francesca Valentini est titulaire d’un doctorat en histoire de l’art et en philosophie (2017, Cologne/Venise). Historienne et critique d’art moderne et contemporain, elle s’intéresse aux publications d’artistes, à l’histoire socio-politique des expositions internationales — notamment la Biennale de Venise — ainsi qu’aux pratiques d’enseignement de l’art.
Son ouvrage sur l’importance artistique et épistémologique de l’objet-livre — art book, livre d’artiste, catalogue d’exposition — intitulé Art Book, Artist’s Book, Exhibition Catalogue, est en préparation (Cologne : Walther König).
Actuellement fellow de la Anna Polke Stiftung, elle mène une recherche sur la relation de Sigmar Polke avec la Biennale de Venise, centrée sur Athanor (1986), une installation in situ réalisée pour le Pavillon allemand. Le projet vise à documenter la présence de Polke à Venise et à analyser comment Athanor interroge la notion de représentation nationale — de l’Allemagne divisée des années 1980 aux critiques contemporaines.
En tant que chercheuse, elle a collaboré avec plusieurs institutions artistiques internationales, telles que la Biennale de Venise, la documenta 14, le MoMA de New York. Après des expériences d’enseignement en Allemagne (Université de Cologne, Kunstakademie Düsseldorf), elle est actuellement chargée de cours à l’ESA Saint-Luc de Liège, où elle enseigne l’Histoire et l’Actualité des Arts, ainsi qu’à l’École Supérieure des Arts de l’Image LE 75 à Bruxelles, où elle enseigne l’Histoire et l’Actualité de la Photographie et assure le suivi de la qualité académique.

Antoinette Jattiot (elle/she) vit et travaille à Bruxelles depuis 2015. Elle est diplômée d’un master franco-allemand en histoire de l’art et muséologie (École du Louvre, Paris – Université Karl Ruprecht, Heidelberg) et d’une licence en études franco-allemandes (Sorbonne Paris III). À la croisée de l’écriture, du commissariat d’exposition et des rencontres performatives, sa pratique explore les intersections entre les arts visuels et la recherche, les relations entre images et langage, ainsi que les formats souvent collectifs et/ou (post)conceptuels qui interrogent le statut de l’art. Elle est actuellement curatrice au centre d’art La Loge à Bruxelles et s’est chargée dernièrement des expositions Poor Paintings de Béatrice Balcou (avril-juin 2025) et All That Remains (Kay la Nansa) de Inas Halabi (automne 2025, en collaboration avec Wim Waelput). Parmi ses projets indépendants récents, figure Petticoat Government pour le Pavillon Belge de la 60e Biennale de Venise (2024, itinérance Charleroi, Lille Dunkerque en 2025), avec le collectif multidisciplinaire Denicolai & Provoost, Nord et Spec uloos. Par le passé, elle a travaillé comme éditrice, chercheuse et assistante curatrice dans le domaine des arts visuels (WIELS Bruxelles, M Leuven, MONDO CANE - Pavillon Belge 2019, etc.). Ses activités s’étendent également à la pédagogie : elle est professeure dans l’atelier Master Pratiques de l’exposition - CARE à l’ArBA ESA (BE) et participe régulièrement à des jurys d’écoles d’art, des ateliers et des conférences. Elle contribue fréquemment à des revues d’art et à des catalogues d’exposition. Elle est membre de l’AICA et de c-e-a.

Vincent Meessen (Baltimore, 1971) vit et travaille à Bruxelles. Il a assemblé des alliances collectives, temporaires et autogérées, conduit des recherches de terrain, conçu des expositions en forme d’essais, réalisé des films de montage, et à l’occasion écrit à propos du travail de ses pairs… toutes formes qui représentent autant de tentatives de rompre avec le régime de colonialité épistémique et avec l’autorité de l’Histoire occidentale. Il est membre fondateur de Jubilee, plateforme de recherche et de production. Avec dix artistes invité·es et originaires de quatre continents, il a représenté la Belgique à la 56e Biennale de Venise en 2015.

Maïté Vissault est diplômée en sciences politiques et docteure en histoire de l’art, Maïté Vissault est historienne, critique et commissaire d’expositions en art contemporain. Elle enseigne en écoles d’art ainsi qu’à l’université et publie régulièrement dans de nombreux ouvrages, catalogues et revues en art contemporain. En 2010, paraît aux Presses du réel, Der Beuys Komplex – L’identité allemande à travers la réception de l’œuvre de Joseph Beuys (1945-1986). Commissaire d’exposition au Landesmuseum de Münster de 2002 à 2004, elle fut chargée en 2005 d’établir le projet scientifique des Archives de la critique d’art. De 2013 à 2018, elle a dirigé l’ikob-Musée d’art contemporain de la Communauté germanophone de Belgique, puis l’ISELP Institut Supérieur pour l’Etude du Langage Plastiques à Bruxelles. Elle est l’autrice d’importantes expositions thématiques et monographiques dont Cremers Haufen consacrée au quotidien dans l’art des années 60 à nos jours, au Landesmuseum de Münster (2004), Leere X Vision : ConneXions en collaboration avec le Musée Marta (2006, Herford, DE) et l’HISK (Anvers, BE), Von Katzen und Werwölfe | Stéphane Pencréac’h (2008, Berlin, DE), la série des Play | Display (2008-2011, Dunkerque et Galerie Commune, Tourcoing, FR), Stasis | Ruben Bellinkx, Be Part (2013, Warengem, BE), Fata Morgana et In-Visible à l’ikob (2014-2015, Eupen, BE), Com nu ties coproduction ISELP, Argos (2017, Bruxelles, BE), RESISTANCE Centrale for contemporary art (2018-2019, Bruxelles BE). Son champ d’investigation est fondé sur une approche sociopolitique de l’art contemporain, ainsi que sur une réflexion portant sur ses enjeux identitaires et curatoriaux.