Performance The group, Marcin Dudek, Nuit Blanche
Dans le cadre de la Nuit Blanche
Entrée libre
Salle d’exposition
127-129 rue Saint-Martin
75004 Paris
Drapée sous une armature architecturale en bois, les manches d’une immense veste gisent à même le sol, voutées, comme vaincues. Soutenues et conditionnées par la structure qui l’entoure, le vêtement semble dépouillé de toute singularité. Si l’on y porte pas un regard appuyé, l’on n’y voit qu’un amas de tissus trônant sur un socle. Ce socle. qui n’est pas sans rappeler les étendues oppressantes formées par les formes archétypales des bloques des cités sociales constitués d’un magma d’appartements qui à l’instar de la veste est composé de dizaine de pièces coupées, découpées pour s’ériger en une seule et même entité.
Transitées comme des dons de l’Europe de l’Ouest vers des nations pauvres de l’Europe de l’Est, ces vestes incarnent des matériaux délaissés, négligés et jetables, cédés à des populations déclassées dépossédé de leur propre souveraineté.
Pour avoir vécu l’expérience d’appartenance à ces populations de perpétuelle périphérie, Dudek ne peut s’empêcher de songer au parallèle entre ces populations et celles marginalisées amassées dans des banlieues de villes névralgiques.
A la genèse de la performance, l’artiste se confronte à la veste, lutte pour en soulever les bras trop lourds, les déplaçant convulsivement dans diverses positions.
Alors que les expressions de cette coque - semblable à un corps - continuent d’évoluer, l’intérieur commence à gonfler, laissant place à des volutes de fumée orange qui s’échappent des manches et du col de la veste pour s’élever vers le ciel.
Élément emprunté à la chorégraphie des stades et à la sous-culture hooligane, la fumée se diffuse au travers des nombreuses parcelles de vestes qui toutes furent autrefois les biens de corps qui formèrent les masses et foules entassées sur les gradins de stade.