Du 3 septembre au 3 octobre 2021

Entrée libre

White Box (Galerie)

127-129 rue Saint-Martin
75004 Paris

Né en Pologne en 1979, Marcin Dudek vit et travaille à Bruxelles.

Utilisant l’art comme un outil du vivre, sa pratique s’est construite sur base d’expériences personnelles et explore les phénomènes sous-jacents qui l’ont constituée. En ayant passé une partie de sa jeunesse à supporter le KS Cracovia dans une Pologne post-communiste, Dudek a pu côtoyer la véhémence des matchs de football. De fait, sa recherche implique un questionnement majeur autour des dynamiques de groupe et de foule. Que ce soit dans les rituels de subculture ou dans les grands évènements sportifs, il interroge le rapport d’individualité face à un ensemble ; comment la masse peut absorber l’individu pour ne créer qu’un seul corps. En adoptant une attitude transdisciplinaire (installation, performance, collage ou la peinture), Dudek exprime ses propres interrogations concernant les enjeux de pouvoir et de violence dans la spectacularisation des représentations sportives et culturelles. En prolongeant le modèle économique DIY*, il travaille à l’aide de matériaux trouvés, récupérés, ou réutilisés et s’inscrit dans une démarche que l’on pourrait qualifier d’ « anti ready-made ». Ses toiles aux techniques mixtes suivent cette même approche très méthodologique, à la limite de l’obsessionnel : chaque transfert d’image est retravaillé sur du ruban adhésif, les bandes de tissus peintes (à l’acrylique ou à l’huile) au préalable sont méticuleusement manipulées et finement découpées, produisant au final une peinture à partir d’une méthode empruntée au collage. Ainsi, à l’image de la violence qui peut porter en elle une énergie empiriste et esthétique, le niveau de détail dans ses peintures est tel qu’on ne saurait dire s’il relève d’une approche créative névrotique ou thérapeutique. Dudek quitte la Pologne à l’âge de 21 ans pour étudier à l’Université Mozarteum de Salzbourg, puis au Central Saint Martins à Londres, obtenant respectivement ses diplômes en 2005 et 2007. Son travail a été exposé à l’international dans de nombreuses institutions telles que le Musée d’Art Moderne de Moscou (RU), le Salzburger Kunstverein (AT), le Arad Art Museum (RO), la Galerie Bunkier Sztuki (PL), le Goethe-Institut à Kiev (UA) et au Warehouse Dallas (US). Son installation The Cathedral of Human Labor est exposée de manière permanente à la fondation Verbeke (BE). En 2018 il présente une installation de grande envergure à la Manifesta 12 à Palerme (IT) et il réalise son exposition personnelle au Musée d’art Contemporain de Wroclaw (PL). Actuellement Dudek participe à l’exposition collective Psychic Wounds, au Warehouse Dallas (US), curatée par Gavin Delahunty et est invité à participer à une autre exposition collective, organisée par OOF, qui se tiendra à Londres au 180 The Strand/ Vinyl Factory (GB), l’année prochaine.

marcin-dudek.com

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Marcin Dudek (représenté par la galerie Harlan Levey Projects / Bruxelles) a commencé à intégrer la performance dans sa pratique artistique après avoir fait de son passé autobiographique l’un des éléments constituant de son travail.

Au travers de ses propres expériences de hooligan supporter de l’équipe de football de Cracovie, l’artiste entend sonder des thèmes plus vastes, dont ceux du fonctionnement de la psyché humaine, de notre insatiable besoin d’appartenance, de faire « communauté » et de reconnaissance, notre soif de hiérarchie.

Les mécanismes selon lesquels des événements triviaux peuvent dégénérer en entraînant des conséquences majeures l’intéressent. La peinture, les sculptures et les installations multimédias de Marcin Dudek témoignent de l’abnégation de toute une partie de populations, « déclassées et subalternes ». En s’appuyant sur l’analyse de son propre passé, il révèle ainsi comment la connivence entre des délicates questions socio-économiques et la psychologie individuelle et de groupe peut de facto amener à la consolidation d’une sorte de « machine de violence » bien huilée. Si d’une part ses peintures et sculptures témoignent de ce que Dudek a vécu, sa pratique performative lui permet d’autre part de s’extraire à proprement parler de l’analyse, pour atteindre la pure sensation, celle d’exhumer les souvenirs du passé.

Depuis 2013, il a utilisé la performance comme un mode d’enquête de « soi ». Doté de vêtements et d’accessoires tels que des grenades fumigènes, qui constituaient son arsenal de jeunesse, il ouvre aux spectateurs la possibilité de goûter aux chorégraphies bien chargées des stades, orchestrées par l’hooliganisme des années 90. Lors de chaque performance, l’artiste procède à un enregistrement vidéo de l’œuvre, enregistrement ensuite monté. Ces vidéos donnent à appréhender la dynamique plus large qui entre en jeu pendant ses performances. Celles-ci incorporent le désir de perturbation, la sensation de violence latente et de panique, le mouvement de foule conséquent, jusqu’à provoquer la peur et la confusion qu’on peut ressentir dans le public.

Au sein de la White Box, l’intégralité des archives vidéos de ses performances sera présentée.

Marcin Dudek, Wild vs Dying Breed, Performance en collaboration avec Petr Davydtchenko

Marcin Dudek, Saved by an Unseen Crack, Performance à la galerie Harlan Levey Projects

MarcinDudek, Slash&BurnII, Performance à la galerie Harlan Levey Project

Marcin Dudek, Wild vs Dying Breed, Performance en collaboration avec Petr Davydtchenko

Marcin Dudek, Saved by an Unseen Crack, Performance à la galerie Harlan Levey Projects

MarcinDudek, Slash&BurnII, Performance à la galerie Harlan Levey Project

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