Rencontres Archipel 28 septembre : Programmations indisciplinées
Cinéma
46 rue Quincampoix 75004 Paris
Entrée libre (Hors QCF, billetterie séparée en cliquant ici)
Médaillée d’argent aux IXème Jeux de la francophonie, dans la catégorie Littérature nouvelle.
Cécile Hupin est née à Bruxelles en 1987. Elle étudie le théâtre à l’IAD (Louvain-La-Neuve) puis la scénographie à La Cambre (Bruxelles). Son travail artistique, à la frontière entre installation, performance, littérature et théâtre, trouve toujours un ancrage dans le réel pour venir ensuite se confronter à un univers visuel fort dont l’humour et la tendresse ne sont jamais exclus.
Ces derniers mois, elle – a publié son premier roman « Ne pas nourrir les animaux » – a gagné la médaille d’argent en catégorie littérature aux Jeux de la Francophonie de Kinshasa – est devenue compagnonne au théâtre de Liège – a vu son livre Just My Luck se vendre aux USA, à Taïwan, en Angleterre, en Corée et ailleurs. Dans les mois à venir elle va – écrire son deuxième roman – développer plusieurs nouvelles performances – terminer l’écriture d’un nouveau spectacle - exposer Just My Luck à Tokyo puis à Lille – voir sa cantate « Domino Show » présentée à Bozar – et beaucoup s’amuser, c’est certain.
Jocelyn Danga est un auteur et dramaturge né à Kinshasa, en République démocratique du Congo. Le Large, sa toute première pièce de théâtre, paraît chez l’Harmattan en 2019. En 2021, il publie Un oiseau à l’aube dans un recueil de trois pièces de théâtre des éditions Passage(s). En 2023, Jocelyn Danga publie le récit “Cette lettre que je t’écrirai peut-être jamais”, pour lequel il a été récompensé de la médaille d’or des IXème Jeux de la francophonie, dans la catégorie Littérature nouvelle.
Valentin Decoppet (*1992) est un traducteur et auteur franco-suisse. Après des études d’allemand, de français et de traductologie, il obtient un Master in Contemporary Art Practice à la Haute école des arts de Berne. Les Déshérités, son premier roman, paraît en 2021 chez Bernard Campiche. En 2023, il remporte la médaille de bronze aux Jeux de la francophonie à Kinshasa. Valentin Decoppet traduit par ailleurs de l’allemand, du suisse allemand et de l’anglais vers le français. Ses prochaines parutions sont Charpilles en janvier 2025 chez Bernard Campiche, et Hôtel Au-delà de Noemi Somalvico aux Éditions La Veilleuse en juillet 2025. Il vit à Ostermundigen, près de Berne, avec sa femme et leurs trois enfants.
Née en 1995, au Cameroun, Mireille Nyangono Ebene alias Nygel Panasco est diplômée en Illustration de la HEAR à Strasbourg en 2018. Sa pratique navigue entre le dessin, la musique, l’écriture et la performance. À l’âge de 15 ans, elle commence à enregistrer ses premières chansons avec son frère. Ensuite, elle poursuit en s’essayant à écrire et poser sur des mélodies d’ami.es. Autodidacte, elle découvre le beatmaking et travaille la majorité de ses productions en MAO. Son répertoire est constitué de chansons d’amour et de révolte. Son registre n’est pas facilement défini : entre R&B, rap, soul, gospel, indie pop et même rock… La constante est l’entre-deux, un territoire hybride où la place du récit est centrale. Elle commence sa pratique du live en montant sur des scènes alternatives de Strasbourg. Elle sort son premier clip vidéo en 2019 pour la chanson « Le Téléphone Ne Sonne Plus ». En fin décembre 2021, Le premier projet d’EP de Nygel Panasco, Économie d’Énergie, sort sur toutes les plateformes de streaming. C’est un projet indépendant que Mireille défend en 2022 et 2023 sur plusieurs scènes européennes (France, Italie, Allemagne, Suisse). En mars 2024, Nygel Panasco sort : Amours Vampires : Il pleuvait des cordes sur la ville. Un album syncrétique racontant la fin de l’histoire d’amour entre une humaine et une vampire, et les aléas de la rupture.
Éric Androa Mindre Kolo est un artiste plasticien et performeur diplômé de l’Académie des beaux-arts de Kinshasa et de l’École des Arts décoratifs de Strasbourg, actuellement haute école des arts du Rhin. Il est reconnu comme l’un des performeurs les plus importants de sa génération en Afrique centrale. Androa Mindre Kolo est né à Aru, en RDC, et vit aujourd’hui à Strasbourg. Il a été co-commissaire de l’exposition “Kinshasa Chroniques” en France. Sa pratique artistique se développe à travers des performances, des installations, des collages et des dessins, portant une attention particulière aux questions d’actualité, aux contextes et aux réalités des populations du continent africain, notamment dans leur relation à Mikili, terme lingala désignant l’Europe. Il se définit comme un “mikiliste”, celui qui a parcouru le monde, engagé par endroits dans le courant afro-futuriste. Ses performances sont réalisées en solo ou en collaboration avec d’autres artistes, notamment Steven Cohen (Afrique du Sud), Mega Mingiedi (RDC), Franck Bakekolo (Congo Brazzaville), Claudia Bosse (Allemagne), Andrea Wamba (Sénégal), Marcel.li Antúnez Roca (Espagne), Esther Ferrer (Espagne) et Younes Babali (Maroc, France, Belgique). Il est le fondateur du collectif Bingo Cosmos et membre du Collectif CRIC et de l’Association Koreia. Son travail artistique explore le corps en tant que récepteur et émetteur d’émotions, de conflits et de crises, reflétant les réalités du monde contemporain. Sa démarche artistique s’articule autour de plusieurs niveaux de compréhension, à la fois autobiographique, relationnelle, sociale, urbaine et spirituelle
Hendrickx Ntela est une artiste complète et passionnée, danseuse, interprète, et chorégraphe spécialisée dans le krump, mais dotée d’une grande versatilité. Connue pour son énergie brute et son expressivité puissante, elle évolue avec aisance entre les scènes contemporaines et les battles internationales, où elle s’est imposée comme une figure majeure.
Fondatrice de la compagnie Konzi, Hendrickx explore à travers ses créations un univers chorégraphique intense, où le krump devient une forme de langage pour exprimer les émotions profondes, la lutte et la libération. Ses œuvres, présentées à l’échelle nationale et européenne, marquent par leur force viscérale, plongeant le public dans une expérience émotionnelle immersive.
En tant qu’artiste associée au Théâtre National de Bruxelles, Hendrickx s’implique activement dans la scène artistique belge, où elle travaille à la promotion et au développement du krump. Son engagement est de faire rayonner cette danse en Belgique, en la positionnant non seulement dans les battles, mais aussi sur les scènes contemporaines, où elle trouve une résonance nouvelle. Elle cherche à repousser les limites du krump en le fusionnant avec des formes d’expression d’aujourd’hui, tout en restant fidèle à l’essence de cette danse.
Son parcours scénique inclut des collaborations avec des chorégraphes et metteurs en scène renommés, tels qu’Alessandra Sultain, Grichka Garuj, et plus récemment Séverine Chavrier, qui ont contribué à affiner et enrichir sa pratique artistique.
Dans le monde des battles, Hendrickx Ntela est une compétitrice redoutée. Finaliste à trois reprises du championnat du monde de krump en Allemagne, elle a également remporté plusieurs titres dans des compétitions internationales, confirmant son statut d’icône sur la scène mondiale.
En parallèle de son travail chorégraphique, Hendrickx se consacre à la transmission de son art. Elle donne des cours de danse, notamment en Belgique, où elle accompagne les jeunes dans leur exploration du krump, les aidant à découvrir leur propre potentiel expressif et artistique.
Hendrickx continue de repousser les frontières de la danse street, en œuvrant à la fois pour le développement du krump en Belgique et pour la reconnaissance de cette danse comme un art scénique à part entière.
Andreya OUAMBA crée des chorégraphies et des interventions physiques pour l’espace commun. Son énergie et sa capacité à inventer avec ce qu’il trouve sous la main : les contextes, les personnes, les espaces, les objets, sont pour lui une manière de questionner l’état du monde dans lequel il vit, et particulièrement le continent africain et ailleurs. La question de l’espace urbain et de ses publics est au cœur de son travail et s’exprime notamment dans les ateliers AEx-Corps qu’il anime à Dakar depuis 2002.
Isabelle MAUREL conçoit des performances et interprète des créations chorégraphiques qui soutiennent le dialogue des cultures et des générations à la croisée des différentes formes d’art. Elle voyage et travaille en Europe et en Afrique pour partager sa pratique de l’improvisation et de la composition spontanée. Elle a collaboré avec Andreya Ouamba dans deux projets de transmission dansée au Panthéon. Depuis 2015 elle a reçu de la chorégraphe et compositrice Catherine May Atlani la technique de la Danse Vocale. Elle lui rend hommage ici, in memories.
Nystagmus de Nicolas Faubert
En tant qu’artiste-auteur, mon travail est profondément influencé par deux mondes : celui des « battles » et celui de « l’art contemporain ». Ce sont des espaces où l’instinct, la compétition, et l’expression individuelle se rencontrent et dialoguent avec la rigueur et la réflexion conceptuelle de la scène artistique. Nystagmus, que je présente au Centre Wallonie-Bruxelles à Paris dans le cadre des Rencontres Archipel #Chaos Monde, est une œuvre qui fait cohabiter ces deux univers tout en explorant les tensions sociales et identitaires du monde francophone.
Le nystagmus, ce mouvement involontaire des yeux, est la métaphore centrale de la performance. Il incarne l’oscillation perpétuelle entre deux états, deux mondes : celui du chaos et celui de l’équilibre, celui du contrôle et de la liberté. Dans une société en mutation constante, bercée par les crises identitaires, les migrations, et les luttes pour la reconnaissance, cette instabilité devient une source de création, une force motrice.
Le corps comme lieu d’expression des tensions : Le « monde des battles » et la « danse urbaine » occupent une place clé dans mon travail. Ces espaces de compétition, où les danseurs doivent constamment s’adapter à l’instant présent, à leurs adversaires, et à la musique, sont une source d’inspiration pour cette œuvre. La « danse freestyle », avec son caractère improvisé et instinctif, reflète parfaitement le déséquilibre et l’adaptation permanente. Dans Nystagmus, les danseurs incarnent ces oscillations : leurs corps traduisent les tensions entre contrainte et liberté, entre stabilité et rupture, tout en répondant aux réalités sociales qu’ils doivent affronter.
L’univers des battles, souvent perçu comme un lieu de confrontation, devient ici un espace de « création collective », où chaque mouvement est une réponse à l’autre, mais aussi au monde extérieur. Dans cette performance, le corps n’est pas seulement un outil, il est le « lieu où se matérialisent les tensions », où les luttes internes et externes se rencontrent.
Le dialogue avec l’art contemporain : En parallèle, Nystagmus s’inscrit également dans une démarche conceptuelle propre à l’ « art Contemporain », où la réflexion sur la forme et la signification est primordiale. La scénographie et l’éclairage jouent un rôle essentiel dans cette mise en scène. L’image forte d’une « pince de métal Froid », maintenant un œil lors d’une opération, devient le symbole de la manipulation des perceptions. Cette image, qui oscille entre brutalité et vulnérabilité, fait écho aux interventions extérieures qui affectent notre regard sur le monde.
Les jeux de lumière, avec des zones d’ombre et de lumière intense, renforcent cette dynamique. Ils créent des espaces où les danseurs doivent naviguer entre l’exposition totale et l’invisibilité, à l’image des réalités sociales, souvent visibles ou dissimulées, auxquelles ils sont confrontés. L’aspect performatif de l’art contemporain, où le corps est souvent utilisé comme matériau artistique, trouve ici une résonance dans les mouvements des danseurs.
Jocelyn Danga est un auteur et dramaturge né à Kinshasa, en République démocratique du Congo. Le Large, sa toute première pièce de théâtre, paraît chez l’Harmattan en 2019. En 2021, il publie Un oiseau à l’aube dans un recueil de trois pièces de théâtre des éditions Passage(s). En 2023, Jocelyn Danga publie le récit “Cette lettre que je t’écrirai peut-être jamais”, pour lequel il a été récompensé de la médaille d’or des IXème Jeux de la francophonie, dans la catégorie Littérature nouvelle.
17h00 #QCF : L’Argent, la liberté, une histoire du franc CFA, un film de Katy Léna N’Diaye, en sa présence
(2022 – Sénégal, Belgique, France, Allemagne – 1h42 – VO stf.)
1960 amorce la fin des empires coloniaux sur le continent africain. La France disparait de la carte… en théorie seulement. Le franc CFA, monnaie rattachée au Trésor Français depuis ses origines, circule toujours sur la quasi-totalité de ses anciens territoires au Sud du Sahara. Adossé aujourd’hui à l’euro, il offre non seulement à la France, mais également à ses partenaires de la zone euro un accès privilégié et aisé aux marchés africains. Sur la scène diplomatique le système CFA confère un rôle central à Paris qui est perçue et pose en “Garant”, “Intercédant” pour la communauté internationale. Quatorze États conservent encore ce curieux héritage. Quelles en sont les raisons ? Au bout de l’Histoire, il y a la Fable
Dès 18h00 : surgissements et performances
Andreya Ouamba & Isabelle Maurel - Eric Androa Mindre Kolo - Nygel Panasco - Nicolas Faubert
Dès 18h00 : lectures/performances de lauréate.s des distinctions des Jeux de la Francophonie
Jocelyn Danga - Valentin Decoppet - Cécile Emmanuelle Hupin - Hendrickx Ntela
20h30 #QCF : Le Voyage de Talia, un film de Christophe Rolin, en sa présence (Première en France)
(2023 – Belgique, Sénégal, Luxembourg – 1h18 – VO stf.)
Talia, jeune Afro Belge, visite pour la première fois son pays d’origine, le Sénégal. Elle débarque à Dakar dans la villa luxueuse de sa famille sénégalaise espérant y trouver sa grand-mère. Mais sa grand-mère est absente et la villa devient vite une prison dorée. Un jour, elle rencontre Malika, une mystérieuse vendeuse d’oiseaux ambulante.
Clôture : Dj Set de Fallon Mayanja
Compositeur.ice électronique, artiste sonore et performeur.euse
Fallon Mayanja explore de nouvelles manières d’écouter, dans le but de cultiver des alternatives de compréhension et de perception de soi, des autres et des environnements. Bouleversant les approches conventionnelles au sein d’explorations sonores immersives et manifestant la relation entre les existences fictives et les expériences culturelles, les œuvres puisent dans les cosmologies sonores, les voix, les rythmes et les vibrations de mondes multiples