Exposition Allez Allez !
Commissariat : Juan d’Oultremont
Entrée libre
Salle d’exposition
127-129 rue Saint-Martin
75004 Paris
Tableaux (augmentés) d’une exposition : performance marathon de Juan d’Oultremont, ponctuée des interventions musicales de Victoria Palacios et Sebastien Pauwels
Performance : samedi 14 mai 12h > minuit (Nuit des Musées)
Francis Alÿs, Eric Angenot, Chloe Arrouy, Angélique Aubrit, Stephan Balleux, Manon Bara, Anastasia Bay, Marcel Berlanger, Charlotte Beaudry, Ludovic Beillard, Ben, Jean-Baptiste Bernadet, Karina Bisch, Lisa Blas, Sébastien Bonin, Michael Boremans, Anne Bossuroy, Aline Bouvy, Déborah Bowmann, Stephane Calais, Sébastien Capouet, Michiel Ceulers, Nicolas Chardon, Jacques Charlier, Ethel Coppieters, Gwendal Coulon, Pascal Courcelles, François Curlet, Michael Dans, Ronny Delrue, Robert Devriendt, Clémence Didion, Cheryl Donegan, Matthias Dornfeld, Arpaïs Du Bois, Gregory Durviaux, Bernard Gilbert, Tina Gillen, Joris Ghekiere, Manor Grunewald, Kati Heck, Gauthier Hubert, Benjamin Installé, Richard Jackson, Alice Janne, Djos Janssens, Viviane Klagsbrun, Nicolas Kozakis, Remi Lambert, Jacques Lennep, Thomas Lerooy, Erik Lindman, Arthur Lingeon, Annick Lizein, Lizène, Emilio Lopez-Menchero, Adrien Lucca, Fiona Mackay, Stephanie Maeseele, Valérie Mannaerts, Julien Meert, Jean-Luc Moerman, Nancy Moreno, Xavier Noiret- Thomé, Betty Tompkins, Victoria Palacios, Sébastien Pauwels, Etiennette Plantis, Benoit Platéus, Emmanuelle Quertain, Robert Quint, Assunta Ruocco, Marc Rossignol, Kurt Ryslavy, Fabrice Samyn, Franck Scurti, Helmut Stallaert, Robert Suermondt, Walter Swennen, Boris Thiébaut, Diego Thielemans, Dominique Thirion, Pierre Toby, Cléo Totti, Tom Valckenaere, Michael Van den Abeele, Jan Van Imschoot, Anne-Mie van Kerckhoven, Bernard Villers, Tinus Vermeersch, Pieter Vermeersch, Ane Vester, Angel Vergara, Léon Wuidar, Yves Zurstrassen…
Après avoir été le nom d’un célèbre groupe de funk belge dans les années 80, Allez, Allez ! est une exposition qui, comme son nom l’indique, a pour ambition d’embarquer le.la spectateur.trice dans une installation « totale », mêlant les disciplines et explorant la frontière entre l’art et la musique, entre la collection et le recensement scientifique, entre la France et la Belgique…
Allez, Allez ! s’articule autour de deux « collections » ayant comme point commun les fameux Tableaux d’une Exposition de Modeste Moussorgski.
Allez, Allez ! proposera d’une part une promenade à travers 350 versions différentes (en format LP) de l’œuvre de Moussorgski dont les pochettes tissent à travers leurs illustrations, toute une série de connections entre les formes, les phantasmes, les archétypes produits depuis un siècle par la peinture et l’art de l’exposition.
Allez, Allez ! proposera également 95 exemplaires d’une même version LP des Tableaux… de Moussorgski dont la pochette, illustrée d’une palette, a servi de palette à 95 artistes français et belges dont le parcours témoigne de la perméabilité entre les scènes artistiques de ces deux pays. Une porosité à laquelle les écoles d’art, les résidences, les galeries, les collectionneur.euse.s, les hasards de la vie ou les coups de foudre amoureux fournissent une topographie démultipliant les points de vue.
En plus de cette collection
de vinyles/palettes, Allez, Allez ! intègrera une cinquantaine d’œuvres réalisées en les utilisant.
À l’origine, Tableaux d’une exposition est un cycle de pièces pour piano, écrit par Modeste Moussorgski en juin et juillet 1874, et orchestré postérieurement par divers musiciens dont Maurice Ravel. Elles ont été inspirées par une série de dix tableaux peints par Victor Hartmann, ami du compositeur et décédé un an aupa-ravant. Seuls six de ces derniers subsistent de nos jours. Les dif-férentes pièces sont précédées d’un prélude et entrecoupées de promenades symbolisant la déambulation du.de la visiteur.trice entre chaque tableau.
Reprenant à son compte le titre de Moussorgski et s’inscrivant dans une tradition de cohabitation/confrontation entre les médiums, les pratiques, les époques, le projet propose la présen-tation de quelques 350 pochettes de versions discographiques diffé-rentes des Tableaux d’une Exposition de Moussorgski.
Un répertoire des images, phantasmes et archétypes de l’art qu’a produit l’œuvre de Moussorgski et ces multiples décli-naisons discographiques. En somme : une histoire de l’exposition par la bande son.
Le projet couvre des temporalités différentes et donc différées. Celle de l’histoire de l’œuvre (de 1874 à nos jours) et celle de l’histoire du disque vinyle dans son format 33 tours et des graphismes qu’il a produits - en particulier, la seconde moitié du XXe siècle.
Après avoir été le nom d’un célèbre groupe de funk belge dans les années 80, Allez Allez ! est une exposition qui, comme son nom l’indique, a pour ambition d’embarquer la.le spectateur.trice dans une installation « totale » mêlant les disciplines et explorant la frontière entre l’art et la musique, entre la collection et le recensement scientifique, entre la France et la Belgique…
« I’m not duplicating life, I’m making a statement about human values » Duane Hanson
En cette Saison Liquide_Éthique Barbare, innervée par des projets qui traduisent cet état d’impossible retour à l’ « a-normalité » engendré ces derniers mois, Allez, Allez ! résonne comme un appel à l’insubordination.
Quand l’iconoclaste initiateur de ce projet, Juan d’Outremont - fidèle à un postulat qu’il s’est fait tatouer adolescent sur l’avant-bras -, a soumis à notre attention ce projet, d’emblée sa dimension fractale nous a séduite.
Allez, Allez ! brouille (pour mieux les réévaluer) les chronologies, les ordonnancements, les taxonomies, les motivations, les sensibilités, les critères, les modèles.
Mise en abime entre peinture et musique, dilution entre nouveauté, réhabilitation et réassignation, en ce siècle de la reproduction et du simulacre, Allez, Allez ! résonne plus que jamais comme un appel à la piraterie, comme une invitation à penser alternativement, à approcher autrement l’enjeu artistique, à dénaturer les essentialismes et à appréhender le trouble comme une vertu.
Stéphanie Pécourt,
Directrice